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Bonne gouvernance et lutte contre la corruption : Un diplomate américain indique la voie à suivre

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Bonne gouvernance et lutte contre la corruption : Un diplomate américain indique la voie à suivre
Un pouvoir politique équilibré, un système judiciaire fort et une presse indépendante.Voilà, en somme, ce qui pourrait asseoir, pour un pays, les bases d'une bonne gouvernance capable de faire face à la corruption. Selon le diplomate Américain Robert José Smolik qui trace ainsi la voie à suivre, il y a encore lieu au Sénégal que la société civile fasse un bond dans la lutte contre ce ‘fléau universel’.

La bonne gouvernance dans un pays, qu'il soit développé ou en voie de l'être, implique l'effectivité de trois piliers que sont un pouvoir politique équilibré, un système judiciaire fort et une presse indépendante.Et chacun de ces piliers doit contre-balancer l'autre. Selon l'ambassadeur Robert José Smolik qui animait hier au Centre de recherche ouest africain (Croa) une conférence publique sur ’la bonne gouvernance et la lutte contre la contre la corruption’, le respect de ce triptyque de piliers est fondamental pour un Etat qui veut garantir à son peuple une transparence dans la gestion de ses affaires. ‘Il s'agit d'un pouvoir exécutif qui gouverne mais qui est contrôlé par le législatif. Il s'agit d'un pouvoir judiciaire fort, indépendant de l'exécutif quand bien même il est nommé par ce dernier et également sanctionné par le législatif. Il s'agit aussi d'une presse objective, professionnelle et indépendante de toute pression politique’, a expliqué le diplomate, expert en démocratie et bonne gouvernance. A son avis, l'indépendance judiciaire est tout aussi importante que l'objectivité de celui-ci.

Faisant la corrélation entre la lutte contre la corruption et cette notion de bonne gouvernance - dont il ne s'est pas aventuré à trouver une définition figée -, Robert José Smolik décèle deux types de corruption que sont ‘la corruption centralisée qui affecte les institutions et la corruption décentralisée ou de la rue’. Et c'est pour en déduire que la corruption est un problème universel qui engage, de prime à bord, une responsabilité individuelle et collective. ‘La corruption a existé, elle existe et existera. On ne peut pas l'éliminer, mais aux Etats-Unis, la corruption est limitée et contrôlée’, dixit Robert José Smolik. Il en veut pour preuve que depuis 150 ans, à la suite de la guerre civile qui a éclaté aux Etats-unis, la Maison Blanche lutte toujours contre la corruption. ‘C'est un combat continu’, dira-t-il lors de cette conférence qui avait comme modérateur le juriste Ismaïla Madior Fall. A en croire le diplomate américain, ‘si les Etats-unis sont parvenus à limiter la corruption à partir de 1860 sous le règne du président Jonhson qui avait un gouvernement corrompu, ils le doivent à une démarche transparente dans la gestion des affaires publiques. Laquelle avait consisté à soumettre tous les conseillers publics à un concours général, à infliger des sanctions judiciaires pénales dans les sociétés coupables, à recruter des agents compétents et à bien les rémunérer’.

....et invite la société civile à un bond en avant

Pour avoir osé écrire au président Abdoulaye Wade qu'il y avait une perception de la corruption au Sénégal, l'ambassadeur des Etats-Unis à Dakar, Mme Marcia Bernicat avait essuyé les foudres de ce dernier au Palais de la République. Ce qui n'empêche en rien son compatriote diplomate, Robert José Smolik de remettre le couteau dans la plaie. Hier, lors d'une conférence publique sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, M. Smolik a demandé à la société civile sénégalaise, en synergie avec certains mécanismes internationaux du système des Nations unies comme Transparency International qui a déjà un représentant au Sénégal à faire un pas en avant dans la lutte contre la corruption. Un mal, selon le diplomate américain, qui touche au bien-être du pays. Car, dira-t-il, la perception de pays corrompu impacte négativement auprès des capitaux et des investisseurs étrangers. ‘Dans le cadre du Millénium Challence Account, s'il n'y a pas d’assurance que le projet pourrait aboutir, à cause d'une absence de bonne gouvernance, à cause de la corruption, les Etats-Unis retirent alors leur investissement’, a averti l'ambassadeur Robert José Smolik. Ce dernier est d'avis que, pour lutter contre la corruption, il faut l'évoquer ouvertement. Mieux, l'ambassadeur pense que même la religion doit pouvoir y jouer un rôle important en ce sens qu'il n'y a pas de religion révélée qui admet la corruption.

Partageant son opinion, le modérateur des débats, le constitutionaliste Ismaïla Madior Fall saisira cette brèche que lui ouvre le conférencier pour relever une exagération de l'imputabilité de la corruption à l'Etat central. Pour lui, la question de la corruption est, avant tout, un problème de moralité et d'intégrité personnelle.



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