Aux origines du conflit Gadio- Karim Wade

L'ancien ministre des affaires étrangère devait sortir son texte contre la politique de Wade le jour même de la fête de l'Indépendance comme le précise du reste le document qui est daté du 4 avril. En effet, Gadio voulait faire un grand coup, mais ses amis l'ont dissuadé d'une telle stratégie car craignant pour l'ancien ministre d'Etat des représailles du genre « atteinte à la surêté de l'Etat ».

Aux origines du conflit Gadio-Karim Wade

Les choses n'allaient plus depuis longtemps entre Karim Wade et l'ancien ministre des affaires étrangères. Au point que les proches de Rimka ont eu à soupçonner Cheikh Tidiane Gadio d'être la « gorge profonde qui a eu à renseigner » le journaliste Abdou Latif Coulibaly dans son dernier livre sur l'Anoci. En effet, les problèmes entre les deux hommes sont apparus depuis que par décret présidentiel, Wade en 2005 a confié l'organisation du sommet de l'OCI à son fils. «Les observateurs oublient que c'est d'abord le ministère des affaires étrangères qui devait s'occuper de toute l'organisation du sommet à Dakar. C'est par la suite que Gadio a été mis hors course par Wade qui a nommé son fils. Gadio n'a jamais digéré cet affront », indique un de ses proches. Puis, les nombreux voyages de Rimka auprès des princes et des rois dans le Golfe étaient considérés comme une diplomatie parallèle. Et quand Karim Wade a été nommé ministre de la coopération internationale, Gadio savait que c'était le début de la fin.

 Le problème guinéen et la différence de stratégie entre lui et Wade n'est que la face visible de l'iceberg, mais en réalité, Gadio comme il l'a du reste souligné dans son texte, n'a jamais voulu avaliser «le projet «dynastique » de Wade. Pour les tenants d'un tel projet, les affaires étrangères doivent jouer un rôle-clé dans ce dispositif et aujourd'hui il semble avoir trouvé en Madické Niang «l'homme parfait » qui s'entend merveilleusement avec Karim. Un bon successeur d'un ancien ministre des affaires étrangères rebelles.

SOURCE POLITICOSN:
http://www.politicosn.com/Aux-origines-du-conflit-Gadio-Karim-Wade_a117.html


Cheikh Tidiane Gadio rebondit, avec un mouvement politique

L’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio a fait publier dans la presse de samedi un manifeste politique considérant la coalition Bennoo Siggil Senegaal (BSS, opposition) comme un partenaire incontournable pour la reconquête et la consolidation de la démocratie au Sénégal.



Ce manifeste indique les orientations du Mouvement politique citoyen (MPC), piloté par une direction nationale provisoire, à la tête de laquelle se trouve Gadio. La coalition BSS avait gagné les élections locales dans plusieurs grandes villes dont Dakar, Louga et Saint-Louis.

‘’Le Mouvement politique citoyen (…) salue l’action politique de Bennoo Siggil Senegaal, dans son rôle de partenaire incontournable dans la reconquête et la consolidation de la démocratie et la préservation de la République au Sénégal’’, lit-on dans ce document publié par plusieurs journaux.

Le MPC, ajoute la même source, ‘’soumettra au peuple sénégalais le projet d’une nouvelle Constitution qui fera partie de ses propositions pour la renaissance démocratique et le renouveau institutionnel du Sénégal’’.

Cheikh Tidiane Gadio, officiellement sans étiquette politique, était ministre des Affaires étrangères d’avril 2000 à octobre 2009. Il a été limogé à cette date par le président Abdoulaye Wade qui, lors d’une rencontre publique, avait estimé qu’il était ‘’le meilleur ministre des Affaires étrangères d’Afrique’’, rappelle le quotidien Kotch (privé).

Le limogeage de Gadio avait beaucoup surpris les Sénégalais et les observateurs politiques. Il est titulaire d’un doctorat en communication de l’université d’Ohio, aux Etats-Unis.

Avant son entrée au gouvernement, il enseignait le journalisme au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Cheikh Tidiane Gadio ‘’salue également les nombreux patriotes et démocrates qui, au sein de la CAP 21 (Convergence autour du président Wade pour le 21e siècle), discrètement ou ouvertement, s’opposent au démantèlement des institutions de notre pays, de même qu’au complot contre notre peuple’’.

Aussi dénonce-t-il dans son manifeste ‘’le projet de dévolution dynastique du pouvoir’’ au Sénégal. Il appelle à la ‘’réconciliation des cœurs et des esprits’’ et l’’’acceptation de l’effacement de la famille biologique (omniprésente dans les affaires de l’Etat) au profit de la famille république’’.

Gadio, grand défenseur de la politique du président Wade quand il était au gouvernement, préconise ‘’la réconciliation immédiate et sincère en Casamance, à travers une paix définitive, une amnistie et une réinsertion des combattants’’.

Il prêche ‘’une réconciliation véritable de la classe politique, à travers un code électoral consensuel, une renonciation immédiate et sincère aux tripatouillages incessants de la Constitution…’’

Le MPC, a-t-il écrit, cherchera à restaurer l’Etat de droit, fonder une nouvelle éthique dans la gestion des affaires publiques, redynamiser l’économie sénégalaise, etc.

Luy Jot Jotna (il est temps d’agir, en wolof) est le slogan du MPC.

SOURCE APS : http://www.aps.sn/aps.php?page=articles&id_article=68176