Bercy à l'ère du tout sécuritaire : Les spectateurs fouillés à l’entrée

Les consignes ont été strictes cette année. Briquets, parfums et autres produits liquides étaient interdits au concert de Bercy. Au grand désarroi de certaines spectatrices qui ont dû se séparer de leurs effets de toilette parfois chèrement payés.

  La sécurité a été le maître mot au concert de Bercy avant-hier à Paris. Les produits liquides et les parfums étaient interdits au concert. Du coup, les femmes ont vu leurs sacs fouillés. Celles qui avaient des parfums étaient obligées de les laisser à l’entrée aux agents de sécurité qui les jettent dans des poubelles. Que soupçonnait le service de sécurité du concert ? La question mérite d’être posée. Car, mis à part quelques privilégiés, tous les autres spectateurs qui ont assisté, avant-hier, au ‘grand bal’, ont été fouillés. Il ne suffisait pas seulement de montrer patte blanche. Il fallait aussi présenter son sac à l’entrée du célèbre Palais des Sports du 12e arrondissement de Paris. Et les dames ont été les plus concernées du fait qu’elles ne se déplacent jamais sans leur petit sac à la main ou en bandoulière. Leur surprise a été grande quand on leur a dit que certains produits ne sont pas autorisés dans l'enceinte du palais. C’est ainsi que les parfums, les pommades de toilette n’ont pas été acceptées. Comme dans les avions à destination de l’Europe et des Amériques. On se croyait à l’un des aéroports où les services de contrôle sont impitoyables. Pire, les jeunes femmes voyaient leurs effets de toilette récupérés et jetés à la poubelle.

Des produits parfois chèrement achetés dans les grands magasins de luxe parisiens. ‘Pourquoi nous refuse-t-on nos effets de toilettes ?’, interroge une dame de 28 ans à un agent de sécurité posté à l’une des quarante portes de Bercy ? ‘Pour raisons de sécurité’, répond sèchement l’agent en question. ‘Et alors ? ’, tente de savoir la dame. ‘Vous entrez sans votre parfum. Ce sont les consignes que nous avons reçues’, insiste l’agent de sécurité. Venant de Mante-La-Jolie, la dame ne pouvait pas retourner chez elle pour déposer son trésor. La mort dans l’âme, elle laissa ses effets derrière elle. Aussitôt qu’elle franchit la porte, l’agent de sécurité jette la bouteille dans la poubelle. D’autres filles ont vu leur parfum, leur déodorant passés à la trappe. Ce qui a entraîné des grognements. ‘J’ai participé à tous les concerts de Bercy, mais c’est la première fois qu’on me retire mes effets de toilette. On devait nous informer que ses produits étaient interdits’, explique Aminata Ndiaye, ruminant sa colère. Mais les agents de sécurité ne voulaient rien savoir, soutenant qu’ils appliquent des consignes de sécurité. D’ailleurs, ce n’est pas seulement les parfums et autres effets de toilette liquides qui étaient interdits de Bercy. Les briquets ne pouvaient pas également être emportés. Pas de feu ni de fumée dans l’enceinte du mythique palais des sports. Fumer était également interdit.

Les fumeurs étaient avertis à l’entrée. C’est dire que le mot d’ordre de ce Bercy 2010 est : sécurité. Et ceux qui ne voulaient pas se conformer aux règles étaient retenus à la porte en attendant qu’ils obtempèrent. Heureusement que tous ceux qui avaient des produits liquides et des briquets ont obéi aux consignes pour ne pas rater un concert qu’ils attendaient depuis deux ans. Si ces nouvelles règles de sécurité ont agacé des spectateurs, la signature du contrat de combat en a agacé d’autres. Non pas la signature en tant que telle, mais le temps consacré à cela. Le temps de parole des différentes écuries et des laudateurs a tiré en longueur, retardant l’entrée en scène de Youssou Ndour. Des spectateurs ont même rouspété. Des huées ont fusé des gradins et de la foule massée autour de la piste réclamant l’entrée en scène de Youssou Ndour. En tous les cas, ce n’est pas la première fois que des spectateurs s’agacent contre l’entrée en scène tardive du chanteur. Ce fut aussi le cas en 2008. Mais dès que le lead vocal du Super Etoile apparaît sur scène, l’on oublie tout : il installe une l’ambiance de feu dans la salle.