Casamance, électricité, cherté de la vie, crise sociale, diplomatie, candidature, dauphinat… : Wade : un an pour vider des dossiers de…Feu

Le Président du Sénégal fait face à des dossiers de feu. Onze ans après son arrivée au pouvoir, Me Wade peine encore à respecter (ses) promesses qui consistaient à régler le conflit casamançais en 100 jours, de ramener le kilogramme du riz à 65 francs Cfa. Mais aussi, et surtout, de donner aux populations les moyens de taire toute forme de tension sociale. Ceci, en réduisant de manière drastique le taux chômage. 

Sa candidature source d’un débat controversé émanant surtout de voix constitutionalistes a ouvert un second débat au sein de sa formation politique. À 86 ans, Wade faisant face à Idrissa Seck qui a engagé le combat du dauphinat : la succession. À un an de la présidentielle, Wade devra également redonner à la diplomatie sénégalaise un meilleur visage dans un monde secoué par des polémiques interétatiques et une rude concurrence. Dans la foulée, le problème énergétique pèse sur les épaules du pape du Sopi comme un Goliath couché sur un bébé affamé. Entre la Casamance, l’électricité, la cherté de la vie, la crise sociale, la diplomatie, la candidature et le dauphinat, aucun dossier n’est classé pour Wade. Bien au contraire, Wade fait face à des dossiers de feu. 

En effet, entre l’opposant qu’il a été avant d’occuper le fauteuil de la magistrature suprême, le pape du Sopi a constaté que ce sont deux parallèles qui se ne touchent et ne rencontrent jamais. La meilleure des illustrations ayant été sa forte prédication, soutenant sans détours qu’il allait régler le problème de la Casamance en…100 jours. Près de 4015 jours après, le conflit dans la région Sud est plus que d’actualité. La liste des victimes s’alourdit quand les maquisards durcissent le ton en multipliant des attaques fatales aux militaires, mais aussi et surtout aux populations de cette localité. Sur le même registre, ce conflit a une nette corrélation avec la rupture diplomatique avec Téhéran et la recherche de solutions avec Banjul dans l’affaire de la cargaison d’armes arraisonnée au Nigéria. Sans détours, Wade, après deux mandats, n’a pas pu arrêter la mer par ses bras. Car, en ce qui concerne la cherté de la vie, les Sénégalais expriment encore et toujours leur stupéfaction. Les prix des denrées flambent au fil des mois pour un candidat qui promettait en cas de victoire le kilogramme du riz à…65 francs Cfa. 

Même si le gouvernement du Sénégal l’explique par des facteurs endogènes et exogènes, tout en prenant certaines mesures pour réduire le coût de la vie, les Sénégalais attendent encore plus pour mieux vivre. D’ailleurs, le taux chômage s’accroît de manière inquiétante et touche particulièrement les jeunes. Conséquence directe de l’immolation il y a quelques jours de cela, du jeune ex-soldat Oumar Bocoum devant les grilles du palais. C’est dire que les chauds dossiers secouent le palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor.

 Et pour cause. Le problème énergétique persiste et n’épargne aucune couche de la population. La reprise par le Sénégal de la SENELEC dont certaines parts avaient été cédées à Elio Hydro-Québec sous le régime socialiste n’ayant pas réglé le récurrent problème des délestages. À coup sûr, d’ici à la date du 26 février 2012, Wade ne va pas régler l’épineux problème du courant. L’année 2014 ayant été avancée. À ces difficultés qui pèsent sur l’épaule du pape du Sopi comme un Goliath couché sur un bébé affamé, viennent s’ajouter la problématique de sa candidature pour un troisième mandat. L’irrecevabilité ou non de sa candidature suscitant un débat passionné entre constitutionnalistes et politiques.

 Pour exemple, Idrissa Seck défend la thèse du « non » à une candidature de son « père-politique » et ouvre par la même occasion un front dans le PDS pour pousser Wade à ouvrir la discussion sur le dauphinat. Donc, sa succession. À un an de la présidentielle, le père de Karim Wade pourra-t-il vider tous ces chauds dossiers donnant aussi un visage beaucoup plus reluisant à la diplomatie sénégalaise un meilleur visage dans un monde secoué par des polémiques interétatiques et une rude concurrence.