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Amadou Tidiane Bâ, Ministre de l'Enseignement supérieur : «Tous les 30 mille bacheliers de 2010 seront orientés»

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Amadou Tidiane Bâ, Ministre de l'Enseignement supérieur : «Tous les 30 mille bacheliers de 2010 seront orientés»
Le ministre de l'Enseignement supérieur, des Universités, des Centres universitaires régionaux et de la Recherche scientifique semble très préoccupé par la décision du Québec de revoir à la baisse les exonérations octroyées au Sénégal au bénéfice de ses étudiants. C'est pourquoi il a pris son bâton de pèlerin pour aller plaider la cause des nombreux jeunes Sénégalais qui veulent y faire leurs études. De 120, les exonérations sont passées à 90, avant de tomber à 52 pour l'année universitaire qui va s'ouvrir. De passage à Paris, il a rencontré le chef du service des bourses et les étudiants. Au sortir de ces rencontres, Amadou Tidiane Bâ a expliqué aux correspondants de la presse sénégalaise qu'il n'a pas pu obtenir l'augmentation de ces exonérations, mais que les discussions continuent avec le Québec dans ce sens. Parlant de l'année universitaire qui pointe à l'horizon, le ministre a annoncé que tous les 30 000 bacheliers seront orientés dans les différentes structures universitaires.

Wal Fadjri : Vous venez du Canada où vous étiez en visite. Quel était son objectif ?

Amadou Tidiane Bâ : Il s'agissait de trouver des solutions à des problèmes que nous rencontrons localement et pour lesquelles les solutions ne conduisent pas à ce que nous souhaitons. Au Canada, je suis allé pour trois choses principalement. D'abord, vous savez que les études y sont payantes et sont très chères. Ce qui fait qu'elles sont hors de la portée du Sénégalais moyen. C'est sur la base de cela que le gouvernement canadien a donné des exonérations. Au début, c'était cent vingt exonérations. Ensuite, ils sont descendus à quatre-vingt-dix parce que le Sénégal n'utilisait pas la totalité des cent vingt. D'autres pays africains se sont intéressés et le gouvernement canadien a encore revu les exonérations à la baisse. Ce qui nous a beaucoup inquiété parce que nous recevons beaucoup de demandes de Sénégalais pour aller étudier au Canada. C'est ce qui explique mon voyage au Canada. Il s'agissait de voir les autorités canadiennes pour leur demander au moins de maintenir - si elles ne peuvent pas les augmenter - à quatre-vingt-dix les bourses d'exonération.

Et le deuxième point ?

Il concerne le projet du président de la République de mettre en place des collèges universitaires dans toutes les régions. D'ailleurs, cela existe dans mes attributions. On a essayé d'en mettre un à Bambey. Mais cela n'a pas marché. Bambey a été transformé en université parce que les dispositions qui devaient être prises avant de démarrer ces collèges universitaires régionaux ne l'ont pas été. Il y a eu des incompréhensions. Finalement, il a été transformé en université. Mais l'idée de mettre en place les collèges universitaires régionaux n'a pas été abandonnée. En fait, nous avons constaté que tous les bacheliers veulent aller à l'université, mais l'on constate qu'ils ne réussissent pas tous et il y a de grosses pertes. L'idée, c'est de créer un enseignement post-Bac court de deux ans, au terme duquel les étudiants sortent avec un métier ou des diplômes qui leur permettent de travailler. Ce qui fait que les bacheliers auront à choisir ce cycle court pour ceux qui n'ont pas les capacités de faire des études longues. Ils sortent et travaillent. Les autres qui en ont les capacités, feront des cycles longs. Il est indispensable de coupler ces deux cycles pour qu'on puisse orienter de façon utile tous les bacheliers que nous avons. Au Canada, il y a ce système. C'est le seul pays qui a une expérience dans ce domaine. Ça commence deux ans avant le Bac et ça continue deux ans après. (…). Nous étions donc allés voir l'expérience canadienne pour essayer d’en bénéficier.

Le troisième point, c'est l'Ecole polytechnique de Thiès. Cette école a été mise en place avec l'appui du Canada. Cette école commence à s'essouffler. Je suis allé discuter avec le directeur de l'Ecole polytechnique de Montréal pour qu’il nous aide à faire le point sur l'enseignement dans cette école, voir ce qu'il faut pour donner à l'école un souffle nouveau.

Que disent les Canadiens sur les exonérations ?

