« Il n’existe pas de cerveau pour femme ou de cerveau pour homme », selon le Professeur Amadou Gallo Diop, neurologue. Pour le Pr. Diop, « c’est la société qui fabrique des cerveaux pour ces deux couches à travers les comportements et les modes de vie.
Selon le Professeur Amadou Gallo Diop, il n y a pas de différence entre le cerveau d’une femme et celui d’un homme. Selon lui, c’est la société qui fait la différenciation entre les deux couches à travers les comportements et les modes de pensées. « À la naissance, l’homme et la femme ont chacun 100 milliards de neurones et 46 chromosomes dont 23 venant du père et 23 de la mère », a déclaré le Pr. Diop qui animait une conférence sur le thème, cerveau humain et genre », à la Chambre de Commerce de Dakar. Cette manifestation a été organisée par le ministère de la Femme de la Famille et de l’Entreprenariat féminin dans le cadre de la 26ème édition de la Quinzaine nationale de la femme.
Il a indiqué que les rôles entre les deux sexes ont été établis par la société depuis l’aube des temps. « Les hommes se chargeaient de la cueillette et de la chasse. Et les femmes confinées aux tâches ménagères », selon le Pr. Diop qui insiste que du point de vue scientifique, la différenciation n’est pas établie. Ce qui lui fait dire qu’il faut qu’on aborde la parité en termes de complémentarité. Le conférencier, qui est par ailleurs Professeur en épileptologie et en neuroscience à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a fait remarquer que la fabrication que la société fait du cerveau de l’homme et celui de la femme influe dans leurs parcours scolaire ou professionnel. « Par nos propres choix, nous orientons les enfants vers les métiers scientifiques et techniques. Nous leur proposons des avions, des armes, des trains qu’ils montent et démontent en guise de cadeaux. Quant aux femmes, elles sont orientées vers la fonction du langage », explique-t-il. Il poursuit que c’est cela qui explique la présence massive des filles dans les Sciences sociales. Selon lui, la différenciation se fait même à travers les couleurs. « Si vous partez au marché pour acheter des tissus pour un bébé, si c’est pour une fille, le commerçant vous propose la couleur rose. Et le bleu s’il s’agit d’un garçon », ironise-t-il. Toutefois, le Professeur a laissé entendre que du point de vue scientifique, des distinctions peuvent être notées à travers les rôles biologiques respectifs. « Les parties du cerveau qui commandent la grossesse, l’allaitement chez les femmes peuvent être plus importantes que chez l’homme », révèle-t-il, précisant que le cerveau est l’organe principal qui gère les mouvements de l’être humain. Et le conférencier, partant toujours des arguments scientifiques, de dire que c’est un faux débat que d’affirmer que l’homme est plus intelligent que la femme, soulignant qu’il y a des intelligences. « On peut être intelligent dans un domaine bien déterminant. Mais on peut ne pas l’être dans un autre environnement », enseigne-t-il. Une argumentation appuyée par l’islamologue Taha Ahmadou Sougou qui souligne que l’homme et la femme ont les mêmes dispositions intellectuelles. Il ajoute que les deux sont destinés à affronter les obligations religieuses comme les 5 prières. Taha Ahmadou Sougou a affirmé que l’Islam ne rejette pas la parité. Toutefois, il a averti que la parité ne veut pas dire « renversement des tendances ».
« Il s’agit plutôt de rééquilibrer », déclare-t-il, soulignant que l’instinct de domination est très fort chez l’homme et c’est ce qui explique les résistances. Et M. Sougou d’insister que le genre est possible. « Il s’agit de considérer les deux et de donner à chacun la possibilité de s’affirmer », selon l’islamologue.
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