Pour tester ses capacités de réaction face à une éventuelle catastrophe en mer, la direction de Shell-Sénégal a organisé vendredi dernier un exercice de simulation.
Il est 9 heures environ, quand l’information tombe à la direction générale de Shell-Sénégal. Un cargo transportant du carburant est entré en collision avec un autre navire. L’accident s’est produit aux larges de Dakar. Exactement à 130 noeuds. Il y a des risques de pollution du Port, lesquels peuvent avoir des conséquences écologiques.
Le cargo, d’une capacité de 6.700 tonnes de carburant, perd de plus en plus son contenu qui se déverse en mer. Déjà 1.000 m3 sont à l’eau et le navire continue de perdre du carburant. Environ 200 m3 toutes les 15 minutes. Il faut alors agir. Et rapidement. Mais, cela suppose qu’il existe sur place une capacité d’intervention et une cellule susceptible de pendre en charge d’urgence la situation. Hélas !
Devant l’absence de moyens au niveau national, les responsables locaux de la société sont ainsi obligés d’alerter les responsables au niveau de Londres (Angleterre) qui doivent fournir le matériel adéquat devant être acheminé sur les lieux du drame par avion et permettre de faire face à la situation.
Quid de la prise en charge des blessés ? En tout cas, il en existe au moins un qui a une fracture ouverte sur la jambe. Il faut aussi trouver les moyens de l’évacuer rapidement. Malheureusement, là également, l’entreprise est confrontée à un problème d’équipement, à un manque de matériel adapté pour une telle évacuation puisque le sinistre se passe en haute mer à des milliers de kilomètres des côtes.
Cette scène, bien proche de la réalité, est imaginée. Il s’agit d’un exercice de simulation d’une intervention en cas de catastrophe en mer. Et tout se passe entre quatre murs. Le bateau transportant du carburant est destiné à un autre pays. Et dans ce cas précis, le cargo en provenance de la Côte d’Ivoire devait se rendre au Cap-Vert.
“ C’est le pays le plus proche de la catastrophe qui est menacé et donc il doit être le premier gestionnaire de la crise ”, explique le directeur général de Shell, M. Théodore Akueson Gannyi. L’objectif poursuivi est de mesurer “ notre capacité à gérer une telle catastrophe, si elle se produisait ”.
Et tous les potentiels intervenants ont été conviés, notamment les responsables du Port, la Cellule de gestion de l’environnement, la Marine, la Gendarmerie, etc.
“ Il y a des manquements que nous avons relevé, mais cela est tout à fait normal ”, indique le patron de Shell-Sénégal. Pourquoi alors ? “ Parce que c’est la première fois qu’un tel exercice est réalisé ”, fait remarquer M. Gannyi. Et l’ambition était justement de situer les “ manquements ” pour pouvoir mettre en place un dispositif d’intervention très fonctionnel. Cela nécessitait que « l’on prenne connaissance de tous les éléments, des faiblesses, enfin identifier là où il y a des manquements pour mettre en ?uvre un programme de correction ”, soutient le directeur général.
Cela justifie toute l’importance de l’exercice que les responsables de Shell-Sénégal inscrivent désormais dans leurs activités, afin d’être mieux préparé à faire face à d’éventuelles catastrophes.
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