(Correspondance) - Les bruits de bottes notés ces derniers jours dans la police à Ziguinchor ont tiré la gendarmerie de son sommeil. Les pandores sont aujourd’hui sur les pas des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) pour avoir, eux aussi, décidé de rompre le serment qui les soumettait à des obligations de réserve. Comme leurs frères d’armes de la police, les hommes en bleu sont sortis de leur silence pour dénoncer le non-paiement de leurs indemnités journalières d’opération (Ijo). Des indemnités spéciales derrière lesquelles les pandores courent en vain depuis bientôt six mois.
Si l’on en croit nos sources, d’octobre à aujourd’hui, ces indemnités spéciales octroyées aux hommes de tenue en exercice sur les théâtres d'opération comme en Casamance ne sont pas tombées dans la poche des gendarmes opérant dans cette région sud du Sénégal. Une situation qui commence à les inquiéter sérieusement . Le malheur de ces gendarmes a commencé lorsque la gestion du dossier des indemnités journalières d’opération a été retirée à l’intendant du commandement de la zone militaire n° 5 pour être confiée au vaguemestre de la gendarmerie. Depuis lors, ces primes spéciales tombent difficilement dans la poche des pandores.
Si l’on en croit une source au fait de la question, les Ijo des mois de septembre et d’octobre ne sont payées qu’au lendemain de l’élection présidentielle du 25 février dernier après plusieurs va-et-vient du vaguemestre de la gendarmerie. Ce dernier, nous dit-on, fait depuis des mois des navettes très souvent entre Ziguinchor et Dakar pour tenter de débloquer la situation. Mais, le constat est là : l’argent tarde toujours à tomber. D’où l’inquiétude des gendarmes qui dénoncent cette situation à l’image de ce pandore : ‘Ce n’est pas normal qu’on nous traite comme ça.’ Pour cet homme en bleu, cette attitude de la hiérarchie provoque une frustration chez les gendarmes qui ont besoin de cet argent. C’est pourquoi ils exigent le paiement de ces indemnités qui s’élèvent mensuellement à au moins 45 000 F Cfa. Auront-ils gain de cause dans les brefs délais comme ils le souhaitent ? Rien n’est sûr.
La seule certitude, c'est que les gendarmes en service en Casamance ne sont pas du tout contents. Fatigués de subir ce qu’ils considèrent comme une injustice, ils ont décidé, certainement encouragés par leur nouvelle citoyenneté, de suivre le même chemin que tout le monde, c’est-à-dire celui de la protestation. Désormais, ils n’entendent plus se taire sur une quelconque injustice. Le ton vient d’être donné avec cette levée de boucliers suite au non paiement des indemnités journalières d’opération. Les gendarmes en service dans le sud du Sénégal vivent désormais dans l’espoir que l’écho de leurs voix pleines d’amertume atteigne les bureaux dorés et climatisés de la hiérarchie à Dakar, pour le solutionnement définitif de cette question.
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