Le Forum Civil demande à la Lonase de répondre positivement à l’invitation de Abdou Latif Coulibaly pour une confrontation devant la Commission nationale de lutte contre la corruption, concussion et la Non-Transparence (Cnlcc). Cela aurait, dit-il, le mérite de susciter un débat plus équilibré et mieux argumenté. Une telle démarche permettrait de mieux éclairer l’opinion, soutient la section sénégalaise de Transparency International. Pour rappel, Abdou Latif a écrit un livre-lettre pour dénoncer la mauvaise gestion de la Lonase.
Le Forum Civil (section sénégalaise de transparency international), dans une déclaration relative aux menaces de mort contre le journaliste-écrivain Abdou Latif Coulibaly, suite à la publication par ce dernier, d’un livre-lettre sur la mauvaise gestion de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), appelle le responsable de cette société à « déférer à l’invitation de Abdou Latif Coulibaly pour une confrontation au niveau de la Commission nationale de lutte contre la corruption, concussion et la Non-Transparence (Cnlcc) ». Et d’ajouter : « La bonne gouvernance et la défense des intérêts collectifs des Sénégalais y gagneraient beaucoup ».
Pour le Forum Civil, « une telle démarche n’exclut pas qu’une instance comme la Cour des comptes puisse se saisir de ce dossier pour y apporter toute la lumière avec la rigueur et l’expertise qu’on lui reconnaît ». Par conséquent, il « appelle à la retenue et à la sérénité de tous les acteurs impliqués dans ce débat ».
Gagner un procès sans avoir raison
La section sénégalaise de Transparency International est convaincue « qu’en saisissant le juge d’une plainte relative aux accusations portées par Abdou Latif Coulibaly relativement à la gestion actuelle du Directeur général de la Lonase, il y a risque d’enfermement du débat entre deux alternatives qui ne permettront pas de lever les soupçons sur la qualité de la gestion de la Lonase ». De préciser que « la première alternative serait que le juge demande à M. Coulibaly d’apporter les preuves de ses accusations ; ce qui serait rendu quasiment impossible en l’état actuel de l’application du dernier alinéa de l’article 8 de la Constitution qui stipule que « les citoyens ont un droit à l’accès libre à l’information plurielle. L’impossibilité juridique d’apporter des preuves n’enlève en rien les soupçons ». Quant à la « seconde alternative », elle « interviendrait dans le cas où M. Coulibaly présenterait les preuves de son accusation, il pourrait être poursuivi pour recel de documents administratifs car n’étant pasun employé de la Lonase, il n’est pas censé détenir ces documents ». Dans ce cas, il est tout à fait possible, selon le Forum Civil, que la « plainte du Directeur général de la Lonase puisse prospérer sans que ses accusations ne soient dénuées de tout fondement. Autrement dit, il est possible que le Directeur général puisse gagner un tel procès sans, dans le fond, avoir raison ».
C’est pourquoi il récuse la prééminence du mode de traitement judiciaire de ce type d’affaire au détriment d’un débat plus équilibré et mieux argumenté autour de la Cnlcc. Ceci permettrait de mieux éclairer l’opinion ».
Prendre au sérieux les risques d’agression….
Par ailleurs, le Forum Civil soutient que « les risques d’agression physique contre Abdou Latif Coulibaly sont à prendre très au sérieux au regard des menaces qui ont pesé sur la même personne lors de la parution d’autres ouvrages incriminant la mauvaise gestion des autorités de l’Etat post-altenance, mais aussi en tenant compte des actes de violence perpétrés sur des personnes comme Talla Sylla qui avait simplement osé formuler des critiques à l’endroit de la haute autorité ». Et de dénoncer « la primauté qu’on veut donner, dans les modes de règlement des contradictions entre les acteurs de la vie publique, à la violence sous toutes ses formes ».
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