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AWA MBAYE, «SŒUR» DE LA DANSEUSE NDEYE GUEYE «Comment Thiam Téranga m’a séquestrée et violée»

Par: T. Marie Louise Ndiaye - Lobservateur - Lobservateur | 24 août, 2011 à 12:08:38 | Lu 129156 Fois | 191 Commentaires

Single Post — AWA MBAYE, «SŒUR» DE LA DANSEUSE NDEYE GUEYE «Comment Thiam Téranga m’a séquestrée et violée»

Séquestrée jusqu’à 5 h30 et violée à deux reprises par Mamadou Diop alias « Thiam Téranga » dit «Babel Thiam», comme elle le dit dans le procès-verbal d’enquête préliminaire dressé par les éléments du nouveau poste de police de Golf-Sud et dans l’interview qu’elle nous a accordée, Awa Mbaye, s’est, contre toute attente, désistée de sa plainte. Sur insistance de sa «sœur» la danseuse Ndèye Guèye. Elle revient sur les péripéties de cette affaire en attendant le procès qui s’ouvre ce jeudi 25 août 2011.

Vous dites avoir été violée par «Thiam Téranga », comment cela s’est passé?

J’ai connu Thiam Téranga lors de la dernière soirée de Ndèye Guèye avant le ramadan. Il était assis à mes côtés et lorsqu’il s’est levé pour distribuer des liasses de billets de banque à l’orchestre, il m’a donné ses téléphones portables pour que je les lui garde. A son retour, il m’a dit que j’étais vraiment une fille très gentille. Je lui ai répondu que c’est naturel chez moi. Puis, il m’a dit qu’il m’a un jour vu à Cambérène chez un tailleur. Ce jour là, je n’avais même pas fait attention à lui, mais lui m’avais remarqué. A la fin de la soirée, on a échangé des numéros et on s’appelait souvent au téléphone. Il est venu à deux reprises chez moi, mais juste comme un ami. Par la suite, il est resté deux jours sans m’appeler. Moi non plus je ne l’ai pas appelé. Lorsqu’il a repris le contact, il s’est offusqué du fait que je n’ai pas cherché à avoir de ses nouvelles alors qu’il m’appelait tous les jours. Après m’être excusé de cette indifférence, je lui ai, dans la discussion, dit que j’étais à Pai. Automatiquement, il m’a dit que c’était à quelques pas de chez lui. D’ailleurs, m’a t-il dit sous le ton de la confidence, j’ai de gros problèmes, jurant sur Serigne Saliou. J’ai essayé de savoir ce qu’il y avait, en vain. Avec insistance, il m’a demandé de venir chez lui. Je lui ai dit que je n’avais pas de quoi prendre un taxi. En plus, je ne connaissais pas son domicile. Il m’a dit d’affréter un taxi qu’il paiera à l’arrivée. Il a alors expliqué au taximan où il logeait. Arrivée sur les lieux, il a réglé la course avant de m’accueillir dans la maison. Ensuite, il m’a dit qu’il avait pitié de moi. Je n’avais rien compris de ce qu’il disait. J’étais étonnée. Je lui ai demandé pourquoi il dit avoir pitié de moi. Il a rétorqué qu’il sait que j’ai perdu mes parents et a commencé à louer ma piété, car il me voit à chaque fois prier. Comme il se faisait tard et que je devais faire ma prière (Nafila), je l’ai relancé au sujet de son tourment, mais il a continué à ne vouloir rien me dire. Mais je lui ai fait savoir que s’il ne s’en ouvrait pas aux autres, son problème ne sera jamais résolu. Comme il ne disait rien, j’ai alors décidé de prendre congé de lui, lui disant que je reviendrai le lendemain. Mais il ne voulait pas me laisser partir.

Qu’est-ce qui s’est passé par la suite ?

