Les enseignants du cours moyen membres du Scems et ceux de l’élémentaire affiliés au Sels font planer de sérieuses menaces sur la prochaine rentrée scolaire à Thiès. Leur courroux est justifié par les retards répétitifs constatés dans le paiement de leurs salaires.
THIES - De gros nuages planent sur la prochaine année scolaire. Les enseignants du Syndicat des corps émergeants du Sénégal (Scems) et le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), sections de Thiès, menacent de reconduire, dès l’ouverture prochaine des classes, les mêmes scénarii que ceux de l’année dernière en boudant tout simplement le chemin des cours. Cette volonté affichée de ces deux syndicats d’enseignants évoluant respectivement au niveau des cours moyen et élémentaire s’expliquerait, selon leurs responsables, par les retards répétitifs constatés dans le paiement de leurs salaires. Des retards qui les mettent dans des situations inconfortables tant dans l’exercice de leur fonction que dans leurs conditions même d’existence puisque devant constamment faire face à leurs créanciers qui ne comprennent pas, et à juste raison, qu’un travailleur de la fonction publique puisse rester jusqu’au-delà du 10 du mois sans être payé.
Cette situation est, selon Cheikh Alioune Thiam, secrétaire général de la section Sels de Thiès, d’autant plus inconfortable en cette veille d’ouverture des classes avec toutes les dépenses y afférant surtout quand on sait, ajoute-il, que ses camarades et lui ont passé la fête de l’Aïd el Fitr sans recevoir leurs salaires du mois d’octobre, mais aussi qu’ils craignent d’engager l’ouverture des classes dans les mêmes conditions. ‘Ce que l’Etat nous fait vivre est une situation inadmissible, voire humiliante quand on sait que les corps émergents sont composés de pères de famille’, fait savoir Cheikh Alioune Thiam qui est d’avis que ces difficultés qu’ils vivent du point de vue des retards sur leurs salaires corroborent à merveille les déclarations du ministre de l’Education nationale quand il disait que ‘l’argent des volontaires a été utilisé pour financer la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana) ainsi qu’un autre projet de santé’. Elles sont ainsi la confirmation, poursuit-il, du manque de considération dont les volontaires de l’éducation ainsi que leurs camarades des corps émergents de l’éducation nationale font l’objet de la part des autorités.
Même son de cloche du côté d’Ousmane Diallo, membre fondateur du syndicat des corps émergents du Sénégal qui parlait au nom du collectif des enseignants de Thiès. Pour ce dernier, il est inadmissible que, malgré toutes les perturbations connues l’année dernière et qui ont failli hypothéquer la validité de l’année scolaire, aucune disposition ne soit prise pour assurer une bonne reprise des cours. ‘Nous en avons assez de devoir, à chaque mois, faire la navette entre la gouvernance, le trésor public et la presse pour pouvoir être payés’, fait savoir Ousmane Diallo qui estime qu’il est temps l’Etat mette en place un budget pour les corps émergeants au lieu d’un budget logé dans celui matériel du ministère de l’Education nationale. Aussi demandera-t-il à l’Etat de tout mettre en œuvre pour éviter de les dresser contre lui, car il s’agit là d’une situation qu’ils n’aimeraient pas vivre. ‘Nous sommes des enseignants et nous voulons enseigner ; alors, que l’Etat respecte ses engagements en nous assurant régulièrement et à temps nos salaires’, dit-il.
En tout état de cause, tant au niveau du Scems que du Sels de Thiès, les résolutions sont les mêmes. ‘Si l’Etat veut une ouverture des classes apaisée, qu’il nous paie notre dû. Faute de quoi, nous nous verrons dans l‘obligation de ne pas rejoindre les classes’, ont unanimement déclaré les deux responsables, Cheikh Alioune Thiam du Sels et Ousmane Diallo du Scems.
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