Ils nous ont expliqué que la décision de revoir à la baisse est presque définitive. Selon eux, dans la distribution de ces bourses, le Sénégal est déjà privilégié en ayant cinquante-deux exonérations alors que d'autres pays n'en avaient que vingt. Nous avons demandé au responsable des relations extérieures du Canada de revoir le quota du Sénégal parce que notre pays a des relations privilégiées avec ce pays depuis très longtemps. Et que le niveau des relations diplomatiques entre les deux pays est en train de prendre plus d'intensité alors que la diminution des bourses d'exonération va dans le sens contraire. L'ambassadeur du Sénégal au Canada continuera les négociations. Pour le moment, le nombre reste fixé à cinquante-deux. L'ambassadeur est en train de négocier pour que le nombre soit revu à la hausse.

En ce qui concerne les collèges universitaires régionaux et l'Ecole polytechnique de Thiès, nous avons rencontré beaucoup de compréhension auprès des autorités canadiennes. Elles sont disposées à apporter leur appui au Sénégal. Le reste, c'est une question de mise en œuvre. L'Ecole polytechnique de Montréal va envoyer dans les meilleurs délais une mission qui va faire un audit académique de l'Ecole polytechnique de Thiès et qui nous permettra de voir ce qui va et ce qui ne va pas. C'est à ce moment-là que nous allons décider ensemble ce qu'il y a lieu de faire pour donner à cette école un souffle nouveau. Voilà les raisons de ma visite au Canada.

Et ici à Paris ?

Nous sommes venus visiter les locaux du service des étudiants. J'ai rencontré le chef de service qui m'a expliqué le fonctionnement. Ici, les bourses sont bancarisées. Ce qui a supprimé toutes ces manifestations que l'on connaît à Dakar quand les bourses ne sont pas payées. J'ai demandé au chef de service de l'améliorer là où c'est encore possible. Il fonctionne déjà très bien. J'en ai eu la preuve quand j'ai rencontré les étudiants. Il n'y avait aucun grief de la part des étudiants contre le directeur du service, il n'y avait aucun grief quant au paiement des bourses. Même s'ils ne l’ont pas dit explicitement, ils sont satisfaits de la manière dont les bourses sont gérées. Malgré tout, le chef de services et les étudiants m'ont soumis quelques problèmes.

Lesquels ?

Le chef de service des bourses m'a parlé de problèmes de locaux. Ce service se trouve au sein du Consulat. Ce qui fait parfois confusion. Avant, les locaux étaient séparés. Ils sont étroits. Il faut leur trouver quelque chose de plus convenable pour mener toutes les activités qu'il faut.

Il a aussi attiré mon attention sur le cas d’étudiants qui, parfois, se trouvent dans des situations très critiques. Qu’ils soient boursiers ou pas, c’est le rôle du gouvernement du Sénégal de s’occuper de tous les Sénégalais. Quand ce sont des étudiants, c’est de notre ressort. Il y en a beaucoup qui ne sont pas boursiers. Le Sénégal a beaucoup fait, mais nous ne pouvons pas donner de bourse à tout le monde. Parmi ceux-là qui ne sont pas boursiers, il y en a qui connaissent des situations très difficiles. Le service des étudiants ne peut pas se dire qu’il n’y a rien à faire pour eux puisqu’ils ne sont pas boursiers. Il a souhaité qu’une sorte de bourse sociale destinée à cette catégorie d’étudiants soit créée avec une ligne budgétaire. Je vais en discuter avec mon collègue de l'Economie et des Finances, mais aussi avec mon collègue du ministère des Affaires sociales. Nous ne pouvons pas donner de bourses à tout le monde, mais nous ne pouvons pas empêcher ceux qui veulent venir ici, de le faire. Et s’ils sont dans des situations difficiles, le service des bourses doit faire quelque chose pour leur apporter une assistance.

Pourquoi le Canada a-t-il revu à la baisse le nombre d’exonérations octroyées au Sénégal ?

Ce n’est pas le Sénégal seulement, c’est tous les pays africains. En fait, il a négocié avec un groupe de douze ambassadeurs africains. Les autres pays ont vingt exonérations quand le Sénégal en a cinquante-deux. Le Canada a évoqué des difficultés internes propres à leur système. Il faut comprendre que tous les pays développés connaissent des problèmes actuellement. Nous comprenons cette position, mais n’oublions que le Canada et le Sénégal avaient déjà des relations privilégiées. Il y a une forte demande de bourses au Canada pour le Sénégal.

