Les membres de l’Intersyndicale de l’enseignement vont-ils lâcher du lest et faire preuve de moins de radicalisme ? En tout cas, le président de la République, en recevant hier les cahiers de doléances des centrales syndicales, a laissé entendre, de manière ferme, que ‘le gouvernement ne reculera pas devant le chantage de la grève des examens, de la notation des épreuves ou de la rétention des notes’. Et mieux, a-t-il ajouté, ‘le gouvernement appliquera la loi dans toute sa rigueur’. Cela, d’autant plus que, à son avis, la prolongation de cette grève n’a pas de sens. Même s’il reconnaît que cette situation ‘pénalise les enfants innocents qui ne comprennent rien à la guérilla politique que mènent certains enseignants’. Me Wade persiste et signe ‘qu’il y a l’influence très nette de la politique dans la gestion de la crise de l’enseignement’. Sa conviction est que ‘l’entêtement des syndicalistes dans la grève est purement politique’. Suffisant pour que le président Wade les invite ‘à se ressaisir, à ne pas pousser à une année blanche ou simplement au sabotage de l’enseignement’. Une invite qui met les syndicalistes devant leurs responsabilités face aux enfants et au peuple. Me Wade leur a rappelé qu’’il n’y aura qu’un seul perdant : le peuple sénégalais’. ‘Ce n’est pas le gouvernement qui va perdre, mais les paysans ou les pauvres qui, eux, ne peuvent pas envoyer leurs enfants dans les écoles privées ou en Europe’.
Le refus du gouvernement de faire des concessions s’explique par le fait que ‘dans l’enseignement, les avantages que nous avons accordés, nous ne les avons pas accordés aux autres’, remarque le président de la République, ajoutant que ‘d’ailleurs, les autres ne les réclament même pas parce que tout le monde connaît la spécificité de l’enseignement’. Une spécificité liée à la générosité de l’enseignant à tout mettre à la disposition des enfants, témoigne le président Wade. Il explique ainsi que c’est cette prise de conscience qui l’a poussé ‘à demander et obtenir de la Banque mondiale que la construction de chaque école aille avec la construction de la maison du directeur et de son adjoint’.
Face à la complexité des revendications des enseignants, le président de la République est allé jusqu’à ‘proposer à Mamadou Diop ‘Castro’ un poste de ministre de la Gestion des revendications des travailleurs’ afin d’amener un des responsables de l’Intersyndicale de l’enseignement parmi les plus radicaux ‘à voir de l’intérieur’ la gestion du dossier ‘et régler les problèmes des enseignants’. Ce qui suppose, ironise le président, que ‘vous ayez des capacités que nous n’avons pas’, lance-t-il à l’endroit de ‘Castro’.
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