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CÉSARIENNE, CHIRURGIE VISCÉRALE, MORTALITÉ MATERNELLE ET INFANTILE... L’hôpital de Ninéfesha à l’avant-garde de la lutte

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CÉSARIENNE, CHIRURGIE VISCÉRALE, MORTALITÉ MATERNELLE ET INFANTILE... L’hôpital de Ninéfesha à l’avant-garde de la lutte

Situé à plus de 700 km de la capitale sénégalaise et au nord-est de Kédougou, la capitale régionale l’hôpital de Ninéfesha, se positionne en véritable fer de lance de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile dans les zones reculées. Les succès obtenus, lui ont conféré une vocation sous-régionale.

Le soleil est au zénith ce vendredi 13 mars dans le village de Ninéfesha. Son hôpital continue de recevoir les malades. Les services fonctionnent à plein régime. 5 femmes opérées par césariennes sont isolées dans les cases se trouvant derrière le bâtiment central où d’autres malades font le pied de grue.

Depuis 2002, les consultations suivent une courbe ascendante. L’établissement sanitaire a infligé un sacré coup à la mortalité maternelle et infantile. La césarienne est pratiquée 24 heures sur 24. Pour se rendre à l’hôpital, le véhicule, un bus Tata qui sert au transport des malades, après avoir dépassé Bandafassi, suit le circuit de la chaîne de monts qui conduit à Ninéfesha.

Architecture originale

Après une heure de route, il s’immobilise devant l’hôpital du village. C’est alors la ruée pour occuper le bon rang. A l’intérieur, sous la paillote, certains malades sont assis sur des bancs tandis que d’autres, plus fatigués, restent allongés. Près du bureau du médecin Yaya Baldé, cinq autres patientent.

Toute l’équipe médicale est à pied d’œuvre. « La pause n’est prise ici que lorsque tous les malades sont consultés », explique le Dr Baldé. Ce dernier d’expliquer les performances réalisées par l’hôpital.

« Au début, il était difficile d’attirer des gens habitués à la médecine traditionnelle et qui étaient coupés du système sanitaire national. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ces ethnies minoritaires fréquentent l’hôpital », renseigne Yaya Baldé.

L’hôpital a été inauguré le 6 novembre 2002 par le président de la République, Abdoulaye Wade et le ministre français, Charles Pasqua. Don du Conseil supérieur de Seine à la Fondation Education Santé de Mme Viviane Wade, il est à l’avant-garde dans la croisade contre la mortalité maternelle infantile. Il se caractérise surtout par son architecture originale fait d’un mélange de modernité et de tradition. En effet, derrière le bâtiment central, plusieurs cases rondes, de couleur ocre et coiffées de chaume, confèrent à cet établissement une architecture originale. Elles sont séparées par les allées bordées de fleurs. Le lieu procure l’ataraxie. Il est illuminé par des lampadaires alimentés par l’énergie solaire ou par le groupe électrogène. Les appareils d’échographie, de consultation, des autoclaves, des blocs opératoires, le plateau technique, respirent la modernité.

Dans la pharmacie, des médicaments sont stockés dans des cartons ou rangés sur les étagères. Il existe un stock pour les soins essentiels. « Nous avons des médicaments qui nous permettent de couvrir 80 % de nos besoins », assure Yaya Baldé.

La chirurgie césarienne en permanence

L’établissement de Santé a la particularité de pratiquer la césarienne en permanence. Dans la case 1, trois jeunes femmes, qui viennent de subir une chirurgie césarienne opérées, sont allongées dans leur lit avec leur bébé. Dans la 2è, on y retrouve deux autres femmes ayant accouché par césarienne. Bref, elles sont 5 femmes à subir la césarienne dans la même semaine. Le ballet des parents est incessant. Ils viennent remercier le médecin.

« L’importance de cet établissement n’est plus à démontrer. Tous les villages environnants peuvent y venir en cas d’urgence », soutient l’instituteur Dondo Keita. Son collègue, Judas Keita de renchérir : « cet hôpital a sauvé beaucoup de vies. S’il n’existait pas, beaucoup de cas graves et qui nécessitaient une prise en charge urgence perdraient la vie ».

En effet, l’équipe médicale composée d’une vingtaine d’agent a fait reculer, très sensiblement, la mortalité maternelle et infantile. Elle a fait de la lutte contre ce fléau une mission sacerdotale. « Nous n’avons pas le plateau technique pour faire de la chirurgie orthopédique. Le volet important pratiqué reste la chirurgie gynéco-obstétricale. Nous le pratiquons 24 heures sur 24. Nous disposons d’un gynécologue et d’un médecin généraliste formé aux soins obstétricaux d’urgence. La première priorité de la structure demeure la santé de la mère et de l’enfant. On pratique la chirurgie césarienne à tout moment, quelle que soit l’heure d’arrivée de la femme », révèle le directeur intérimaire, Yaya Baldé.

En plus de la chirurgie obstétricale, on y pratique la chirurgie viscérale, c’est-à-dire les opérations d’hernie, d’appendicite. Il est prévu l’ouverture d’autres services pour satisfaire davantage les besoins en soins des populations.

Vocation sous-régionale

Ces praticiens, qui ont quitté la ville pour servir à Ninéfesha, un hameau lové au pied d’une colline, font montre d’une conscience professionnelle et d’un sens élevé de patriotisme. Ils s’attèlent, tous les jours, à préserver la réputation de la structure sanitaire qui a aussi une vocation sous-régionale.

« Il n’y a pas de secret, c’est la qualité des soins qui fait que nous recevons les malades de partout. Cette qualité est un défi pour nous. Nous tenons à la préserver. L’hôpital n’est pas loin de la frontière guinéenne. Ces Guinéens ont des parents à Salémata ou dans d’autres villages de la zone. Cela facilite le déplacement des malades. La vocation sous-régionale est une réalité que nous vivons au quotidien », affirme le médecin, Yaya Baldé. En plus des Guinéens, des Maliens viennent s’y soigner. Les fréquentations suivent, depuis 2002, une courbe ascendante.

« Les consultations ont beaucoup évolué. Elles peuvent tourner entre 6.000 et 8.000 par an. Les hospitalisations tournent au tour de 400 et 500 dans l’année. Nous avons une moyenne de fréquentation de 30 à 40 malades par jour. Ce qui est un taux assez intéressant pour un hôpital de cette dimension. On enregistre des pics durant l’hivernage », renseigne Yaya Baldé.



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