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Après la bamboula sur Air Sénégal International : Les Marocains récidivent, pillent la Somat impunément et disparaissent

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Après la bamboula sur Air Sénégal International : Les Marocains récidivent, pillent la Somat impunément et disparaissent

Les marocains respectent-ils le Sénégal ? On serait tenté de répondre par la négative à la lecture du rapport d’audit effectué la Somat après son rachat par de nouveaux actionnaires sénégalais. Tellement les marocains se sont servis démesurément.

Plus de 700 millions détournés par des pratiques frauduleuses. Et cela en l’espace seulement de trois mois. Ce sont les conclusions d’un rapport d’audit sur la Somat. De connivence avec des fournisseurs fictifs, la direction de la Somat avec à sa tête Nouredine El Melloki a pillé la Somat par des procédés frauduleux notamment l’octroi de privilèges indus et surfacturation.    
  
   
Ces détournements se sont faits par l’intermédiaire de fournisseurs marocains fictifs. Le rapport de la mission d’audit indexe trois sociétés fournisseurs.D’abord, le fournisseur Abele Cashneut a vendu à la Somat du matériel de manutention et d’exploitation composé de deux reachstacker et un chariot élévateur pour un montant global de 256 100 761 FCFA et de cent containers pour un montant global de 95 637 893 FCFA. Or il est avéré que ce matériel n’était pas en état de marche. Ce que le cabinet d’expertise SERIM AFRIQUE a confirmé dans un rapport détaillé. Pire, le matériel d’exploitation relatif à l’achat de 100 containers n’est pas jusqu’à présent livré à la Somat alors que le paiement intégral pour un montant de 95 637 893 FCFA a été effectué. Cela en violation flagrante des règles de procédure relatives aux conditions de vente qui stipulaient un acompte de 70 % à la commande et le solde à la livraison.Quant au second fournisseur AEIT & FERVE MAROC, elle a vendu à la Somat pour le compte de l’Etat du Sénégal du matériel d’exploitation pour le nouveau navire notamment la confection et la fabrication de 30 remorques avec ridelle et de 4 remorques basse porte container pour un montant global de 147 482 599 FCFA. Les frais de transport au fournisseur qui s’élèvent à un montant de 40 995 714 FCFA ont été payé par la Somat. Seulement précisent les experts, à ce jour le matériel n’est pas encore livré à la Somat. Pire, toujours en violation des règles des conditions de vente qui prévoyaient un acompte de 30 %, il a été effectué un acompte de 70 %. Ce qui a impacté sur la trésorerie de la boîte, la Somat.Enfin, en ce qui concerne le fournisseur ESATECH, dans le cadre du dernier carrainage du Willis, la Somat a commandé des pièces de rechange a ce fournisseur pour un montant global de 61 452 224 FCFA qui a fait l’objet d’un paiement intégral (expertise technique du navire Willis) qu’il a été révélé que le matériel en question n’a jamais été livré. Par conséquent la Somat a demandé le remboursement intégral des sommes payées. A ce jour, le fournisseur a remboursé 75% des sommes initialement versées, soit un montant de 46 089 169 FCFA

Des indemnités octroyées à plein régime

Même au chapitre des indemnités et des voitures de fonctions cédées, Melloki, Doudou Kâ et El Ilham se sont servis de manière démesurée. En effet, lors de la situation transitoire du rachat de la Somat, le trio dirigeant la boîte s’est fait bénéficié du protocole de départ négocié en date du 2 » janvier 2008, non avalisé au préalable par le Conseil d’administration de la Somat et le nouveau repreneur. Ainsi, , l’ex-Dg El Melloki s’est fait payer 62 035 961 FCFA alors El Ilham et Doudou Kâ se tapés respectivement chacun 22 934 089 FCFA et 21 653 580 FCFA. Pire, l’ancien Directeur, après avoir payé les indemnités de départ, a rappelé par décision No 137 et 139 Doudou Kâ et El Ilham qui ont perçus leurs salaires de février et mars 2008. Et l’ex DG jugeant que ces indemnités étaient non justifiées, a restitué la somme de 37 209 037 FCFA à la date du 17 mars 2008. Par ailleurs, la Somat avait acquis des véhicules neufs qu’il avait mis à la disposition de ces Directeurs dans le cadre de contrat sous véhicules. Ces derniers notamment le trio EL Melloki, Doudou Kâ et El Ilham, en collaboration étroite ont racheté ces véhicules à un prix équivalent à 50 % de la valeur nette comptable, soit une moins value totale de 24 258 337 FCFA.

