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Attention dragueur !

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Attention dragueur !

Les femmes toubab sont confrontées à un phénomène de grande ampleur quand elles arrivent au Sénégal : le phénomène des dragueurs…
Mais présentons d’abord le bonhomme. Hum, difficile, ça peut être n’importe qui, de l’adolescent au vieillard, du célibataire à celui qui a déjà une ou deux épouses. Les dragueurs constituent donc 95% de la population masculine âgée de plus de 15 ans.

Commençons par l’étude du dragueur inconnu. Le dragueur inconnu est le plus facile à gérer, car il y a toutes les chances qu’on ne le revoit plus : pas besoin donc de mettre trop de formes pour le repousser. Il vient vous voir lorsque vous marchez dans la rue, seule, de préférence, et vous lance des déclarations du genre «Mademoiselle, je vous ai croisée, et j’ai ressenti le besoin de vous parler. C’est très fort, je vous aime. Vous voulez bien qu’on échange nos coordonnées et que je vous invite ?» Il y a aussi celui avec qui on a parlé 5 minutes, dans le cadre du boulot ou parce qu’il est  commerçant, et qui peut donc se targuer de vous connaître, et de vous faire un compliment sur votre personnalité «Tu es tellement gentille toi, je l’ai senti tout de suite, c’est tellement rare. J’aimerais avoir une petite amie, une femme comme toi, alors si tu veux bien, tu me donnes ton numéro et.»
Ces déclarations soudaines de parfaits inconnus donnent, suivant l’humeur, l’envie d’éclater de rire ou d’user de violence ! Mais ces dragueurs-là ne sont pas les pires. Non, les pires, ce sont les dragueurs proches.
Les dragueurs proches sont ceux qu’on côtoie tous les  jours, et qui donc ont les moyens de nous voir quand ils veulent : voisins, collègues... Il y en a même qui ont les moyens de vous joindre : téléphone, mail… Et là, c’est vraiment horrible, car  cela devient un véritable harcèlement. Il y a le début, quand on sympathise avec les gens, en espérant très fort que ce sont les 5% de non-dragueurs. Puis viennent les regards éloquents, les sourires en coin... puis la déclaration.
Bien sûr, ce n’est pas bien méchant. Mais si encore on pouvait éconduire poliment et que ça s’arrête là. Mais non, c’est une différence culturelle entre l’Europe et l’Afrique : en Occident, un dragueur lâche prise dès l’instant où il comprend qu’il n’a aucune chance. Ici, au contraire, les gens ont l’habitude d’insister. A la limite, il peut comprendre si on prétend que  la place est prise. Mais si on est célibataire, il faut leur expliquer en long, en large et en travers, avec des  arguments convaincants, pourquoi on refuse leur aimable proposition.
Et lorsque vous croyez en avoir fini avec un, un deuxième se présente. Quand celui-là vous laisse à sont tour un peu de répit, un troisième arrive, ou le premier réapparaît !
Et puis il y a ceux qui finissent par comprendre, et qui, quelques jours  après, viennent timidement vous voir avec cette demande que j’ai trouvée incongrue la première fois, et puis je me suis habituée : «Je voudrais une femme française, donne-moi les adresses mail de tes copines.»  Et le harcèlement recommence, cette fois pour avoir un moyen de harceler les copines en question...

La faute aux clichés
Cette fascination des Sénégalais pour les Blanches peut s’expliquer par de nombreux facteurs. Il y a bien sûr des intérêts sincères, mais les clichés sur les toubabs ont aussi la vie dure.
L’aspect financier, notamment, n’est pas à négliger, les Européens de manière générale étant réputés pour avoir beaucoup d’argent. Certains dragueurs ne cachent d’ailleurs absolument pas leur but dans ces cas-là. Ainsi, il a pu arriver qu’un de ces Don Juan prenne ses jambes à son cou en apprenant que sa proie potentielle ne percevait pas de revenu français, mais seulement le salaire versé par son entreprise sénégalaise.
L’autre gros stéréotype contre lequel les jeunes filles et les femmes européennes ont à se battre est celui renvoyé par les séries télévisées et les clips qui passent en boucle sur le petit écran. On y voit des Blanches plus ou moins dénudées, aux mœurs des plus légères : vénales, changeant d’homme comme de chemise, adultérines… Une image loin de représenter les réalités de la société européenne, mais qui constitue le seul aperçu de cette culture pour une majorité de personnes ici.
D’autant que ces deux clichés sont renforcés par le comportement des vacancières qui débarquent à l’aéroport Léopold Sédar Senghor avec leurs économies et la ferme intention de «se lâcher», loin des regards indiscrets de leur milieu habituel et des qu’en-dira-t-on.



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