Cérémonie d’incinération de tenues indécentes et de produits prohibés, l’Etat boycotte Darou

Les autorités religieuses de la cité religieuse de Darou Moukhty sont très remontées contre celles administratives de la région de Louga. Ces dernières, en effet, n’ont pas daigné déférer à la convocation qui leur a été distillée par la famille maraboutique de Darou qui organisait une cérémonie d’incinération des tenues indécentes et produits s prohibés saisis, pour l’occasion,  par la structure de surveillance locale. En fait,  l’ absence  de celles-ci est  perçue comme une manière pour elles, de montrer leur désapprobation relativement à la création, après Touba, de ces genres de structures dotées de personnalités morales susceptibles de suppléer la police dans bon nombre de ses tâches.  Ces structures sont considérées comme des milices par certains. Selon Serigne Bassirou Abdou Khoudoss, porte-parole de la famille de Darou, les autorités administratives ont, sciemment,  passé outre les recommandations du ministre Bécaye Diop, qui leur avait intimé l’ordre de toujours, répondre, favorablement, aux sollicitations de Darou Moukhty.  Le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur, selon le marabout, ne saurait être ravi d’apprendre que le gouverneur et ses services  ont boycotté la cérémonie d’incinération. Celui-ci  de poursuivre, que c’est peine perdue  car la cité de Mame Thierno Birahim sera, de gré ou de force, comme Touba, parce que  telle est la volonté de Khadimou Rassoul. Ce discours dur et ferme servait de réponse à Baye Ndao, responsable de la structure, qui, dans son allocution  n’avait manqué de s’attaquer à ces autorités  indexées. Baye Ndao se permettra de préciser « qu’il pleuve ou qu’il neige, nous ferons le travail qui nous est assigné par nos marabouts. Nous n’avons de comptes à rendre à personne d’autre. Notre seul souci c’est de nous conformer aux indications de ces derniers. Il nous fallait juste faire savoir à nos guides que les autorités administratives de la région ne nous ont été  d’aucun apport. C’est tout », finira-t-il par dire, signalant, au passage, que la gendarmerie s’était, néanmoins, fait représenter par deux éléments. Monsieur Ndao précisera, avant de pleurer à chaudes larmes, que depuis la tabaski, beaucoup de produits prohibés ont été saisis en plus des vêtements indécents. Financièrement, il évaluera tout cela à 1 187 80 FCFA. Touba, fortement représentée à la cérémonie, dispose, depuis, quelques années, d’une structure similaire dénommée Safinatoul Amman, dirigée par un petit-fils du Cheikh, en l’occurrence, Serigne Modou  Lo Ngabou.