Réaction du DGA et du PCA

Mais comment un tel pillage a pu se faire sans que le DG adjoint et le PCA ne soient au courant ? Ousmane Touré, le Directeur général adjoint que nous avons joint au téléphone ne pipe mot. Tout juste consent-il à dire : « Moi, je ne suis pas la personne indiquée pour parler au nom de la Somat. C’est une société qui traverse des difficultés, adressez-vous au Directeur Général ». Lorsque nous lui indiquons que ce dernier est absent du territoire et que lui en tant que DGA pouvait nous en dire un peu plus, il coupe net : « Attendez alors son retour. N’insistez pas monsieur ». Quant au PCA Kâne Diallo, au bout du fil, il a invoqué un problème de réseau qui rendait inaudible la conversation. « Rappelez-moi sur le fixe » dira-t-il avant de raccrocher.

Impunité ou couverture étatique

En fait, tout laisse croire qu’en pillant de la sorte la Somat, les marocains avaient des assurances d’une impunité totale. Sinon comment comprendre qu’après la plainte déposée contre eux, et après audition par la DIC, ils sont quasiment introuvables. Nouredine El Melloki qui a vu son passeport confisqué par la Dic est sorti du territoire national comme si de rien n’était avec bien sûr la complicité de certaines autorités.L’ancien Directeur Melloki avait d’ailleurs dans le passé un contentieux avec la Cosaman, boîte dans laquelle il servait auparavant. Il a été tout simplement licencié et Comanav n’exclut pas des poursuites judiciaires contre lui. La Dic qui s’est saisi de l’affaire a procédé à l’audition de la direction de la Somat et même de l’homme d’affaires Serigne Mboup. Seulement, El Melloki et ses supposés complices notamment Doudou Kâ, et El Ilham ont carrément disparu de la circulation.L’un est retourné dans son pays d’origine, le Maroc, les deux autres sont presque hors du territoire national. Ces faits de détournements, surfacturation et octroi de privilèges indus se sont déroulés en l’espace de trois mois seulement, c’est-à-dire entre Décembre et mars 2007. Un cabinet d’audit a été commis pour passer au peigne fin toute la gestion de la Somat. Un audit qui va sûrement révéler de gros scandales.

Mais pourquoi l’homme d’affaires Serigne Mboup ne s’est pas entouré de toutes les garanties et n’a pas pris les précautions nécessaires avant de procéder à l’achat de cette boîte ? L’intéressé de répondre : «  La société a été acheté dans les règles de l’art. Vous pouvez être propriétaire d’une société et être victime de malversation à fortiori une société que vous venez d’acheter. Nous ne voulions pas donner l’occasion aux dirigeants de la Somat d’imputer leur faillite à l’Etat en prétextant que c’est ce dernier qui leur a retiré la gestion du Willis. Nous ne voulions pas aussi que les employés se retrouvent dehors. C’est pourquoi sur la centaine d’emplois 80 % a été relogé à la Cosama, une dizaine remerciés et leurs indemnités intégralement payés. Ce qui me fait mal, ce n’est pas l’aspect financier, mais le fait qu’ils dilapident impunément l’argent des sénégalais. Toutes les sociétés sénégalaises qui étaient impliqués dans cette affaire, ont remboursé. Même si les marocains sont protégés par leur gouvernement, ils doivent payer, autrement ce sera un manque de respect notoire à notre endroit. Aujourd’hui plus que jamais, je suis décidé à les poursuivre, j’ai d’ailleurs commis un avocat marocain. Il faut qu’ils remboursent l’argent détourné pour qu’on puisse payer créanciers». Mais pourra-t-il obtenir gain de cause dans ce bras de fer ? En tous cas pour beaucoup de personnes, sous le prétexte de rendre service à notre pays, les marocains exploitent et pillent nos ressources comme cela s’est passé avec Air Sénégal International.Un marocain conseiller d’ambassade ne cache pas son gêne devant cette affaire. Pour lui, « les relations entre nos deux pays sont séculaires et importantes. Si des privés sont fautifs, ils doivent répondre de leurs actes, parce que les peuples sont les mêmes. Et le gouvernement marocain, pense-t-il, ne doit pas protéger ses ressortissants si ces derniers sont fautifs ».



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