Ibrahima Ndiaye, le fondateur de l'association Colombin, spécialisée dans l'organisation d'ateliers de formation au profit de malentendants et déficient mentaux, a appelé pouvoirs publics et bonnes volontés à l’aider à faire face aux charges inhérentes au déroulement de ses activités orientées vers une meilleure prise en charge de cette couche vulnérable de la population."Nous avons d’énormes difficultés car actuellement, je suis le seul à prendre en charge les frais de l’association et ce n’est pas évident pour une seule personne", a-t-il expliqué dans un entretien accordé à l'APS. "Il nous est arrivé d’avoir de l’aide des Eléments français au Sénégal (EFS), mais aussi de bonnes volontés comme les associations anglophones de Dakar qui m’ont beaucoup appuyé", a-t-il dit. Seulement, selon ce professionnel de la poterie, les cours d’initiation à la poterie qu’il dispense dans certaines écoles sont sa seule source de revenus, avec la vente d'œuvres réalisées par l’association. "Pour faire survivre l’atelier de formation, il a fallu que je me mette à donner des cours dans des écoles, car les membres de l’association ne cotisent pas et le prix des séances ne suffit pas pour faire fonctionner l’atelier", explique Ibrahima Ndiaye, marié et père de trois enfants. Il se désole également du fait que certaines personnes prétendant vouloir l’aider sont allées jusqu’à imiter sa propre idée en créer des structures similaires pour bénéficier de moyens financiers de certains organismes plutôt que d'aider les malentendants. "Je suis même arrivé à un point où j’étais découragé, car j’ai été trahi par beaucoup de personnes, même des étrangers qui ont utilisé mon nom et ma structure pour s’enrichir sur mon dos", dit-il. S'y ajoute qu'aucune des œuvres réalisées dans cette association n’a été sécurisée, pas même le concept du projet, car Ibrahima Ndiaye dit ne connait pas les structures indiquées comme l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle ou même le Bureau sénégalais du droit d'auteur (BSDA). "J’entends parler de ces structures, mais je ne sais ni pas ou elles se trouvent, ni même par où commencer, car le plus souvent, ils n’ont pas de succursale et ne font pas de publicité sur leurs activités", note-t-il. Comble du malheur, l'association Colombin doit aussi faire face à la perte de certaines de ses œuvres emportées par les inondations provoquées par les fortes précipitations enregistrées le week-end dernier à Dakar et dans les régions de l'intérieur du pays. Ibrahima Ndiaye a formé avec son association des centaines de jeunes malentendants et déficients mentaux depuis le lancement des activités de sa structure créée en 2002. MF/BK
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