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APRÉS SON AMPUTATION DU BRAS : Adama en procès contre l'hôpital Principal

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APRÉS SON AMPUTATION DU BRAS : Adama en procès contre l'hôpital Principal

Il faisait des crises de neuro palu et Adama a été immobilisé attaché, selon lui, par un fil de perfusion. Conséquence : le fil arrête la circulation sanguine au niveau du bras qu'on amputa le lendemain matin sur décision médicale et autorisation des parents du patient. Il saisit le tribunal et treize ans après, l'infirmier et le médecin incriminés répondent à la barre pour blessures involontaires et complicité de blessures et non-assistance à personne en danger.

Atteint de neuro palu, Adama Sy a été amputé de son bras droit à l'hôpital en septembre 1997. Treize ans après, le patient traîne à la barre du tribunal correctionnel de Dakar un infirmier et un médecin qu'il poursuit respectivement pour blessure involontaire et complicité de blessures et non-assistance à personne en danger. L'infirmier Abdoulaye Coly et le professeur Pape Saliou Mbaye ont comparu libres hier, aux côtés de leur poursuivant. Dans la même procédure, Adama Sy poursuit l'hôpital Principal et la société d'assurance Snas, devenue Agf, puis Allianz civilement responsable.

Dans la nuit du 6 au 7 septembre 1997, les parents d'Adama Sy l'évacuent d'urgence à l'hôpital principal de Dakar. Constant que le patient souffrait d'un neuro palu, il a été admis en urgence. Mais la nuit, le patient piqua des crises et se mit à s'agiter. Sur instruction du médecin de garde, l'infirmier Abdoulaye Coly responsable de la salle lui administre un tranquillisant. Toutefois, 15 minutes après, le patient reprit ses crises et s'agita plus fortement. Alors, 1e médecin de garde saisit par téléphone le Pr pape Saliou Mbaye. Celui-ci, donne des instructions pour immobiliser le patient. D'après, l'infirmier Coly, la dame médecin de garde a invité les gendarmes qui assurent la sécurité à la porte pour immobiliser le malade en l'attachant. Il précise en plus qu'il est responsable de la salle, mais n'a toutefois pas participé physiquement à l'immobilisation. Faux, rétorque Adama Sy : «J'étais conscient quand ils m'immobilisaient. J'ai reconnu Coly, même s'il a grossi davantage.» Mieux, Adama indique que son bras droit a été attaché avec un fil de perfusion et il s'est réveillé trois jours après le membre amputé.

En tous les cas, le 7 septembre vers 9 heures, le professeur Pape Saliou Mbaye qui a trouvé Adama immobilisé et attaché ordonna qu'il soit transféré d'urgence en chirurgie. C'est là que le médecin français révéla que l'immobilisation a arrêté la circulation sanguine au niveau du bras et que cela nécessitait une amputation. L'opération se fit sur autorisation des parents du patient qui était encore inconscient.

Après sa sortie d'hôpital, Adama porte plainte en fin 1997. La police interroge les mis en cause. Mais entre 1998 et 2005 la procédure connaît «une discontinuité» avant de reprendre en 2005. D'ailleurs, les avocats de la défense ont, à ce niveau, soulevé en début de procès, une exception de nullité sur la prescription de la procédure. Le tribunal, même si le parquet reconnaît qu'il y a matière à discuter sur la question, a joint l'exception au fond et ouvre les débats de fond. La partie civile réclame 150 millions à l'hôpital Principal et à sa société d'assurance. Le parquet lui requiert la relaxe pour le professeur Mbaye et six mois assortis de sursis. «Pour que le professeur Mbaye soit coupable de complicité de blessure, il faut soit établir qu'il a participé à l'immobilisation en fournissant des moyens ou en instiguant», explique le «parquetier». Quant à la non-assistance à personne en danger, le procureur estime qu'il faut que le Pr Saliou Mbaye ait connaissance que le délit est en train d'être commis, que le malade est en danger et qu'il s'abstienne d'agir pour le sauver, alors qu'il n'a aucun risque à encourir. Pour son réquisitoire contre Coly, le parquet le justifie par le fait que le prévenu avait clairement reconnu dans sa lettre-réponse à la demande d'explication de la direction qu'il a participé à l'immobilisation.

Côté défense, elle demande la relaxe de Coly au bénéfice du doute, car il a nié avoir participé à l'immobilisation de Adama et rien ne le démontre l'irrégularité de l'immobilisation dans le dossier. Quant à l’hôpital et l'assurance, il faut détacher l'acte de leur responsabilité civile.

Le verdict sera donné le 18 mai prochain.

Faydy DRAME
Source Walf Grand Place



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