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Cadre de vie : Sachets et gobelets en plastique défigurent les différentes artères de Dakar

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Cadre de vie : Sachets et gobelets en plastique défigurent les différentes artères de Dakar

Nous achetons du café ou de l’eau à chaque coin de rue et laissons parfois des traces qui en disent long sur nos habitudes de consommation. Aux arrêts de bus, marchés et autres lieux de grande fréquentation, les sachets et gobelets en plastique plantent souvent un décor inquiétant.

« Aywa ndox, aywa ndox, bu sedd, wala bu am galass » (De l’eau, de l’eau, fraîche ou congelée), lance Aïssatou Ndoye, jeune vendeuse d’eau. Nous sommes sur la route nationale N°1, à hauteur de Rufisque. Comme elle, plusieurs jeunes filles et garçons s’adonnent à cette activité pendant les vacances. En cette période de forte chaleur, nous avons constamment besoin de nous désaltérer. Alors, nous buvons à chaque instant que nous en sentons le besoin. Et cela fait l’affaire des vendeurs d’eau. « Cela marche. On ne se plaint pas. Avec la chaleur, les clients achètent beaucoup pour se désaltérer. Je peux gagner jusqu’à 2500 FCfa par jour », laisse entendre Ndèye Fatou.

Il est vrai que les nutritionnistes s’accordent sur le principe que l’homme doit boire en moyenne 1 litre d’eau par jour et 0,5 à 1 litre de plus en saison caniculaire. Seulement, notre organisme nous dicte le réflexe de consommer d’importantes quantités d’eau, mais pas nécessairement celui de surveiller les effets collatéraux de nos modes de consommation. C’est une chose naturelle d’étancher sa soif, ç’en est une autre, plutôt comportementale, de jeter par terre son sachet à eau ou son gobelet à café après usage. Comme vient de le faire Abdourahmane Sow, un jeune mécanicien qui travaille non loin de la gare routière de Rufisque-ouest. Régulièrement, il prend une pause-café pour venir se désaltérer et se changer les idées chez son ami Aliou Diallo, vendeur de café à la poussette qui tient boutique à l’arrêt de bus communément appelé « Djoutibi ».

« Désolé, c’est ce tas d’ordures qui incite à ce réflexe », tente-t-il de s’excuser après ce geste pollueur. En effet, l’endroit présente un décor peu enviable. Sur le trottoir, sachets et gobelets en plastique jonchent le sol. De l’autre côté de la route, même scénario. A ce niveau, la Nationale 1 ne se présente pas non plus sous ses meilleurs draps. Alors qu’il est seulement 10 heures, la météo annonce une longue journée ensoleillée et 30° C.

Au regard du rythme auquel les vendeurs d’eau s’acharnent sur chaque bus qui s’arrête pour laisser descendre ou monter des passagers, on est bien parti pour une « sale journée d’affaires ». Pourtant, les gens sont généralement conscients du fait qu’ils polluent l’environnement en jetant un sachet plastique par exemple. « En fait, je sais que ce n’est pas bien. C’est juste parce que je ne vois pas où jeter mon sachet. Et comme je vois des sachets un peu partout, je ne me suis pas posé trop de questions », explique Abdoulaye Touré, étudiant en informatique. Ici, à « Djoutibi », à part la chaussée, il est difficile de voir un endroit qui ne soit pas pollué par les déchets plastiques.

