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Agences de sécurité : Quinze mille emplois dans la précarité

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Agences de sécurité : Quinze mille emplois dans la précarité

Les gardiens et agents de sécurité du Sénégal crient leur désarroi devant leurs difficiles conditions de travail. En conférence de presse hier, leur syndicat, le Sagas, a fait part de la situation alarmante et dramatique que vivent ces travailleurs.

Avec environ 240 entreprises de gardiennage et plus de quinze mille employés sur l’ensemble du pays, le gardiennage est l’un des secteurs pourvoyeurs d’emplois au Sénégal. Cependant, ces travailleurs, qui veillent sur la sécurité des biens et des individus, connaissent des conditions de travail difficiles. ‘La situation que vivent les travailleurs du gardiennage et, par ricochet, leurs entreprises est alarmante et dramatique’, selon Isidore Coly, le secrétaire général du syndicat autonome des gardiens et agents de sécurité du Sénégal (Sagas). D’après ce dernier qui faisait hier face à la presse, lui et ses collègues sont régulièrement exposés au danger, à l’insécurité, au soleil, au vent, au froid, au retard des salaires et au manque de couverture médicale, pour la plupart d’entre eux. Et cette précarité dans leur profession est surtout due, selon lui, à la prolifération des agences, dont certaines, qui ne sont en réalité que des simples Gie, font une concurrence déloyale aux grandes entreprises qui sont en règle avec les institutions sociales. ‘La multiplication des entreprises de gardiennage et la plupart sans autorisation d’exercer, crée un danger certain pour la pérennisation des emplois, mais surtout pour le maintien du statut du secteur’, a admis Isidore Coly. En effet, renchérit-il, la prolifération des agences a banalisé la profession, donnant ainsi aux clients l’occasion de ne pas honorer leurs créances de prestation ou de le faire au compte-goutte. Et cela, poursuit-il, au détriment des travailleurs qui restent parfois des mois sans salaire. Et ‘cet état de fait, si on n’y prend garde, risque d’envoyer au chômage plus de 15 000 jeunes avec toutes les conséquences sociales que cela va engendrer’, a-t-il averti.

C’est la raison pour laquelle, le syndicat préconise l’assainissement de la profession pour contraindre toutes les agences à être en règle avec l’inspection du travail et, par la même occasion, mettre les travailleurs dans des conditions de travail acceptables. ‘Il est impératif, aujourd’hui, de réviser la convention collective et d’assainir le milieu qui croule sous la concurrence déloyale favorisée par les marchés de gré à gré’, a-t-il indiqué. Car, à l’en croire, certaines entreprises qui font de la concurrence déloyale en acceptant des marchés de 300 francs l’heure, là où les grandes entreprises, qui sont en règle, demandent 700 francs, rechignent à payer le salaire de base qui est de 58 738 francs pour la deuxième catégorie. Ainsi, pour faire face au coût élevé de la vie, le Sagas exige le changement catégoriel des gardiens, avec le respect de la convention collective interprofessionnelle, la mise en place d’une commission pour réviser le projet de convention collective de la sécurité et du gardiennage et sa validation, mais aussi, l’assainissement du secteur et la fin du marché de gré à gré qui ‘pollue’ le secteur. Mais, c’est surtout l’inertie du ministère de la Fonction publique, de l’Emploi, du Travail et des Organisations professionnelles qui écœure les gardiens et agents de sécurité. ‘Très peu d’entreprises sont en règle avec l’Ipres et la Caisse de sécurité sociale, et pourtant, toutes les entreprises continuent de soumissionner, gagnent des marchés sans être inquiétées par le ministère du Travail’, a-t-il indiqué. Avant de ‘s’étonner’ de l’octroi d’agrément à des entreprises qui ne respectent pas le Code du travail. ‘Je me demande même comment elles ont fait (ces entreprises) pour avoir l’agrément, alors qu’elles ne sont pas en règle avec l’Ipres et la Caisse de sécurité sociale’, s’est-il indigné. Aussi, ces travailleurs appellent l’inspection du travail à effectuer des contrôles dans leurs agences. ‘Nous lançons un appel au ministère du Travail pour qu’il fasse son travail de contrôle des sociétés de gardiennage comme il le fait dans toutes les entreprises’, a affirmé Isidore Coly. Mais le Sagas prévient les autorités : en cas de non-respect de la convention collective, les gardiens et agents de sécurité vont battre le macadam comme ils l’avaient fait en 2000.



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