Des organisations de la société civile sénégalaises se sont émues, mardi 20 juillet, de l’impunité dont bénéficieraient les forces de l’ordre, estimant que celles-ci sont responsables de la mort de nombreux citoyens, dont celle de Abdoulaye Wade Yinghou survenue récemment.
Mais le ministère de l’Intérieur a assuré le même jour, dans un communiqué rendu public, qu’aucun «élément objectif» ne permettait d’imputer la responsabilité du décès du jeune Yinghou aux forces de police en service au commissariat de Yeumbeul, dans la banlieue dakaroise.
La victime aurait trouvé la mort sur la voie publique suite à un malaise après une couse, le 14 juillet dernier, lors d’une manifestation contre les coupures intempestives d’électricité, à Bène Barack (Yeumbeul, dans la banlieue dakaroise).
Selon d’autres informations évoquées par la presse, la mort de Yinghou aurait été provoquée «par d`atroces tortures à coups de matraques et coups de cross» reçus lors de cette manifestation contre les délestages.
Yinghou est «une victime de plus» des policiers, a soutenu le président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) Alioune Tine sur les ondes de la Radio futurs médias (RFM, privée).
«Cette année, trois personnes sont mortes de bavures policières et près de dix ont également succombés aux tortures dans les commissariats. Les citoyens ne se sentent plus protégés par l’Etat», a-t-il dit, en citant notamment le décès récemment à Soumbédioune du jeune pêcheur Cheikh Sarr.
Interpellé avec d’autres dans une zone interdite à la pêche, au niveau des îles des Madeleines, Sarr a été mortellement touché par une balle tirée par un garde forestier.
«Les forces de sécurité deviennent dangereuses pour la population. Le Sénégal doit respecter la Convention des Nations Unies pour la tortures», a souligné Alioune Tine, se désolant en particulier des lenteurs notées dans l’instruction du dossier de l’agression des journalistes Kambel Dieng et Karamokho Thioune.
Les deux reporters sportifs ont été tabassés par des policiers, le 21 juin 2008, en marge d’une rencontre internationale disputée par les Lions du Sénégal au stade Léopold Sédar Senghor, à Dakar.
«Ces dérives existent dans tous les pays, constate pour sa part Mouhamadou Mbodj du Forum civil. Le grand problème c’est qu’au Sénégal, l’Etat a déserté son champ de responsabilités par rapport aux sanctions ».
Selon lui, la répétition des bavures policières est due notamment à l’inexistence de l’Etat. Il a fustigé l’attitude du gouvernement consistant à «réprimer» les populations pour imposer sa politique. «Le Parlement doit prendre cette question en main», a-t-il estimé.
De l’avis du professeur Amsatou Sow Sidibé de la Faculté de Droit de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, «c’est un scandale de tuer un citoyen qui exerçait un droit », celui de manifester. « Je ne reconnais plus mon pays», s’est-elle émue.
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