Il y avait foule samedi 10 mai dernier dans l’enceinte de la demeure du regretté El Hadji Abdoul Aziz Sy sise à la Gueule Tapée. Ils y étaient venus nombreux et d’horizons divers à la cérémonie religieuse du mariage de la fille de El Hadji Mansour Mbaye, le « griot de la République » et militant du Parti socialiste (Ps) qui s’y déroulait. Un des fidèles « compagnons » de Macky Sall, président de l’Assemblée nationale, désormais ex-n° 2 du Parti démocratique sénégalais (Pds) depuis qu’un fameux Comité directeur décida de la suppression de la nomenklatura à l’exception du n°1, « la constante », était l’heureux élu. La fille d’un militant du Ps acceptait ainsi la demande en mariage d’un militant du Pds, « griot de l’alternance » de son état. C’est dire que les représentants des deux camps politiques opposés, le Ps et le Pds étaient bien présents en plus de la foule de parents, alliés, d’amis, de connaissances et de simples curieux. Le Secrétaire général de la formation de Colobane, Ousmane Tanor Dieng s’était même déplacé en personne.
Dialogue politique
L’occasion faisant le larron, l’autre chef du Parlement aux couleurs libérales, Macky Sall de se saisir de l’opportunité du moment pour inviter son « adversaire » politique et non moins, aîné, Ousmane Tanor Dieng du Ps et du Front Siggil Sénégal « à la table » de Me Wade pour un dialogue autour de l’essentiel. « Je voudrais me féliciter de la présence de tous ceux qui sont là et attirer l’attention sur le fait que ce mariage est le symbole le plus expressif de la marche de notre pays. Un militant Pds, Hal pulaar qui demande la main de la fille d’un militant Ps, wolof ». Et de poursuivre, inspiré,-c’est à se demander si les muses ne choisissent que ces types de cérémonies pour visiter les politiques et tous les diseurs,- « j’engage d’abord tous mes frères libéraux à resserrer nos rangs autour du président Wade. Plus que jamais, nous devons faire bloc autour du frère Secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade. Je voudrais également et surtout interpeller mon ami et aîné, Ousmane Tanor Dieng en sa double casquette de Secrétaire général du Ps et de responsable du Front Siggil Sénégal. Je l’invite à un sursaut patriotique autour du chef de l’Etat. Le pays n’appartient ni au pouvoir, ni à l’opposition, il nous appartient à tous. La situation actuelle est universelle. Elle concerne la planète tout entière. Le président Wade a pris l’initiative de la Goana. Il faut que toutes les composantes du pays se retrouvent et dialoguent ». Ajoutant à l’argumentaire, il déclare : « Quand nous étions à l’opposition, le président Wade répondait volontiers au président Diouf pour un dialogue constructif. Nous n’en attendons pas moins de l’opposition actuelle… »
Echange de bons procédés. Ousmane Tanor Dieng : « je me félicite des propos de Macky Sall, un acteur politique que nous apprécions. J’ai bien compris mon propos. Je sais et j’étais bien placé pour le savoir que le président Diouf faisait appel à l’opposition pour un dialogue autour des grandes questions. Nous ne refusons pas le dialogue. Nous l’acceptons à condition que ce soit un dialogue sincère et réel sur les questions majeures. Nous sommes comme toujours dans de bonnes dispositions pour l’intérêt supérieur du pays… »
Les agendas semblent cependant s’ignorer pour l’heure. Si le président Wade et alliés se préoccupent de la Goana, l’opposition principalement hors du Parlement travaille aux Assises nationales. Le temps d’un « tack » (mariage) on pouvait quand même se parler. Les « belligérants » croquant la Cola du mariage ne s’en ont pas privé.
La cérémonie après cette touche « politique » bien sénégalaise, pouvait s’achever dans les interminables salamalecs et conciliabules avant que la foule ne consente à se disperser finalement.
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