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Bilan de la dernière session 2010 de la Cour d’assises de Dakar : 8 acquittements, 4 peines perpétuelles et des condamnations allant jusqu’à 20 ans de travaux forcés

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Bilan de la dernière session 2010 de la Cour d’assises de Dakar : 8 acquittements, 4 peines perpétuelles et des condamnations allant jusqu’à 20 ans de travaux forcés
La première session de l’année judiciaire 2010-2011 se termine sur une note salée avec ces cas de crimes qui démontrent, à suffisance et sans conteste, les tares de la société sénégalaise. Les sanctions infligées aux auteurs du grand banditisme, rythmant le quotidien des délinquants, sont sans appel : 8 acquittements, 4 ‘perpét’ et des condamnations allant de 5 à 20 ans de travaux forcés.
 
La dernière session 2010 de la Cour d’assises de Dakar (première session de l’année judiciaire 2010-2011) qui s’est ouverte depuis le lundi 29 novembre passé s’est clôturée vendredi dernier, sous la présidence du juge Amadou Hamath Diallo. Avec un menu composé de 16 affaires pour 29 accusés dont quatre femmes, pour diverses infractions. Avec notamment des crimes de sang (assassinat, meurtre, infanticide) et des cas de cambriolages, d’agressions, de vols à main armée, d’enlèvement de mineure, de viol collectif (commis dans la redoutable forêt classée de Keur Massar), d’association de malfaiteurs, de contrefaçon de signes monétaires (impliquant deux Nigérians et un Ghanéen), entre autres. Au chapitre des sanctions, huit acquittements ont été prononcés tout au long de cette session, ainsi que quatre peines perpétuelles et des condamnations à temps allant de cinq à 20 ans de travaux forcés. Tous les accusés ont répondu présents à leur procès, exceptés trois d’entre eux dont les deux en cavale ont été jugés par contumace et un accusé décédé au cours de sa détention préventive, ayant bénéficié de l’extinction de l’action publique. Une seule affaire a fait l’objet de renvoi pour complément d’enquête.
Cette session finissante présente plusieurs particularités, reflétant les tares de la société sénégalaise. Les longues détentions préventives dont la plus longue est de neuf années ; la relative jeunesse des accusés (18, 20 ans et parfois même des mineurs), le faible niveau d’éducation (études arrêtées en Cm2 pour la plupart) ainsi que le lourd passé carcéral de certains accusés dont les antécédents judiciaires sont ponctués de plusieurs incarcérations pour vols, drogue et autres. Mais aussi, l’ancrage des accusés dans la délinquance qui se traduit par l’évolution en bande, la vie nocturne, la fréquentation des milieux propices à la déviance et à la dépravation tels que les bars et autres. Les causes de ces nombreuses tares de la société sénégalaise sont diverses. La pauvreté ambiante en est, sans conteste, pour quelque chose. Certaines personnes sont obligées de commettre des crimes pour subvenir aux besoins de leur famille (ils soutiennent que le vol est leur seule source de subsistance). Les effets néfastes de l’exode rural avec le déplacement des gens de la campagne vers les villes, à la recherche de lendemains plus souriants, mais exposés à la tentation puisqu’ils sont, le plus souvent, confrontés à des problèmes qu’ils ne soupçonnaient jusqu’alors.
 
Le cas de ces dames poursuivies pour le crime d’infanticide montre que certaines d’entre elles sont tout simplement victimes d’une société perverse (par exemple, un amant a refusé d’épouser son partenaire féminin au motif qu’elle ne jouit pas assez de ses facultés mentales) et de l’irresponsabilité des auteurs de ces grossesses non désirées qui refusent la paternité de l’enfant. Conséquence : la pauvre ‘Juliette’ solitaire se voit obligée de mettre un terme à la vie de son nouveau-né. La promiscuité propice au développement de la sexualité active, le manque d’information et de sensibilisation sur les méthodes contraceptives sont également constitutifs des causes du crime d’infanticide, devenu un fléau à Dakar.
 
En outre, des cas d’agressions et de cambriolages en série, de braquages et de vols à main armées surtout dans la banlieue dakaroise, ont été jugés durant cette session.


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