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Cap Skiring, Maroc, Ouakam Le capitaine raconte comment «Barsakh*» a été aperçu

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Cap Skiring, Maroc, Ouakam Le capitaine raconte comment «Barsakh*» a été aperçu
Après neuf jours passés en mer, les émigrés clandestins en partance pour l’Espagne font demi tour et se retrouvent au large des Almadies, après avoir atteint le Maroc. Certains d’entre eux ont été finalement pris par la gendarmerie de Ouakam avec l’aide matérielle du Club Med, en attendant d’être déférés au parquet, lundi. Lamine Kane, le capitaine de bord raconte comment ils ont frôlé la mort.

«On n’a pas atteint Barça, on a évité Barsakh, mais on l’a aperçu». Les propos de M. Lamine Kane en disent long sur ce qu’ils ont vécu. Il a été, du début à la fin, le capitaine de l’embarcation en partance pour l’Espagne. Et ses passagers le remercient de les avoir ramenés sains et saufs sur la terre ferme. A 48 ans, M. Kane a eu la clairvoyance de faire marche en arrière après neuf jours passés en haute mer. Les yeux rougis, la peau du visage blanchie, le torse nu, le pantalon de blouson bleu foncé, le capitaine a encore des forces pour esquisser un sourire et raconter ce qu’ils ont vécu. Les neuf jours passent encore sous ses yeux comme si c’était hier. Il raconte que c’est le jour du match Sénégal Côte d’Ivoire, qu’ils ont quitté Cap Skiring. Ils étaient 74 personnes à bord de l’embarcation. Tous les passagers ont été identifiés et informés bien avant ce jour. Le capitaine explique que le propriétaire du bateau a vendu le bateau à un passeur. Et c’est le passeur qui lui a demandé de conduire le bateau en Espagne. Refusant bien sûr de donner le nom du passeur. Tout ce qu’il sait du passeur c’est qu’il a encaissé quatre cent mille francs Cfa par personne pour certains passagers et cinq cent mille franc Cfa pour d’autres. Ils ont quitté la plage du Cap Skiring aux environs de 11 heures de la nuit le mercredi 16 août. Avec à bord 18 bidons de 100 litres d’essence, deux moteurs Yamakha de 40 chevaux. Mais aussi du riz, des oignons, du poivre, de la tomate, des boîtes de sardines… Conscients des décisions qui ont été prises par les gouvernements des pays africains sur la surveillance de leurs côtes, il a décidé d’embarquer directement en haute mer. Etant navigateur de profession, il a pris «le 4ième canal, pour échapper à la vigilance des gardes côtes». C’est le canal qu’utilisent les gros cargos. Il avait à l’intérieur de l’embarcation des Sénégalais, mais aussi des Bissau Guinéens et des Gambiens. D’après leurs calculs, ils devaient arriver en Espagne après huit jours de navigation sans arrêt. Mais malheureusement pour eux, ils ont perdu le nord. Non seulement ils ne pouvaient pas continuer «à cause de la mer qui était trop agitée, mais aussi à cause du vent très fort». Sans parler des passagers qui commençaient à tomber malades et à vouloir rentrer. «C’était plus dur que tout ce qu’une personne peut imaginer», témoigne un autre passager qui suivait le débat. Face à une situation pareille, le capitaine a décidé de rebrousser chemin. A ce moment, ils avaient déjà dépassé le Maroc, déclare-t-il. «Mais il était question de sauver des vies», lâche M. Kane. Pour certains passagers la situation était intenable, car «leurs organes génitaux ont commencé à s’enfler». Après une petite concertation, ils ont fait demi-tour. Finalement, c’est au large de la mer des Almadies qu’ils se sont retrouvés. Sans nourriture, mais avec toujours de l’essence. Ne pouvant pas regagner la plage, des piroguiers de Ngor Ouakam sont venus leur proposer de les conduire sur les plages de Dakar avant que les gendarmes ne viennent. Mais en contre partie, ils doivent payer 5 mille francs par personne. C’est ainsi que bon nombre de passagers sont arrivés à être acheminés sur la terre ferme. La gendarmerie de Ouakam avertie par le centre d’opération de la gendarmerie va débarquer sur les lieux avec l’aide d’un zodiac du Club Méditerranéen. Elle intercepte l’embarcation et trouve à bord 24 passagers, deux moteurs et 500 litres d’essence. Ecroués dans un bâtiment situé à l’intérieur de la gendarmerie de Ouakam, «les rescapés seront déférés au parquet lundi prochain», déclare, le commandant de la gendarmerie de Ouakam. Mais ils soutiennent que c’est en voulant du bien pour eux et pour leur famille à qui ils pensent, qu’ils se sont retrouvés dans cette situation indescriptible.



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