Bac 2006: Un chantage qui ne dit pas son nom

Les élèves de classes de terminale de toutes les régions du Sénégal vivent un calvaire insoutenable. En effet, après avoir passé les épreuves du redoutable examen du Bac, ils restent confrontés à une situation dont ils ne comprennent rien. Idem pour les parents d’élèves dont les efforts consentis depuis plusieurs années sont entrain d’être hypothéqués par un mouvement de grève des syndicats d’enseignants qui ont attendus ce moment fatidique pour poser une nouvelle fois leurs revendications sur la table de négociation. Cette grève aux allures de chantage qui retarde la proclamation des résultats du Bac, amène beaucoup de nos concitoyens à se poser un certain nombre de questions relatives au degré de responsabilité de ces enseignants dont une bonne partie se comporte comme s’ils n’avaient pas de progénitures encore élèves. La possibilité de fraudes, avec le stockage prolongé des copies qui devaient être corrigées dans les brefs délais, ne devrait effrayer plus personne. D’autant plus que les syndicats d’enseignants qui pêchent parfois par un manque de patriotisme, sont décidés à bloquer encore toute solution qui ne serait pas à leur avantage.
 
Dans un journal de la place, un enseignant aura fait une remarque d’une grande importance. En effet, pour ce professeur de l’enseignement secondaire, il est clair que l’année scolaire 2005-2006 reste son pire souvenir de carrière. Allusion faite, bien entendu, à cette situation on ne peut plus alambiquée constatée pendant et après la tenue de l’examen du Baccalauréat 2006. Avec son corollaire de mouvements de grève qui n’apaisent pas les esprits des jeunes élèves qui ne savent toujours pas le pourquoi de ce blocage des résultats de leurs examens. Même s’ils ne gênent pas de prêter une oreille attentive aux différentes négociations en cours et tendant à sauver l’année scolaire.

Au-delà de cette grève ou plus exactement de ce refus de corriger des copies du Bac s’ils n’obtiennent pas gain de cause, les syndicats d’enseignants savent très bien que tous les risques sont permis. Car la tradition voulant que les copies soient traitées et rendues aux différents responsables de jurys afin d’éviter toute tentative de fraude. Et la situation dont est plongée actuellement l’école sénégalaise fait redouter le pire.

Les épreuves de l’autre examen de fin d’études (le Bfem) étant prévues pour la semaine prochaine, il est normal que tous les acteurs du secteur de l’éducation entament la dernière pente des négociations afin de faire éviter le pire aux milliers d’élèves qui ont le droit de prendre des vacances méritées après de longues années passés à préparer des examens qui seront jugés décisifs pour leur avenir. Les autorités du ministère de l’éducation nationale, chargées de veiller au bon déroulement des examens sur toute l’étendue du territoire national, sont également appelées à plus de vigilance et de sens des responsabilités afin de que l’année scolaire ne soit pas hypothéquée. Ceci dit, elles doivent essayer de voire les voies et moyens pour essayer de contourner cette grève qui n’a que trop duré. Et surtout éviter de céder au chantage de syndicalistes dont une bonne partie ne s’agite que pour sauvegarder leurs propres intérêts. En effet, la question que se posent beaucoup de nos compatriotes est pourquoi attendre les périodes d’examens, surtout durant la phase de correction des copies des candidats pour faire monter le niveau de pression des négociations avec le gouvernement ? La réponse ne sera certainement pas audible et compréhensible pour les nombreux parents d’élèves qui rongent leur frein dans l’espoir de voir enfin le bout du tunnel pour leurs fils et filles en classe d’examen.