Lorsque l’enfant est devenu adolescent, son père lui dit : « J’ai rêvé t’offrir en sacrifice à Allah ! Réfléchis-y et dis-moi ce que tu en penses ». Et l’enfant de répondre sur le coup : « Oh ! mon père ! fais ce qui t’a été recommandé. S’il plaît à Dieu, je supporterai avec courage et stoïcisme ce que me réserve mon sort ».
C’est entre le Prophète Seydina Ibrahim (As), père de la religion monothéiste et son fils Ismaïl (As) qu’ont eu lieu ces échanges. La mère du petit, Seydatouna Hadiarra (Rta) consultée conseilla à son rejeton d’obéir strictement à son père et que, elle, n’avait pas d’objection à faire. Aussitôt dit aussitôt le projet se mit en œuvre. Mais, au moment où Ibrahim allait égorger Ismaïl, Dieu lui dit : « Oh ! Ibrahim ! tu as cru à ta vision, et voici comment Nous récompensons les vertueux ». Et le Très Haut d’ajouter : « Ce fut une épreuve décisive. Mais, nous rachetâmes le fils par une victime » (verset 100 à 107 de la sourate XXXVII du Saint Coran).
C’est pour perpétuer le geste d’Ibrahim (As) et marquer les actes d’obéissance au Tout-Puissant, de résignation et de soumission d’un fils et d’une épouse au père et mari que l’Aid Al Kabir ou Aid Al Ad’ha a été instituée. Elle consiste donc en une immolation de bétail (ovin, caprin, bovin ou camélidé). La bête destinée au sacrifice doit remplir certaines conditions comme : plus d’une année d’âge, (pour l’ovin). La victime doit être de bonne santé (aucun handicap). Elle doit être bien engraissée, car le Sceau des prophètes, Seydina Muhammad (Saws) enseigne que : « Engraissez les bêtes que vous offrez au Créateur, car elles seront vos montures lors du franchissement du pont « Sirat ». Pour ce qui est de l’utilisation de la viande, on retient que toutes les écoles de l’Islam, dont celle de l’imam Malick (Rta) dont dépendent les musulmans d’Afrique de l’Ouest et du Nord, surtout, sont formelles : « celui qui immole une bête le jour de l’Aïd Al Ad’ha doit en manger et en offrir en aumône ». Leur référence est le Saint Coran où le Tout-Puissant dit : « Mangez de ces bêtes et nourrissez-en le miséreux et le besogneux » (verset 29, sourate XXII). Ailleurs les Saintes Écritures enseignent : « Mangez-en et nourrissez-en l’impécunieux et le démuni. Ainsi vous a été livrées les victimes. Espérant que vous serez reconnaissants » (verset 37, sourate XXII). Cependant, une Hadith authentique du Prophète Muhammad (Saws) indique qu’on peut en garder : « Mangez-en, offrez-en et conservez-en ». Mais aussi, il est loisible au disciple de manger et de distribuer toute la viande. Pour ce qui est du moment d’immolation, les savants et autres docteurs sont unanimes à dire qu’on ne peut pas le faire avant la prière de l’Aid Al Khorbane. Car, des Hadith apprennent que « Celui qui immole avant la prière n’a que de la viande, son sacrifice n’est pas validé et il est obligé de le reprendre ». Et « Ce que doit faire le fidèle en premier est de prier et d’immoler ensuite ». Relativement à la prière de Tabaski, (ou Salat Al Aïd Al Kabir), elle est une Sounah (tradition prophétique). Elle comporte deux rakis (génuflexions), sans appel (Az’han) ni rappel (Ikhamat). A la première rakaa, l’imam, suivi des fidèles, doit prononcer sept fois le Takbiir (Allahou Akbar). Tandis que pour la deuxième rakaa, ils en font cinq non compris celui par lequel il se lève après la seconde prosternation de la 1ére rakaa.
La prière s’accomplit au moment où le soleil a fait une course d’au moins 50 centimètres (l’amplitude de temps de la prière du « Yoor Yoor »). Après les deux rakis rituelles, l’imam prononce un sermon que les fidèles sont tenus d’écouter. Il est recommandé de faire des Takbiir après chaque prière obligatoire, de la prière du Dhohr (Tisbar) du jour de la fête, à la prière du Soubh du quatrième jour.
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