Il a tiré sur mon boubou pour me retenir avant de fermer la porte et garder la clé. Je lui ai demandé pourquoi il agissait ainsi. S’adossant à la porte, il m’a dit qu’il avait des sentiments à mon égard. Il m’a dit : « j’ai envie de toi». Surprise, j’ai crié : «Astahfiroula ! Envie de quoi ?». Je m’attendais à tout, sauf qu’il me dise cela. Je pensais que c’était des blagues. Me montrant ferme, je lui ai dit d’ouvrir la porte. Il m’a opposé un niet catégorique. Là je me suis rendu compte qu’il ne plaisantait pas. (Elle élève la voix) Alors je lui ai demandé ce qu’il faisait de ma piété qu’il évoquait il y a quelques minutes. Et comment ose-t-il agir de la sorte en plein mois de Ramadan. Je lui ai dit que je préfère mourir que de me donner à lui. Je lui ai fait comprendre qu’il n’y a qu’une relation amicale qui nous lie et rien d’autre. Il a répondu qu’il va me montrer qu’il est plus têtu que moi. Je me suis agenouillée pour le supplier de me remettre mes deux téléphones ainsi que mon sac et de me laisser partir.

Pourquoi n’avez-vous pas crié pour chercher de l’aide ?

Je l’ai menacé en lui disant que s’il ne me laisse pas partir, je vais crier. Il m’a répondu sans sourciller que si je crie, il va dire que je suis une pute et qu’il m’a payé pour une passe. Il m’a ensuite dit soit je reste pour qu’on pense de bons moments ou bien il va m’obliger à passer la nuit là-bas. J’ai juré sur Serigne Touba de ne pas céder. Car même si j’étais une mauvaise fille, je n’allais pas agir en plein mois de ramadan. Me criant dessus, il m’a demandé de baisser le ton. Pour me tirer d’affaire, je lui ai dit de me laisser le sucer jusqu’à ce qu’il éjacule et qu’il me laisse partir.

Donc vous avez voulu échanger le rapport sexuel qu’il vous proposait en fellation ?

Oui, je ne vous raconte que la vérité. Je lui ai proposé une pipe, mais il m’a grossièrement fait savoir qu’il n’était pas un petit garçon qui se contente d’une simple fellation. J’ai commencé à prendre de plus en plus peur et j’ai crié. Il a brandi une pompe à gaz. Là, je lui ai dit que j’étais asthmatique. Les larmes aux yeux, je l’ai supplié de m’épargner. Mais il n’a pas capitulé. Il m’a poussé sur le lit, a déchiré ma robe, m’a battu avant de m’attacher au lit avec sa chemise. Indifférent à mes lamentations, il s’est mis en califourchon sur moi pour essayer de me violer. Voyant que n’avait pas mouillé, il a craché sur son doigt pour l’introduire dans mon sexe, histoire de le lubrifier. C’est après qu’il m’a violé à deux reprises. Il m’a pris en otage jusqu’à 05h30mn. Il m’a par la suite raccompagné jusqu’au taxi malgré mon refus et a remis au chauffeur dix mille francs et lui a demandé de me donner la monnaie. J’ai refusé de prendre cet argent. Le lendemain, après ma prière, je m’en suis ouverte à ma copine Bousso qui m’a suggéré de porter plainte. Je suis partie à l’hôpital Dominique de Pikine. On m’a conseillé de boire une pilule du lendemain avant de m’orienter à Roi Baudouin où on m’a remis un certificat médicale. Je me suis ensuite rendue au poste de police de Golf Sud pour faire ma déposition. Lorsqu’on l’a arrêté, deux de ses frères m’ont appelé le lendemain pour me proposer de l’argent afin que je retire la plainte. Le soir j’ai appelé Ndèye Guèye pour lui raconter ma mésaventure. Quand je lui ai dit que j’avais déjà saisi la police, elle m’a demandé de passer l’éponge et de laisser tout entre les mains de Dieu. Aujourd’hui si j’ai écrit ma lettre de désistement c’est en partie grâce à Ndèye Guèye.

