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CHARLOTTE SECK, ECRIVAINE SÉNÉGALAISE « Je suis un cœur à prendre, libre comme l’air…»

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CHARLOTTE SECK, ECRIVAINE SÉNÉGALAISE « Je suis un cœur à prendre, libre comme l’air…»

Look tendance, démarche stylée, maquillage de nova et ça le fait… Au premier abord, on sent nettement qu’elle est une fashion  - victime. En deux temps, trois mouvements, elle vous plonge droit dans son univers littéraire et humanitaire. Il suffit juste de quelques minutes pour se rendre compte que Charlotte Seck, écrivaine sénégalaise de 23 ans, est une férue d’écriture, de mode et d’humanitaire. Le titre de son roman «Sa vie entre luxe et humanitaire», paru récemment aux éditions l’Harmattan, pourrait tout aussi la résumer. Découverte, d’une jolie demoiselle libre comme l’air…

Parlez-nous de vous.

Je suis Charlotte Seck, j’ai 23 ans. Je viens d’écrire, «Sa vie entre luxe et humanitaire», un roman qui est paru aux éditions l’Harmattan depuis la rentrée littéraire d’Août dernier. Je suis d’origine sénégalaise, précisément de l’ethnie lébou. J’ai fait mes études à Dakar jusqu’en classe de Terminale, ensuite je suis partie à Paris pour suivre une formation en Affaires Internationales.

Vous n’avez donc jamais fait d’études littéraires ?

Je n’ai pas fait d’études de Littérature ni de Lettres.

D’où vous vient alors cette passion pour l’écriture ?

De la lecture. J’ai toujours adoré lire. En 2008, je lisais des pièces et des romans et je me suis découvert une passion pour les œuvres de l’auteur Georges Sand. C’est elle qui m’a donné l’envie d’écrire. Aussi, en étant enfant, ma mère avait l’habitude de me citer toutes les belles phrases qu’elle lisait dans les journaux ou qu’elle entendait quelque part, parce qu’elle savait que j’avais beaucoup de passion pour les mots. Voilà, comment je me suis retrouvée dans ce monde.

Depuis enfant, vous nourrissiez une passion pour l’écriture et pourtant vous avez choisi les Affaires Internationales ?

Certes, il y a un grand décalage entre les Affaires Internationales et la Littérature, mais l’écriture est devenue mon métier par la force des choses. Lorsque j’écrivais mon livre, je me disais que je trouverais un éditeur d’ici à deux ans. Toutefois, le destin en a décidé autrement. Les choses sont allées tellement vite et le livre est sorti même pas six mois après que je l’ai écrit. Et tout de suite après, les gens vous donnent le titre d’écrivaine.

Quand on vous regarde, on voit également que la mode vous passionne…

Comme toutes les filles, j’aime m’habiller et je suis la mode de très près. Là, je profite de mon séjour à Dakar, pour essayer de m’inscrire au défilé de mode Sira Vision. Depuis quelque temps, je confectionne des vêtements. Je suis en contact avec les organisateurs pour participer et j’espère que ce n’est pas trop tard, car c’est prévu en mars et là on est déjà en janvier. Mais comme j’étais à Paris, je ne pouvais pas montrer mes modèles de loin.

Parlez-nous de la trame du livre.

Il raconte l’histoire de deux personnages que sont Lia, une jeune designer travaillant dans une maison de haute couture, et Salim qui est le président d’une Organisation non gouvernementale (Ong). Leur vie est très différente parce que Lia vit dans le luxe, tandis que Salim vit dans la misère, la guerre et aide les gens dans le besoin. Ils se rencontrent et cela crée un grand bouleversement parce qu’ils sont très différents. Je raconte aussi ce qui se passe actuellement  au Darfour, en Palestine, et à travers Lia, je parle de ma passion pour la mode. Ce qui fait qu’on retrouve beaucoup de réalités dans mon livre.

Comment en êtes-vous arrivé à allier la mode et l’humanitaire ?

Il faut savoir que je suis également très sensible aux droits humains, et particulièrement à ceux de la Femme. En 2006, j’ai participé à un programme ici qui s’appelle «Yauth woman leadership attitude» (YAWLE). Nous avions fait une formation dans le domaine de l’humanitaire, du leadership. Et depuis, je travaille beaucoup dans l’humanitaire. En janvier 2009, avec le conflit à Gaza, j’ai aussi travaillé avec beaucoup d’associations afin que les convois humanitaires rentrent dans Gaza parce qu’il y avait un blocus militaire. Pour en revenir à votre question, l’écriture, la mode et l’humanitaire sont les choses que j’aime et que je connais le plus dans ma vie. Et c’est d’ailleurs, ce qui explique le fait que j’ai choisi de les transposer dans mon premier roman.

N'avez-vous pas peur de perdre le fil de vos idées ?

