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Chantages, trafic d'influence, pression… : Les astuces pour conserver poste et avantages sous Wade

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Chantages, trafic d'influence, pression… : Les astuces pour conserver poste et avantages sous Wade
Pour ceux qui veulent profiter des largesses du pouvoir, voici la méthode : Payez quelques activistes qui vont manifester contre votre limogeage et vous voilà rétabli à votre poste. De 2000 à nos jours, l’astuce a souvent fonctionné.

L'expérience ayant toujours démontré que la contestation des décisions présidentielles fonctionne très bien, les partisans de Kane Diallo, fraîchement débarqué de la direction du Cosec, ont délogé les élèves de Ndioum et barré la route nationale numéro deux. Amadou Kane Diallo peut espérer retrouver son poste ou une autre planque plus juteuse. D’autant que ses porte-voix disent, à qui veut les entendre, qu’ils ne garantissent plus une victoire de Wade en 2012. Cette méthode utilisée par l’ancien Dg du Cosec est révélatrice d’une situation. Elle démontre que s'il y a une chose qui marche avec le président de la République, Abdoulaye Wade, c'est bien la contestation de ses choix. Pour rentrer dans ses bonnes grâces, il suffit de protester bruyamment contre ses décisions en instrumentalisant des partisans. La méthode utilisée est simple : on appelle quelques lieutenants et leur demande d’aiguillonner les militants de base afin qu’ils fassent du bruit. Dans les heures qui suivent, pendant que l’irréparable s’est déjà produit, le déchu, principal instigateur et bénéficiaire du mouvement de contestation saisit la presse pour dire qu’il appelle ses militants au calme et à la discipline et à respecter les choix du président. Et cette méthode faite de chantage marche. Elle est utilisée par la plupart des ministres et directeurs de sociétés nationales en rupture de ban.

C’est connu, Abdoulaye Wade adore ceux qui défient son autorité. Et cela s'est vérifié depuis le début de l'alternance. De mars 2000 à nos jours, les ministres et les directeurs de sociétés nationales limogés ont utilisé ce moyen de pression pour revenir par la fenêtre. Parce que, pour la plupart, ils ont obtenu gain de cause. Ils ont été, en effet, vite recasés. N'en déplaise aux républicains qui rappellent aux amnésiques que la Constitution octroie au président de la République la prérogative de nommer aux emplois civils et militaires. Mais, à l'évidence, Wade prête plus une oreille attentive aux ‘rebelles’ qu'aux ‘béni oui oui’. C'est comme s'il avait un complexe vis-à-vis des contestataires. Illustration de cette situation : la révolte des populations de Kolda, qui, aux premières lueurs de l'alternance, ont manifesté pour réclamer la nomination d’un des leurs dans le gouvernement de Moustapha Niasse. Ils auront une oreille attentive à leur guérilla puisque Bécaye Diop, natif de la région, fut bombardé ministre délégué, chargé de l'Alphabétisation et des langues nationales. Ce fut la première reculade de Wade face à la contestation de son droit régalien. Cette jurisprudence Bécaye Diop fera tache d'huile, puisque quelque temps après, les populations de la très populeuse Pikine manifestèrent pour ‘imposer’ Kansoubaly Ndiaye au président de la République. Ndiaye remplaça au ministère de l'Education nationale la thiessoise et très éphémère ministre, Marie Lucienne Tissa Mbengue.

Puisque la méthode a fonctionné à Kolda et à Pikine, pourquoi elle ne fonctionnerait pas ailleurs ? Ayant compris que Me Wade adore ceux qui contestent ses choix, les partisans de feu Issa Mbaye Samb s’y sont essayés. Ils barrèrent la route nationale et brûlèrent, comble de la contestation, le drapeau national, parce que le président de la République, à qui la Constitution donne le droit de nommer, mais aussi, logiquement, de démettre, a ‘osé’ limoger l’ancien ministre de la Santé. S’ensuivit une réhabilitation, d’abord avec un point de chute à la Sicap, puis comme ministre en charge de l’hygiène publique.

Le dernier grand remaniement qui fait suite aux locales du 22 mars 2009 a été aussi une occasion tester l'efficacité de cette méthode de contestation des décisions du Chef de l'Etat, via des ‘militants alimentaires’. En effet, des quidams sortis de nulle part ont manifesté devant le Palais de la République pour protester contre le limogeage du ministre Awa Ndiaye. Et ils obtinrent gain de cause. Cela marcha très fort même puisqu'elle fut nommée ministre d'Etat à la Présidence de la République.

Récemment, les partisans de Babacar Ndaw, ancien directeur général de l'Office national de l'assainissement (Onas), ont bruyamment manifesté à Grand Yoff, son fief, pour protester contre son limogeage de la tête de cette société nationale. Sans succès, cependant. Le cas Ndaw est, sans doute, une exception qui confirme la règle.



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