Cafal : Après 67 mois d'arriérés de salaire, retraités et salariés crient au scandale

Ils sont au nombre de 24 retraités, rejetés de Cafal (Compagnie Africaine Forestière et des Allumettes) qui leur avait adressé un courrier à chacun, le 12 novembre 2007 ; faisant état de leur situation, concernant des périodes d'arriérés de salaire, où la Direction a formellement reconnu leur devoir des années sans salaire. Ces périodes se chiffrent en dizaines de millions de francs. Ces retraités disent faire face à des problèmes insolubles sur le plan social. Si leur cas n'est pas décanté, ils décident de procéder à un sit-in ou d'aller en grève de la faim. Leur cas reste assez alarmant, car le patron actuel de la boîte, leur a signifié qu'il n'est responsable en rien de leurs problèmes. D'où leur drame quotidien.

Cinq de ces 24 retraités, au cours de notre entretien, ont fait état de leurs états de service dans la boîte. Ils précisent par ailleurs que cette société leur doit aujourd'hui plusieurs dizaines de millions d'arriérés de salaire. Ils en font état avec une pointe dans la voix : « Nohine Sylla chiffre ses droits à 21.470.398 francs, Simon Sarr à 9.139.943 francs, Laye Dieng à 10.303.300 francs, Cheikh Faye à 10.396.635 francs et Abdoulaye Niang à 17.722.536 francs. Nous avions reçu de la Direction de Cafal ce courrier, nous faisant état de notre retraite, à des périodes, avec le décompte des arriérés de salaire, c'était le 12 novembre 2007, de cette date à nos jours, nous n'avons rien reçu. Nous avons utilisé tous les moyens afin de rentrer dans nos fonds, en vain. Nous sommes au nombre de 24 retraités, mais également il y a des salariés qui font face à la même situation que nous, nous avons travaillé dans cette boîte durant plusieurs années, avant d'avoir droit à la retraite ».

Ces retraités disent qu'ils font face à un drame quotidien ; parmi eux, certains n'ont pas pu faire face à leurs problèmes familiaux, leurs enfants ne peuvent plus poursuivre leurs études convenablement, d'autres ont vu leurs épouses les quitter. Ils ne pouvaient pas les retenir, sans ressources. «  La Direction de Cafal nous doit, au total, 67 mois d'arriérés de salaire », déclarent-ils. Ces retraités soutiennent par ailleurs que le patron actuel de la boîte, Serigne Cheikh Mbodj, est arrivé à l'usine courant juin 2007, que ce dernier leur avait des engagements en vue de trouver une issue à leurs problèmes d'arriérés de salaire. Mais, se désolent-ils, de cette date à nos jours, ce dernier n'a procédé à aucune rénovation. « D'ailleurs, il nous a même interdit l'accès de la boîte », a confié Nohine Sylla. « Aujourd'hui, face à cette situation, nous sommes prêts pour un sit-in, et même à aller en grève de la faim, au cas où une solution ne serait pas immédiatement trouvée, car nous ne sommes plus en mesure de faire face à nos problèmes sociaux », ont déclaré ces retraités. Interrogé sur cette situation, des employés et retraités de Cafal, le patron actuel, le sieur Serigne Cheikh Mbodj, soutient qu'il n'est responsable de rien : « Je suis venu dans la boîte courant juin 2007, j'ai trouvé cette situation sur place, donc je ne dois rien à qui que ce soit ; également, je précise que je n'ai pris aucun engagement vis-à-vis de qui ce soit sur ce problème d'arriérés de salaire, actuellement, nous sommes en train de chercher les voies et moyens de sortir de cette crise », a déclaré le patron actuel de la boîte. Mais les retraités ne veulent plus croiser les bras, ils souhaitent que leurs problèmes soient résolus le plus rapidement possible ; car c'est la psychose qui s'installe. « Ne pouvant plus digérer la situation, certains parmi nous ont même quitté ce bas monde », ajoutent-ils.