Franchement, non. Je n’ai jamais été aussi équilibrée, surtout que je me concentre dans ce que j’aime. Il y a encore quelques mois (en juin) j’étais encore étudiante et maintenant je réalise tout ce dont j’ai toujours rêvé. En plus, il y a des gens derrière moi qui m’encadrent et m’aident dans ce que je fais. Je suis bien organisée, avec une équipe très compétente.

Quel est l’accueil qui a été réservé au roman depuis sa sortie ?

Le livre est sorti le 03 août 2009 en France. Autant dire que j’ai été agréablement surprise, car je ne pensais pas que le livre aurait autant de succès. Nombreux sont ceux qui m’ont manifesté leur intérêt pour le bouquin et cela de diverses manières. Certains m’ont laissé des commentaires sur mon site Internet, d’autres m’ont offert des cadeaux… Je suis vraiment satisfaite de l’accueil, je commence à être connue et appréciée. En France, en tout cas, les gens aiment énormément le livre, ils l’achètent et le lisent. Maintenant, au Sénégal, je ne peux pas encore me prononcer là-dessus, car, la sortie est prévue pour le 18 janvier prochain. On verra bien !

Cette soudaine notoriété ne vous monte-t-elle pas à la tête ?

Je dirais que j’ai été propulsée dans le monde de la Littérature à cause de mon roman, alors qu’en juin dernier, personne ne me connaissait. Maintenant, s’il n’y avait pas le livre, qu’est-ce que cela aurait été ? Certes, c’est une nouvelle notoriété, un grand changement pour moi parce que je ne m’y attendais vraiment pas, mais j’ai quand même les pieds sur terre. D’habitude, le premier roman ne fait pas cet effet-là, mais comme les gens aiment la mode et mon livre en parle, je me dis que c’est à cause de cela.

À part l’écrivaine, la passionnée de mode et de droits humains, qui est Charlotte ?

Il n’y a rien à dire, je suis juste une jeune fille de 23 ans qui sort son premier livre et qui est très étonnée, qui ne réalise pas encore. Je suis encore dans les nuages et je pense qu’il va falloir que je redescende. Mais comme je n’arrive pas encore à réaliser, c’est tout à fait normal, puisqu’il y a tout juste quelque mois, je n’étais pas encore ça. Et qu’on me propulse au-devant de la scène, comme ça, cela crée un énorme choc. Humainement, on me dit que je suis perfectionniste, il faut toujours faire exactement ce que je veux. À chaque fois que je vais en interview à Paris ou en conférence de presse, il faut exactement le faire comme je le veux. Les séances photos et tout, je suis très exigeante.

Avez-vous un petit ami ?

Je n’ai pas de petit ami (rires). En fait, j’évite d’en parler.

Pourquoi ?

Je ne veux pas parler de cela avec les journalistes. Au Sénégal, encore ça peut passer, mais en France, c’est hors de question, déjà que, ils passent tout leur temps à surveiller vos moindres faits et gestes. Les photographes vous attendent au coin de la rue. D’ailleurs, cela m’est arrivé trois fois. Vous savez, avec nos traditions, je n’aimerais pas que l’on publie certaines choses dans des journaux. J’ai même dû arrêter de prendre le métro, parce qu’on ne sait jamais.

Dîtes-nous au moins si vous êtes un cœur à prendre ou non ?

Oui, je suis un cœur à prendre, libre comme l’air…

Etes-vous une habituée des planches ?

Non, pas du tout. C’est vrai qu’on me pose souvent cette question, mais comme vous voyez, je suis trop petite, je mesure 1,61cm.

Comment se passe votre vie en France ?

Franchement, pour moi, la France n’est pas le meilleur pays du monde et j’en parle dans le roman. Il y a le racisme et beaucoup d’inégalités. Également, on ne respecte pas la vie des gens, contrairement aux Etats-Unis, où j’ai écrit le livre, précisément à New York. Là-bas, j’étais tellement à l’aise que les idées sont venues sans que je ne force. Pour vous dire que c’est New York qui m’inspire et pas Paris. Heureusement, je vis ma dernière année en France. Toutefois, je devrais y revenir souvent, car mon œuvre y est exploitée. Je suis aussi l’égérie d’une marque de vêtements qui s’appelle «Modiyoya» et donc, c’est nécessaire que je sois présente pour les collections et autres. S’agissant de mon pays d’origine, le Sénégal, c’est clair que je m’y sens mieux. Je viens souvent en vacances et je garde beaucoup de bons souvenirs. Je préfère être ici, plutôt qu’ailleurs.  

Vos projets…

La sortie de mon deuxième livre, ce sera très certainement pour la prochaine rentrée littéraire. Dans tous les cas, c’est déjà en chantier. Je vais commencer un travail de coordination en urgence humanitaire aux Etats-Unis, bientôt.

Ce sera aussi un roman ?

C’est très différent cette fois-ci, c’est une toute autre histoire…



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