‘Le semestre, c’est entre 5 et 8 millions de francs Cfa dans les universités canadiennes. L’exonération vous dispense de payer ça dans les universités francophones du Québec. Vous voyez que ces exonérations sont très importantes (…) Le Sénégal donne des aides à ses étudiants, mais ne peut pas payer les frais de scolarité. L’aide du Sénégal, c’est 130 000 francs Cfa parfois’

Que peut faire le Sénégal pour ces demandes de bourses ?

Il ne peut rien faire. Ces bourses d’études s’élèvent à des millions. Le semestre, c’est entre 5 et 8 millions de francs Cfa. L’exonération vous dispense de payer ça dans les universités francophones du Canada. Vous voyez que ces exonérations sont très importantes. Il y a deux autres pays où les frais de scolarité sont très élevés. C’est les Etats-Unis et l’Angleterre. Le Sénégal donne des aides à ses étudiants, mais ne peut pas payer les frais de scolarité. L’aide du Sénégal, c’est 130 000 francs Cfa parfois. C’est ce que le gouvernement peut faire. Ou bien les parents ont les moyens et ils paient, ou vous avez une exonération. Compte tenu du nombre d’exonérations et du nombre de demandes de Sénégalais pour aller étudier au Canada, nous essayons de convaincre nos amis canadiens d’augmenter le nombre d’exonération.

Mais la rentrée pointe déjà à l’horizon …

Pour cette rentrée, ce sont les cinquante-deux bourses qui vont être appliquées. Mais nous allons continuer à négocier.

Il y a combien demandes de bourses pour le Canada ?

Une centaine. Mais déjà, il y a une liste d’attente de cent. C’était avec mon prédécesseur. Moi, j’ai reçu une cinquantaine de demandes. Ça fait beaucoup pour le nombre de places disponibles.

Des étudiants viennent en France avec des attestations de bourses alors qu’ils ne sont pas boursiers. Mais dès qu’ils arrivent, ils vont au service des bourses munis de cette attestation pour revendiquer leurs bourses alors qu’ils n’en ont pas droit. L’attestation avait seulement servi à obtenir le visa. Quel message lancez-vous à ces étudiants à la veille de la rentrée universitaire en France ?

Ce que je peux dire pour mon compte, toute attestation signée par moi, tout étudiant qui a une attestation de bourse signée de moi, aura une bourse. S’il n’en a pas, qu’il prenne contact avec moi. On lui paiera sa bourse.

Voulez-vous dire que vous allez rompre avec ce qui se passait jusqu’ici ?

Non, je vous dis simplement ce que je vais faire. Je répète que tout étudiant qui a une attestation signée de moi aura une bourse.

Comment se porte l'université sénégalaise en général ?

Elle ne se porte pas mal. Je vais vous dire : ma propre fille a eu son Bac S2 cette année. Elle va étudier à Dakar. Je peux l'envoyer étudier en France, aux Etats-Unis, au Canada. Mais elle va rester au Sénégal parce que le système est bon et j'ai confiance en ce système. Moi-même, je suis professeur. J'ai enseigné pendant 30 ans à la Faculté des Sciences. Il y a une propension à vouloir sortir. Mais je n'ai pas du tout la conviction qu'en sortant, ils auront mieux sur le plan académique qu'à Dakar. Il n'y a pas longtemps, on fêtait un étudiant en mathématique qui a eu la mention ‘Très bien’ de la première à la quatrième année. Il a eu confiance au système, sinon quelqu'un comme lui qui a eu mention ‘Très bien’ au Bac, pouvait sortir. Mais il ne l'a pas fait. Il a confiance au système. On va l'envoyer en Italie où il ira au Centre international de mathématiques de Trieste.

Donc le message, c'est que les étudiants doivent rester au Sénégal et faire confiance au système…

Je donne la preuve par moi-même. Je pouvais envoyer ma fille à l'étranger, je ne l'ai pas fait parce qu'il y a la possibilité d'étudier au Sénégal. Il y a des spécialités qui ne s'enseignent pas au Sénégal. C'est pour cette raison que le gouvernement du Sénégal a prévu des bourses pour des types d'études qu'on ne peut pas faire au Sénégal. Il y a des étudiants qui viennent étudier le Droit, la Littérature, de la Géographie, de l'Histoire. Il y en a qui font Economie, Comptabilité, mais les normes ne sont pas les mêmes. Quand ils rentreront au Sénégal, il faudra qu'ils retournent aux normes de la Cedeao, de l'Uemoa qui ne s'enseignent pas ici en France.

