Le sang se raréfie au Centre national de transfusion sanguine (Cnts) qui pourrait connaître une pénurie. Pour éviter d’en arriver à cette situation, les praticiens se déploient sur le terrain régulièrement y compris les jours de repos. Le professeur Saliou Diop, chef de service du sang au Cnts donne les raisons de la récurrence de la pénurie et les stratégies qui seront mises en œuvre pour disposer de stocks consistants.
Le hall du Centre national de transfusion sanguine est bondé de monde. Des femmes, des hommes, des adolescents et adolescentes, des filles, ont pris place sur les bancs qui longe ce couloir qui s’étire. Certains n’ont pas de place. Ils sont debout. D’autres se bousculent devant le guichet de la facturation. Le hall est animé. En face, devant la salle de prélèvement, la queue est respectée. La plupart d’entre eux sont venus faire des analyses sanguines. Le décor est autre dans la zone réservée aux donneurs du sang. Les couloirs sont vides. Dans une salle, une donneuse prend son petit-déjeuner. Une dizaine de personnes est assise sur les bancs installés à l’entrée des salles où l’on prélève le sang des donneurs. Chaque jour, près d’une quarantaine de Sénégalais vient donner son sang. Mais la quantité collectée ne parvient plus à couvrir les besoins en sang des hôpitaux sénégalais.
Ouverture de centres secondaires
La récurrence de la pénurie trouve sa source dans l’augmentation des spécialités consommatrices de sang comme les chirurgies de maladies cardiovasculaires, et ‘ l’utilisation irrationnelle du sang » dans les hôpitaux. « La pénurie de sang est un problème récurrent parce qu’il il y a une utilisation anarchique du sang dans les hôpitaux. La demande est très importante, la médicalisation n’arrête pas d’avancer. Il y a plus de lits d’hospitalisation, plus d’actes chirurgicaux, plus de chimiothérapie », explique Pr Saliou Diop, chef de service du sang du Centre national de transfusion sanguine.
La récurrence de la pénurie a poussé le Cnts à descendre régulièrement sur le terrain et à travailler même les jours de repos pour collecter le sang. « Maintenant on ne se contente plus des donneurs qui viennent vers nous, mais nous allons à leur rencontre. Nous travaillons même les jours de repos », renseigne Pr Diop qui nous tend les calendriers des lieux provisoires de collectes de la semaine écoulée et celle de la semaine courante. Comme quoi, le temps n’est plus au repos. Il faut produire.
Mais, le chef de service du sang du Cnts pense que les agents de santé doivent aussi les aider à lutter contre la pénurie en utilisant de façon rationnelle le sang. « Si la demande augmente, il faut parallèlement que les donneurs augmentent. Il faut que plus de Sénégalais acceptent de donner bénévolement leur sang. Mais, il faut surtout une utilisation rationnelle du sang dans les hôpitaux », préconise Pr Saliou Diop.
Le Cnts est en train de réfléchir sur des stratégies pour pallier la pénurie récurrente. Il s’agira d’ouvrir des centres de collectes secondaires et de développer un partenariat avec les mairies. « Nous envisageons d’ouvrir un centre secondaire de collecte de sang aux Parcelles Assainies. Nous travaillons sur la question avec le maire. Ceci facilitera l’accès aux donneurs des Parcelles, de Pikine, de Guédiawaye », estime Pr Saliou Diop.
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