Absence de collecteurs de déchets

Jusqu’au parking des taxis-clandos, les gobelets en plastique, ainsi que les « Barkelou », « Mouna », « Sarsara », « Teranga », entre autres noms de marque de ces sachets à eau, s’aplatissent sous le poids des piétons et des véhicules, donnant ainsi une scène désolante qui, vraisemblablement, laisse tout le monde indifférent. Le vendeur d’eau ne se préoccupe que des 50 FCfa que lui tend le client pour un sachet d’eau minérale. Idem pour le vendeur de café qui ne pense qu’à son chiffre d’affaires en servant le client contre une pièce de 50 ou 100 FCfa, selon l’envie de celui-ci. Rares sont ceux qui pensent à se munir d’un collecteur de déchets. Chez Aliou Diallo, en tous cas, il n’y en a pas. « J’avais un carton qui me servait de collecteur, mais on me l’a volé », se justifie-t-il. Juste derrière lui, les gobelets vides rebondissent, à la chaîne, sur un amas d’ordures qui se tasse au fur et à mesure que les taxis-clandos passent dessus pour se garer. « Les éboueurs se chargent quotidiennement de nettoyer l’endroit. Demain, vous ne verrez plus ce tas de déchets », ajoute-t-il, l’air sérieux. En attendant le passage des éboueurs, les sachets et gobelets vides atterrissent sur le sol au même rythme que les pièces de monnaie dans l’escarcelle de ces vendeurs d’eau et de café.

Dégradation des déchets plastiques : 400 ans pour disparaître du décor

Les gobelets à café et sachets à eau ont une durée de vie de plus de 400 ans. Leur fabrication nécessite une grande consommation de matières premières, d’énergie et à la clé un impact environnemental considérable en fin de vie.
 
Les gobelets en plastique utilisés par la plupart des vendeurs de café à la poussette sont en polypropylène, un thermoplastique très prisé pour son côté pratique et léger (5 g à peine). Cependant, il met jusqu’à 400 ans pour se dégrader dans la nature. Une menace sérieuse qui vient s’ajouter au fléau des sachets plastiques que l’Etat compte éradiquer par la mise en circulation prochaine de sachets « oxobiodégradables », c’est-à-dire conçus pour se détériorer sous l’effet de l’environnement.

En attendant cette mesure, le spectacle que les déchets plastiques donnent à voir aux arrêts de bus, marchés et autres endroits fortement fréquentés, devrait pousser les différents acteurs à se soucier davantage de l’environnement et à adopter des comportements et des modes de consommation plus responsables. Une situation que déplore Saliou Seck, 14 ans, vendeur d’eau. Un petit seau rempli de sachets d’eau et porté à l’épaule gauche, ce jeune élève en classe de cinquième au Cem Maurice Guèye de Rufisque pense que « le client soucieux pourrait éviter de polluer l’environnement en gardant simplement le sachet vide jusqu’à ce qu’il voie un collecteur de déchets ».

Et s’il n’en trouve pas au bout de quelques minutes? C’est la question qui pousse Alassane Diop, un quadragénaire originaire de Bargny, qui vient d’acheter un sachet d’eau fraîche, à parler du « premier lanceur ». « Le principal fautif, c’est celui qui, le premier, salit l’endroit. Vous savez, c’est le décor qui détermine tout. Si l’endroit est bien entretenu, sa propreté dissuaderait quiconque serait tenté d’y jeter des déchets. Par contre, s’il est déjà pollué, il incite le consommateur à y déposer son sachet ou son gobelet vide », raisonne-t-il.

Peu importe la pertinence ou non de son argumentaire, la préservation de l’environnement interpelle tout le monde, puisqu’en définitive avec l’effet du temps, ces sachets broyés sous les pieds des piétons et les roues des véhicules perdront de leur couleur en voyant s’effacer leur nom de marque en même temps que la responsabilité individuelle et sonneront, tôt ou tard, l’heure de la mobilisation sociale en faveur d’un sursaut collectif qui se traduit souvent par une « Journée Set Sétal » (grande opération de nettoiement des rues).*



8 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Août, 2017 (18:28 PM)
    Les Senegalais sont sales!!! Degueulasses!!! LE SENEGAL EST L UN DES PAYS LES PLUS SALES DU MONDE....NOTRE LEADERSHIP EST NUL...NOUS SOMMES DIRIGES PAR DES NULARDS..DES INCAPABLES..ILS NE SAVENT QUE FAIRE DE LA POLITIQUE..WAKH..WAKH..REK!!!!

