AVANCÉE DE LA MER : Une dizaine de maisons s’effondre à Guet-Ndar

Après Goxu Mbacc et Santhiaba, c’est au tour de Guet-Ndar de subir la furie des eaux. La mer a sévi dimanche, éclatant le mur de protection qui date de 1921. Bilan : des maisons affaissées et de nombreuses pertes matérielles.

Maisons affaissées, canaris brisés, ustensiles éparpillés, bétails effrayés, populations en état de choc. C’est le triste spectacle après le passage des vagues à Guet-Ndar, quartier populeux de pêcheurs. Un spectacle qui fait le malheur de plusieurs dizaines de personnes qui ont vu leurs conditions de vie basculer en un temps record. La mer jalouse est encore sortie de son lit. Cette fois-ci, elle n’a pas épargné le mur de protection, lequel, englouti par le sable, n’a plus que 50 cm de hauteur. Et dire que la mer qui, il y a 50 ans, se trouvait à quelques kilomètres des habitations.

Aujourd’hui, ce mur protecteur alangui, qui a livré des batailles héroïques et victorieuses, a finalement cédé face aux assauts répétés des vagues. Et les nombreux sacs de terre empilés devant les concessions, n’ont pas réussi à stopper cette agression des flots.

Sur les lieux, c’est le désarroi total. Ndoumbé Dieng, une des nombreuses victimes, ne sait plus à quel saint se vouer. Entourée des membres de sa famille et des voisins, elle a du mal à cacher son émotion. « Nous sommes très fatigués. Nous n’avons nulle part où aller et nous sollicitons une aide », a-t-elle indiqué. Le même désarroi se lit sur le visage de Alioune Bâ.

« La mer, dans sa furie, n’a pas épargné nos maisons. Le mur de protection a cédé depuis longtemps et l’eau a creusé nos maisons qui n’ont pas tenu très longtemps. Aujourd’hui, une dizaine de maisons sont affaissées, faisant des centaines de victimes, qui n’ont nulle par où aller », a-t-il expliqué.

Soutien de l’Etat

Mais pourquoi ces gens s’entêtent-ils à rester dans cette localité menacée par l’avancée de la mer ? La raison est simple. Ils n’ont nulle part où aller, ont avancé les populations qui comptent sur le soutien gouvernement.

« On ne peut plus continuer à vivre dans ces conditions. Chaque année, on vit dans la psychose de l’avancée de la mer. Rester ici est devenu un danger permanent, car la mer peut sortir de son lit à tout moment. La seule alternative, c’est de partir et on est prêt à le faire s’il y a un lieu de recasement. Nous avons une foi inébranlable en la volonté divine mais cela ne suffit pas. Chaque nuit, nous dormons avec l’angoisse d’être surpris dans notre sommeil par les eaux. Nous attendons que l’Etat nous vienne en aide », a dit Ndoumbé Dieng.

Les populations de rappeler que lors d’une visite dans la Langue de Barbarie après les dégâts occasionnés par la furie des vagues à Santhiaba et Goxou Mbacc, le ministre de l’Environnement, Djibo Leyti Kâ, avait promis une prompte réaction. Les populations espèrent chaque jour une réaction de l’Etat.

Baïla Wane, venu au chevet des sinistrés, a constaté l’énormité des dégâts et s’est associé à leur peine. « Ces populations ont perdu en quelques secondes tous leurs biens et ont besoin d’assistance », a-t-il dit.

Il a soutenu que le chef de l’Etat comme le gouvernement ne sont pas informés et il a promis de rendre compte au Premier ministre pour qu’il vienne en aide à ces populations.