Donc c’est Ndèye Guèye qui vous a présenté à Thiam…

Non, elle ne nous a jamais présentés. Quand on a fait connaissance, elle était occupée par sa soirée. Elle n’y est pour rien.

Mais pourquoi n’aviez-vous pas porté de slip le jour des faits ?

(Elle fait une pause). Je venais juste du travail. Après mon bain, j’ai porté une robe basin. Je n’avais pas de mauvaises intentions. J’avais juste un élan de compassion. Et même si je ne portais pas de slip, il n’a pas le droit de me violer parce qu’il n’en a pas le droit. De plus, naturellement je ne porte pas de slip. Sauf quand je vois mes règles. Je ne suis pas la seule, il y a des filles qui font comme moi.

Que Dieu me brûle en enfer ou qu’il me tue sur mon lit si je mens. C’est lui qui m’a violé dans cette auberge. D’ailleurs, je ne savais même pas que c’était une auberge car il a vécu là-bas durant six voire un an. Ce sont les policiers qui m’ont appris que c’est dans une auberge que les faits se sont déroulés.

Et ton copain, il a réagi comment ?

Il était très fâché quand je lui ai raconté ma mésaventure deux jours après les faits, mais quand je lui ai expliqué, il a compris. Il était là avant que vous ne m’appeliez. Il a quitté il y a juste quelques minutes.

NDEYE GUEYE

«Je n’ai présenté Awa Mbaye à Thiam Téranga»

Citée comme témoin dans cette affaire de viol, la chanteuse Ndèye Guèye jure qu’elle n’a rien à y voir

«Depuis ce matin, je reçois des coups de fil de gens qui me disent que j’ai présenté Awa à Thiam. Mais Dieu sait que ce n’est pas vrai. Je ne savais même pas qu’ils se connaissaient. C’est lorsqu’elle est venue me parler du viol que j’ai appris qu’ils ont fait connaissance lors de la soirée. Je lui ai demandé si c’était son copain, elle m’a dit non. Je l’ai sermonné en lui disant qu’elle n’avait rien à faire là bas», dit-elle.

Ndèye Guèye soutient également qu’elle n’a jamais emprunté de l’argent au présumé violeur.

«Dire que j’ai emprunté 25.000 francs à Thiam est archi faux. Pensez-vous que je puisse tomber aussi bas ? Si j’ai fait une médiation c’est juste parce qu’à la police j’ai vu sa famille peinée. La vue de la mère de Thiam m’a émue et j’ai, en musulmane, supplié Awa de lui pardonner. J’ai fait une médiation juste par compassion».

Ce que Ndèye Guèye a dit dans le procès-verbal de la police

Ce que la chanteuse nous a raconté est différent de la version qu’elle a servi à l’enquête préliminaire de la police.

«Deux jours plus tard (après le présumé viol), ayant un besoin d’argent, j’ai téléphoné à Mamadou Diop (alias Thiam Téranga) et je lui ai demandé de me faire un prêt de 25.000 francs Cfa. Il m’a dit qu’il se trouvait à Pout. Néanmoins, j’ai pu me tirer d’affaires. Aussi quand, je l’ai appelé pour l’informer que quelqu’un m’avait prêté de l’argent, il m’a prié de passer à son domicile qu’il a indiqué à mon chauffeur. L’ayant rencontré, il m’a offert 10.000 francs Cfa», dit-elle dans le procès-verbal.

T. Marie Louise Ndiaye

Auteur: T. Marie Louise Ndiaye - Lobservateur - Lobservateur

83 Commentaires

Saliou
En Août, 2011 (12:45 PM)
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Saliou

En Août, 2011 (12:46 PM)

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AWA MBAYE, «SŒUR» DE LA DANSEUSE NDEYE GUEYE «Comment Thiam Téranga m’a séquestrée et violée»

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