    ON PARLE D EMERGENCE! MON CUL! EDUQUEZ LES CITOYENS D ABORD,,METTEZ LES DANS UN CADRE DE VIE A LA LIMITE..VIVABLE...NOS MARCHES SONT SALES ET DOIVENT ETRE ELIMINEES.., NOS RUES SONT SALES, NOS HOPITAUX SONT SALES NOS BUS SONT SALES..LES CARS RAPIDES..LES TAXIS..LES POLICES.. LES STADES .LES MAIRIES....LE SERVICE D HYGIENE EST SALE!

    ON POURRA JAMAIS AVANCER SI ON NE VIS PAS DANS UN ENDROIT SEIN....UN ESPRIT SEIN DANS UN ENDROIT SEIN...SURTOUT EN CETTE SAISON DES PLUIES...WAKH REK ET ALLER VOIR LES FAUX MARABOUTS POUR FAIRE DU MAL A SON PROCHAIN
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  2. Auteur

    Anonyme

    En Août, 2017 (19:08 PM)
    Il faut admettre que les sont sales.
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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2017 (19:35 PM)
    A mon avis, tout le monde est responsable et tout le monde attend l'autre pour nettoyer. Certains d'entre nous pensons que nous nous rabaissons quand on nettoie. Question de mentalite et afaire de "dama reey"..



    Le President est responsable, les ministres, deputes, chefs de quartier, soit-disant cadres, guides religieux, parents, etc...tout le monde sans exception.... Regardez nos toilettes publiques, a l'universite, dans les ecoles, etc....



    Soyons honnetes avec nous-meme...
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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2017 (20:49 PM)
    Dakar est très très sale. Les gens se vautrent dans la saleté. C'est comme si c’était normal de vivre, d’évoluer, de travailler dans la saleté et tout le monde s'en fout. Allez a Colobane ou a la Seras ou au rond point Castors ce que vous y verrez dépasse l'entendement- Est-ce que nous sommes vraiment gouvernes? A quoi servent les mairies de proximité, pourquoi le citoyen lambda ne fait rien pour assainir et ameliorer son cadre de vie? Pourquoi les rues encombrées, le laisser-aller, les tas d'immondices, les eaux usées et puantes ne dérangent personnes????
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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2017 (20:51 PM)
    Les jeunes voyagent beaucoup maintenant

    Ils voient ce qui se passent chez les autres

    Les lieux publiques:toilettes exp en France ou aux USA sont si nekels quelquefois il m'arrive de prendre des photos de ces endroits

    Les mairies, les hopitaux,lles services de police etc sont si bien entretenues

    Nous les envions quand nous allons chez et avons envie qu 'il en soit ainsi chez nous

    Aidez nous vous de la presse pas de défar bamouteup mais défar bamouséte

    Khoudia peut nous aider

    Transmettez lui l idee de faire ses show sur l hygiéne et la propreté

    Merci
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    Auteur

    Baladeur

    En Août, 2017 (23:45 PM)
    c'est vrai que dakar est sale. excessivement sale. mais y a pire. Conakry. j y étais récemment c'est tellement bordélique que je croyais haluciner. des cochons bouffant les ordires jusque dans les abords du palais présidentiel :fbblip: 
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    Auteur

    Jëfjëlisme Responsabilisme

    En Août, 2017 (09:33 AM)
    Le développement du pays va se mesurer à la capacité de nos dirigeant à nous proposer des solutions pérennes pour qu'à l'image de l'occident nos villes et campagnes soient débarrasser des ordures et ce d'abord par le comportement de chacun parmi nous et en toute responsabilité.

    Le propre d'un musulman, c'est la propreté.

     :fblike: 
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    Auteur

    Khardiata

    En Août, 2017 (18:08 PM)
    Changeons nos comportements nous sénégalais lou waye nekh mou def kou nane sani thi souf en disant tjs que mbeddou bourla et les enseignants doivent apprendre le civisme aux enfants depuis la maternelle
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