Agressés le jour de la présidentielle à Saint-Louis : Me Abatalib Guèye, le Dr Ndoye et son garde du corps portent plainte contre Ousmane Masseck Ndiaye

C'est le bras sous le plâtre que Me Alioune Abatalib Guèye s'est présenté hier à la presse en compagnie du docteur Abdoulaye Ndoye et de son garde du corps après avoir porté plainte contre le ministre-maire de Saint-Louis Ousmane Masseck Ndiaye. Tous les trois ont décidé de le poursuivre pour coups et blessures et tentative d'assassinat ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de respectivement 30 jours, 12 et 10 jours. Les évènements pour lesquels ils se sont constitués partie civile ont eu lieu le jour du scrutin, au soir.

SAINT-LOUIS - Me Alioune Abatalib Guèye, le docteur Abdoulaye Ndoye et son garde du corps Thiofi Ndiaye ont déposé, hier, ‘auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal régional de Saint-Louis une plainte contre Ousmane Masseck Ndiaye et inconnus, avec constitution de partie civile, pour coups et blessures et tentative d'assassinat ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de, respectivement 30 jours, 12 et 10 jours’. Munis de certificats médicaux et autres documents mettant en exergue des impacts de coupe-coupe et de machettes sur la voiture du Dr Ndoye et sur la joue gauche de son garde du corps, les responsables de la coalition And Liggèy Sénégal ont déploré avec véhémence les agressions qu'ils ont subies le jour du scrutin présidentiel du 25 février dernier.

S'expliquant au cours d’un point de presse tenu hier dans le cabinet du docteur Abdoulaye Ndoye, Me Abatalib Guèye revient sur la chronologie des événements, en présence de quelques membres de la coalition And Liggèy Sénégal. ‘Déjà, le jour de la venue d'Idrissa Seck à Saint-Louis, Ousmane Masseck Ndiaye, maire de Saint-Louis et ministre du Tourisme, accompagné de nervis, sur une camionnette banalisée, s'est attaqué au niveau du rond point du marché Sor à nos militants et les batteurs de tam-tam ont vu leur matériel saccagé, les banderoles et les affiches déchirées et la police n'a rien fait. Et le jour du scrutin, nous avons tous appris par la presse que M. Cheikh Tidiane Sy, ministre de la Justice, Garde des Sceaux avait défoncé la porte du bureau n°1 du centre de Ndaté Yalla. Je me suis rendu sur les lieux, en tant que mandataire, j'en ai discuté avec le ministre qui, en homme responsable, a reconnu les faits, mais notre discussion s'est passée dans les limites de la correction’, narre l'avocat.

Alioune Abatalib Guèye précise, que ‘contre toute attente, c'est sur ces entrefaits qu'Ousmane Masseck Ndiaye est arrivé avec ses ouailles pour demander à ses nervis, en me pointant du doigt : ‘Voilà le perturbateur, tuez-moi cet imbécile’ et ceci devant des journalistes et devant d'autres témoins qui vont en attester. Des blessures m'ont été occasionnées particulièrement une fracture au bras gauche’. Poursuivant ses explications, le président du comité électoral départemental de la coalition And Liggèy Sénégal de laisser entendre que ‘sur ce, mon ami Abdoulaye Ndoye m'a demandé d'aller me reposer pour le laisser continuer le tour des bureaux de vote, mais il a été pris à partie ainsi que son garde du corps’.

S'expliquant sur le choix du juge d'instruction et non du procureur de la République, Abdoulaye Ndoye et ses amis ont expliqué que ‘c'est parce que le procureur de la République, à l'image des autres procureurs, dépend du ministre de la Justice. Et comme nous ne voulons pas courir le risque de voir notre plainte classée, nous nous sommes adressés au juge d'instruction qui est plus autonome. Même si nous devons payer une caution, nous voulons que cette affaire soit traitée avec toute la rigueur qu'elle mérite. Nous souhaitons que la justice puisse sanctionner ces gens qui ne méritent même pas d'être responsables, encore moins ministre parce que ne respectant ni les droits de l'homme ni la démocratie’.

Ce point de presse a été l’occasion pour Me Abatalib Guèye et le docteur Ndoye de la coalition And Liguey Sénégal d’exhorter l’ensemble des partis politiques de l’opposition à établir une liste unique de candidats à la députation pour les prochaines élections législatives. Pour ‘conjurer le mal et apporter les solutions les plus adéquates à ces dérives politiques’, les camarades du maire de Thiès invitent les autres partis de l'opposition à la concertation, dans les plus brefs délais, pour établir une liste unique des candidats à la députation. Ce qui permettra, selon eux, d'infliger aux libéraux et à leurs alliés, une défaite cuisante à l'issue des législatives de juin prochain.

Par ailleurs, les militants d'Idrissa Seck à Saint-Louis n'ont pas manqué de mentionner ‘les bons scores que notre coalition a obtenus à l’issue du scrutin présidentiel du 25 février 2007. En définitive, pour un nombre de 98 mille inscrits, 67 590 votants et 66 996 suffrages exprimés, le candidat Abdoulaye Wade a eu 37 000 voix lorsque nous avons eu 12 322 voix. Mais ce que l'on note, c'est que sur le nombre de voix engrangées par le coalition Sopi 2007, il y a le vote affectif pour Wade, il y a indiscutablement aussi le pouvoir de l'argent, mais il y a également le décompte des cartes qui n'ont pas été retirées, cartes avec lesquelles les libéraux ont voté à partir de 19 heures et qui ont entraîné nos différentes agressions. Ce qui prouve que ces nombreux ministres, Dg et autres personnes ressources n'ont rien apporté à Wade, chacun pris individuellement’.