‘L'année dernière, nous avons eu 20 000 bacheliers. Cette année, on en a eu 30 000. Les dispositions sont prises pour accueillir ces 30 000 bacheliers dans les différentes structures (…) Je dois préciser que parmi ces 30 000, les 21 000 sont des littéraires’

Comment préparez-vous la rentrée universitaire ?

Il n'y a pas de problèmes particuliers. L'année dernière, nous avons eu 20 000 bacheliers. Cette année, on en a eu 30 000. Les dispositions sont prises pour accueillir ces 30 000 bacheliers dans les différentes structures. Il faut dire que ce sera environ 25 000 parce que 5 000 sortent pour aller étudier à l'étranger. Je dois préciser que parmi ces 30 000, les 21 000 sont des littéraires. C'est peut-être à ce niveau que le problème peut se poser. Mais à la faculté des Sciences, un bâtiment était en construction depuis quelques années et sera mis à la disposition des autorités académiques lors de cette rentrée. Ce bâtiment comporte deux amphithéâtres de 1 000 places chacun, 40 salle de 50 places pour les Tp et les Td. Avec ce bâtiment, on peut accueillir une bonne vingtaine de mille parce qu’une partie de ces 30 000 va sortir et l'autre ira en faculté de Droit. Donc je pense qu'on peut accueillir tous les bacheliers avec la mise à disposition de ce bâtiment à la faculté des Lettres.

Ce qui veut dire que cette année, il n'y aura pas de bacheliers non orientés…

A ce sujet, j'ai reçu une instruction du président de la République. Il m'a envoyé une lettre dans laquelle il me demande d'accueillir dans les structures universitaires tous les bacheliers et de lui en rendre compte. Et j'ai fait des projections à partir desquelles je suis optimiste qu'on peut les accueillir. Je dois aussi dire que nous sommes en train de mettre en place le système Lmd qui nous permettra d'agir sur le contenu, sur le mode de formation, surtout d'améliorer les rendements des universités, c'est-à-dire le taux de réussite.

Et la bancarisation qui doit mettre fin à des grèves pour raison de paiement des bourses ?

Avant de quitter le Sénégal, j'ai pris toutes dispositions pour que la bancarisation se fasse à cette rentrée. Par le passé, les dispositions n'avaient pas été prises à temps pour collecter les informations nécessaires pour la banque afin que le paiement soit effectué. Côté gouvernement, le ministère des Finances était disposé et une banque avait été retenue. Une convention avait été passée entre le ministère et la banque pour le paiement. Ce qu'il ne se faisait pas, c'était de donner les informations permettant d'identifier les étudiants boursiers. Il est possible de collecter ces informations. C'est vrai que nous sommes toujours avec le système des deux sessions qui traînent. Parfois, la deuxième session va jusqu'en décembre alors que, normalement, les étudiants ayant commencé les cours en octobre, il faut les payer en octobre comme ici.

L'université Gaston Berger fait des sessions rapprochées. Ils ont déjà fait leurs deux sessions. Ce qui fait qu'on connaît la situation de tous les boursiers de Saint-Louis. On peut collecter maintenant l'ensemble des informations les concernant, sauf le certificat d'inscription qui est nécessaire pour le paiement de la bourse. En faculté de Médecine de l’Ucad, c'est la même chose. Pour les autres, nous avons les résultats de tous les étudiants pour la première session. Il ne restera que ceux de la deuxième session et des nouveaux bacheliers. Les dossiers des nouveaux bacheliers vont être acheminés au plus tard le 15 septembre. Et au 15 octobre au plus tard, nous allons exiger des recteurs et des doyens les listes des bacheliers orientés. Si au 15 octobre, ils donnent au moins les 50 %, on aura les 70 % de ce que nous avons besoin de connaître. Et au 15 novembre, nous aurons les résultats de la deuxième session et les deuxièmes listes des orientations. Ce sera au moins 80 % des informations que nous aurons reçues. Les 20 % restantes peuvent être gérées manuellement et au plus tard au 15 février, on aura tout pour finaliser la bancarisation de l'ensemble des étudiants boursiers.

On sait que la bancarisation va entraîner des frais bancaires. Qui va les supporter ? Les étudiants ou l'Etat ?

