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CASSE-TETE DES DEPENSES DE korité ET DE RENTREE SCOLAIRE : Les parents entre deux sollicitations

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CASSE-TETE DES DEPENSES DE korité ET DE RENTREE SCOLAIRE : Les parents entre deux sollicitations

La célébration de la Korité, fête musulmane de la fin du mois béni de ramadan, coïncide, cette année, avec une période de flambée des prix et de rentrée scolaire. Chez les responsables de famille, les stratégies sont nombreuses et variées pour atténuer le choc.

A moins de cinq jours de la Korité, les marchés et centres commerciaux de Dakar renouent avec les moments d’animation. Au marché des Hlm, une folle ambiance est notée.

Les commerçants et rabatteurs rivalisent de techniques d’animation pour attirer la clientèle. Une musique venant d’on ne sait où résonne et résonne fort. Des batteurs de tam-tam rivalisent d’originalité pour vanter les mérites de tel ou tel tissu. De part et d’autre de la chaussée sont alignés des étals d’où l’on voit des tissus de tout genre, des chaussures, des sacs, ainsi que divers articles.

Certains commerçants, conscients des difficultés que traversent les populations, ont décidé de faire des soldes. En fait, explique Lahat Sène, commerçant au marché des Hlm, il s’agit d’une stratégie pour écouler à des prix acceptables nos marchandises.

« J’ai étalé, à quelques mètres seulement de mon magasin, des tissus à solder. Mes sœurs s’en occupent tandis que je reste dans le magasin. Je pense qu’il est nécessaire de vendre en solde parce que tout le monde ne dispose pas des mêmes moyens. On peut aller parfois jusqu’à plus de 10% de réduction sur le prix normal. Ainsi, toutes les bourses sont bien servies », déclare Lahat Sène.

Ce qui est une stratégie intéressante, selon des responsables de famille interrogés. « Les temps sont durs. On ne peut faire les choses qu’à moitié. J’ai demandé à ma fille de 14 ans de faire le choix entre les emplettes pour la Korité et celles pour la rentrée des classes même si elle a été décalée d’une semaine. Elle a choisi de faire une bonne rentrée des classes », explique Aly Diallo, père de trois filles. De plus en plus, les parents, écartelés entre deux sollicitudes, réussissent à convaincre les enfants à limiter leur désir et à se focaliser sur le plus important. « Mais, ce n’est pas très évident de réussir, car l’enfant est comme un roi, il ne connaît que ce qu’il désire », tempère Mme Awa Khady Pouye, caissière dans une agence commerciale.

D’une manière ou d’une autre, les charges pour la fête de la Korité et la rentrée des classes, resteront lourdes, de l’avis de certains chefs de famille. « Le coût des inscriptions, notamment dans le privé, est trop élevé, les fournitures sont encore très chers. Un vrai casse-tête cette situation », semble fulminer Nar Sall, agent des assurances. Pourtant, le commerçant Modou Fall, tout en sueur, témoigne que « les gens, au rythme où vont les choses, font des achats d’un coût ». Devant l’étal qui jouxte celui de Modou Fall, une dame, après plusieurs hésitations, finit par se confier : « Depuis trois heures, je fais le tour du marché sans pouvoir me décider ». La proximité entre les deux événements n’est pas pour arranger les choses, dit-elle. « En tant que chefs de famille, nous serons obligés de faire des sacrifices qui vont davantage nous endetter », regrette notre interlocutrice.

Une autre dame, Astou Faye, rencontrée dans un prêt-à-porter au cœur de Sandaga, semble avoir trouvé la bonne formule : « vivre selon nos moyens, c’est tout ».

Elle dit accorder la priorité à l’école du fait que « les dérapages notés durant les fêtes musulmanes sont contraires à l’esprit de la religion ».

Mme Aïssatou Sarr considère qu’il y a beaucoup de marchandises à des prix abordables, mais l’argent fait défaut. Peut-être, chez elle comme chez de nombreux chefs de famille les temps sont durs. Il faut faire ce que l’on peut. Voilà résumée la position de plusieurs responsables de famille. La situation de certains tailleurs le montre bien. « Contrairement à l’année dernière, nos affaires ne marchent pas bien.

L’argent fait défaut. Et certains parents privilégient la rentrée scolaire », confie Moussa Diallo, tailleur à la Scat Urbam. A Grand Yoff, le tailleur Arfan Sarr, absorbé par la confection d’un boubou, pense lui aussi que les temps sont durs. « On travaille au ralenti. Les clients se font rares », dit-il.

Mbaye Tine, père de famille, estime qu’il faut juste faire le nécessaire. Selon lui, le plus important, c’est de donner à manger à la famille.


Dieynaba TANDIANG et El Hadj Alassane DIALLO



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