Les sept cent cinquante trois (753) victimes de mines en Casamance réclament que réparation soit faite et qu’on leur fasse bénéficier à l’instar des victimes des inondations, d’un plan Jaxaay. La doléance a été formulée par Bakary Diédhiou, le président de l’Association sénégalaise des victimes de mines (Asvm) appuyé par Arthur Bora, le secrétaire général de la même structure.
Bakary Diédhiou est d’abord revenu sur « les déboires et la stigmatisation » dont les victimes de mine en Casamance souffrent tout au long de leur existence. Et d’ajouter que les problèmes qui les assaillent au quotidien ont pour noms : « exode massif, précarité de vie avec la faim. Si certains ne croulent pas simplement dans l’oisiveté en raison de leur incapacité physique ». Par ailleurs ajoute t-il, la scolarisation trop chère et difficile de nos enfants, l’impossibilité de fréquenter nos propres champs… ».
Bakary estime que leur état « d’innocentes victimes d’un conflit dont nous ne sommes guère responsables, doit normalement pousser l’Etat à faire l’effort de nous prendre en charge convenablement ». Et, comparaison pour comparaison, le président de l’Asvm de rappeler : « pourtant, lorsqu’il il y a eu des inondations à Dakar, le président de la République et donc l’Etat avait immédiatement réagi en construisant des maisons dans le cadre du plan « Jaxaay » pour reloger décemment et dignement ces sinistrés ».
Aussi qualifie t-il cette démarche des pouvoir publics sénégalais de « deux poids deux mesures ». « Nous sommes sept cent cinquante trois victimes en Casamance, certaines sont mortes, il faut donc un plan « Jaxaay » pour nous autres victimes de mines au même titre que pour les victimes des inondations de Dakar, et dans de plus brefs délais », martèle t-il.
Lui emboîtant le pas, le Secrétaire général de l’Asvm, Arthur Borra, soutient que « les jeunes victimes de mines n’ont accès à aucun emploi à cause de leur handicap, or ce n’est pas nos pieds qui travaillent, ce sont nos têtes qui travaillent ; certains d’entre nous se sont présentés à 4 reprises au test du volontariat de l’éducation, sans succès. Nous dénonçons cette discrimination ».
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