Il y a déjà un accord entre le gouvernement et une banque. Quels sont les termes de l'accord ? Je ne sais pas exactement. Mais il existe un accord entre le gouvernement et la banque pour les frais. Le gouvernement ne souhaite pas que ça soit la banque qui donne son argent, sinon il y a des frais à payer. C'est l'Etat qui va donner l'argent et le reste sera un virement qui n'aura pas de frais. Ce qui reste, comme je vous l'ai dit, c'est les informations académiques pour permettre à la banque de procéder au paiement.

L'année universitaire 2009-2010 a été marquée par des violences dans les universités. Récemment, ce sont les universités de Dakar et de Saint-Louis qui en ont été victimes. Avez-vous pris des dispositions nécessaires pour au moins réduire les violences dans les universités ?

Ce sont des violences parfois gratuites. Je l'ai dit dans une émission. Parfois, c'est du vandalisme. Tout se passe au Sénégal comme si ce sont les étudiants seuls qui ont des droits. Ou ce sont eux qui ont droit à revendiquer de manière violente. Ils ne sont pas les seuls à avoir des droits. Il y a des travailleurs qui sont payés le 15 du mois. D'autres attendent un mois pour être payés. Mais le droit à la santé, tous les Sénégalais en ont droit. Si tous ceux qui n'ont pas ce droit doivent arrêter et brûler les bus, il n'y aurait pas de bus au Sénégal.

Les derniers actes de violences, c'est le paiement des bourses. A Saint-Louis, c'est lié aux examens. Les enseignants avaient accepté une première fois de revoir la date des examens. Les étudiants ont souhaité une deuxième modification. Les enseignants avaient dit de maintenir la date et de tenir en compte la situation des étudiants touchés. Ce que les étudiants n'ont pas accepté. Ce qui n'est pas raisonnable. Ce n'est pas aux étudiants de fixer les dates des examens. C'est aux enseignants de les fixer.

A Dakar, il y a eu aussi des violences contre le recteur. Là, ce sont les amicales. C'est au Sénégal que cela existe : on dit donner des bourses sociales aux étudiants qui, seuls, dans leurs chambres, décident à qui doivent être attribuées ces bourses. Avez-vous déjà vu ça dans d'autres pays ? Non, moi, je refuse ça. Ça ne se fera pas. Il y a eu des histoires comme ça à la faculté des Lettres et l'assemblée de la faculté a supprimé l'amicale. Comme il y a des amicales dans les autres facultés, j'ai discuté avec le doyen pour lui demander de remettre l'amicale de la faculté des Lettres. Mais je lui ai dit qu’il faut faire un texte qui supprime tous les abus qui avaient été constatés. J'en ai informé le recteur. Ils sont en train de se concerter pour faire le texte. En attendant que ce texte soit prêt, on ne renouvelle (pas les amicales des facultés, Ndlr). Il doit être prêt d'ici la rentrée. Mais il y a un groupe d'étudiants qui ont dit non : ‘Il faut qu'on renouvelle ; on doit renouveler’. Vous pensez que ça c'est normal ? Pensez-vous que ce sont les étudiants qui doivent décider si les renouvellements doivent se faire ou ne doivent pas se faire ? C'est parce que le recteur a appliqué ce que le ministre lui a dit qu’ils sont allés l'agresser.

Il y a eu beaucoup de déviations, beaucoup de dérives. Des dérives comme donner des bourses à des étudiants qui vont dans leurs chambres et qui distribuent ça sans aucune base. Tout ça doit s'arrêter. Si l'on ne se dit pas la vérité, personne ne peut diriger ce pays. Il faut savoir que les étudiants ne doivent pas donner des chambres, ne doivent pas donner des bourses.

Ne faut-ils pas supprimer simplement les amicales ?

Non ! A l'université, il y a trois composantes : il y a les enseignants, le personnel administratif et les étudiants. Dans les structures de décision, les trois composantes doivent être représentées. Je ne dis pas qu'on supprime. Mais ce sont les dérives. Les étudiants doivent être représentés dans les instances de décision qui les concernent. Je suis d'accord pour ça, mais pas de dérives qui leur donnent des droits exceptionnels.

Quelles sont les grandes lignes de ce texte et sera-t-il étendu à l'ensemble des facultés ?

Je ne l'ai pas actuellement. Il est au niveau du recteur. Il ne me l'a pas encore soumis. C'est toutes les amicales qui sont concernées. C'est pourquoi j'ai demandé de ne pas renouveler les autres. Il doit s'appliquer à toutes les amicales. On a constaté que des étudiants ont fait dix ans entre la première et la quatrième année. Vous croyez que c'est normal ?



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