Assassinat des quatre touristes français en Mauritanie : Grande battue sénégalaise pour retrouver les meurtriers

Les forces de sécurité sénégalaises sont mobilisées pour traquer et arrêter les présumés meurtriers des touristes français tués, lundi, en Mauritanie. Ousmane Ngom en a donné l’assurance, hier, en marge de la cérémonie d’installation du nouveau patron de la sûreté nationale.

A l’instar des forces de sécurité mauritaniennes qui traquent deux des trois Mauritaniens qui ont fui au Sénégal, après avoir tué lundi quatre touristes français dans la localité d’Aleg au Sud de la Mauritanie, les forces de sécurité sénégalaises sont mobilisées à leur tour pour mettre hors d’état de nuire les auteurs de cette série d’assassinats. Le ministre Sénégalais de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom l’a assuré, hier en marge de l’installation du nouveau directeur général de la sûreté nationale, le commissaire divisionnaire Assane Ndoye qui remplace à ce poste le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle Léopold Diouf. ‘Je suis en contact permanent avec mon collègue de la Mauritanie, plusieurs fois par jour depuis le début de cette affaire. Nous avons mis en place un dispositif de sécurité qui sillonne le Nord du pays pour traquer les auteurs présumés. En tout état de cause, nous ferons tout pour les mettre hors d’état de nuire’, a assuré Me Ousmane Ngom, sans en dire plus.

Hier, les forces de sécurité mauritaniennes étaient toujours à la poursuite des trois Mauritaniens soupçonnés d'avoir abattu quatre touristes français et d'en avoir blessé un cinquième, lundi, avant de se diriger vers nos frontières. Alors que la piste d'un crime crapuleux avait été jusqu'à présent évoquée, le parquet général de Nouakchott a indiqué, mardi, que parmi les trois auteurs présumés de l'attaque figurent ‘deux jeunes Mauritaniens qui sont soupçonnés d'appartenance à des groupes extrémistes salifications’. Deux des trois suspects avaient été arrêtés en 2006 pour appartenance présumée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) algérien, rebaptisé depuis branche d'Al-Qaida au Maghreb islamique. L'un des deux hommes a été libéré sans inculpation alors que l'autre a été acquitté de l'inculpation d'appartenance à un réseau terroriste. Le parquet a fait appel et l'affaire demeure devant les tribunaux.

Contacté par nos soins, le commandant Daouda Diop, chargé de la communication de la gendarmerie a assuré que ‘des recherches sont mises en branle’ et ‘les moyens nécessaires (humains, matériels) ont été mis en place pour retrouver les fugitifs au cas où ils se trouveraient sur le territoire national’.

Interrogé sur l’affaire Badara Diop, du nom de cet homme gardé à vue au commissariat de Ndorong à Kaolack et retrouvé mort le lendemain, ainsi que sur la mort suspecte de Dominique Lopy et de Dioutala Mané, Ousmane Ngom n’a pipé mot. Un silence coupable de la part du ministre de l’Intérieur au moment où de plus en plus de voix, notamment les organisations de défense des droits de l’homme s’élèvent pour exiger que ces enquêtes enclenchées aboutissent afin que les parents des victimes connaissent la vérité.