Cheikh Moussa CAMARA le Saint, le
Savant et l’érudit de GANGUEL.
(1864 - 1945)
Je voudrais avant tout propos
présenter mes excuses au Président de la République pour avoir emprunté cette
voie pour crier mon désespoir. Il faut retenir que c’est inélégant de
s’adresser ainsi à son Excellence, Institution de la République. Hélas ! C’est
après plusieurs tentatives vaines que je me suis résolu à le faire.
La ziara annuelle de Ganguel
s’est tenue comme de coutume les 5 et 6 Février 2014.
Cette grandiose manifestation
s’est déroulée sans l’assistance du gouvernement : pas de Ministre ; ni de
message ou d’attention particulière.
Quelle est la dimension de cette
manifestation pour que les héritiers du Cheikh réclament à cor et à cri, avec
autant de véhémence la présence des autorités étatiques au niveau central ? se
demanderont certaines personnes ? Chercheraient-ils à se positionner ?
NENNI ! Cheikh Moussa CAMARA
était non seulement un homme de DIEU exceptionnel, un saint, mais aussi un
anthropologue, un sociologue, un historien, un astrologue, un pédagogue, un
scientifique… Cette dimension, chez un être ne peut émaner que de la volonté
divine. Sur terre, c’est une denrée particulière, rarissime.
C’est loin d’être de la
fanfaronnade. Ses manuscrits disponibles depuis 1944 à l’IFAN (une infime
partie) ont déjà fait le bonheur de plusieurs chercheurs à travers le monde et
au Sénégal. Ils ont pillé, sans discernement, tous les ouvrages dans le seul
but de s’enrichir, plagié les productions du CHEIKH sans sourciller, sans une
déférence quelconque à son endroit.
VISONNAIRE, il l’a été. Son œuvre
est plus actuelle que jamais. Elle traite de toutes les questions actuelles
relatives à l’obscurantisme, le fanatisme et l’intolérance. Se référant aux
manuscrits : « l’Islam et le Christianisme » ; » « Condamnation de la guerre
sainte » ; « Dialogue inter-confrérique »… nous pouvons affirmer, avec force,
que le Cheikh a été le précurseur du dialogue islamo-chrétien. La communauté
tant nationale qu’internationale reconnaît aujourd’hui lui devoir énormément.
HOMME DE SAVOIR, il l’est resté «
Zuhur Al Basatine », ouvrage prisé par tous les chercheurs du monde, traite
avec courage, esprit critique, l’Histoire des peuples noirs d’Afrique. Sa
documentation d’une impressionnante richesse, diversifiée et féconde, sa
connaissance parfaite de cette société font de ce manuscrit de 1800 pages une
production
architecturale inégalable, une
référence pour tout chercheur, pour tout intellectuel honnête. Notre société,
en mal de modèles, trouve ainsi dans cet ouvrage des matériaux pédagogiques
pour des apprentissages de qualité dans toutes nos institutions scolaires pour
susciter et revivifier nos valeurs culturelles sans artifices.
HISTORIEN, il n’a pas d’égal dans
ce domaine. De par sa démarche pédagogique, de chercheur avide de savoir, plein
d’humilité et très ouvert à la critique, il a émerveillé et suscité
l’admiration de ses collègues arabophones et francophones honnêtes. « La vie et
l’œuvre d’El Hadji Omar » en est une illustration parfaite. Ses recherches, à
travers l’itinéraire de cet immense homme de Dieu, monument de notre legs,
aiguisent l’appétit de tant d’historiens pour se lancer dans l’infinie source
de l’Histoire.
ASTROLOGUE, on le découvre. Un
manuscrit, encore inédit, trône dans sa bibliothèque de Ganguel. Des schémas,
des croquis et autres arabesques connus des grands scientifiques illustrent cet
ouvrage. De la matière à étudier, à décortiquer, à cogiter ne ferait pas défaut
ici.
HOMME DE DIEU, personne ne
saurait lui contester ce titre. Cheikh Moussa CAMARA était le disciple de
Cheikh Saadbou dont il était le préféré. Un poème que son maître a écrit pour
exalter son don, son humilité, sa fidélité, témoigne de la place qu’il occupait
dans la communauté Khadriya et dans le cœur de ce saint homme, petit-fils du
Prophète Mohamed (PSL).
Des manuscrits traitant de la vie
des Prophètes, du droit musulman et des prières complètent la panoplie.
LITTERAIRE, il le démontre par sa
maîtrise de la langue arabe, par la grammaire que même des professeurs
d’universités des pays arabes lui envient.
Un manuscrit traitant cette
matière avec beaucoup de profondeur, digne des grammairiens agrégés, appelle de
tous ses vœux qu’on vienne le secourir.
POETE, comme tous nos grands
marabouts, il s’est illustré. Plusieurs poèmes sont aujourd’hui chantés par ses
talibés à Ganguel lors des ziaras, par des artistes sur la scène nationale et
internationale. Des poèmes à l’instar de Ronsard ou de Lamartine, de Senghor,
de la Fontaine … où des leçons de morale, de sagesse concluent chaque thème.
Honnête, sincère et fidèle dans
l’amitié, dans ses relations, il était lié à toutes les communautés, à toutes
les races. Il était considéré de par sa large culture, son intelligence comme
incontournable par les autorités coloniales. Ces dernières disaient sur sa
fiche signalétique que Cheikh Moussa CAMARA était d’une intelligence hors du
commun.
Elles lui ont fait plusieurs
dons, plusieurs propositions toutes alléchantes (jusqu’à Iman à la mosquée de
Paris) que le CHEIKH a poliment décliné arguant que son seul souci et son seul
objectif étaient de se consacrer à Dieu et écrire tranquillement ses
manuscrits. Livrer son savoir ; prévenir les conflits inter-religieux et ou
inter-confrériques ; éduquer la société afin de se départir de ses artifices
subjectifs ; instaurer le goût du travail (agriculture) ; développer des
relations saines et une amitié profonde entre les communautés ; montrer le rôle
exact (fondamental) du marabout dans notre société … demeuraient autant de
missions pour cet homme de Dieu. Ses rencontres avec les grands marabouts de sa
génération l’ont conforté dans cette attitude. En effet, tous se sont tournés
vers la création de « Daras » pour s’opposer la « mission civilisatrice » du
colonisateur. C’était la seule façon de remporter une guerre contre les forces
coloniales en imprimant dans l’esprit et le cœur de nos citoyens le Coran.
Cette bataille fut remportée haut la main. Sa stratégie qui consistait à libérer
ses talibé pour la création d’autres sites religieux a permis d’essaimer à
travers le pays au grand dam du colon qui n’a vu que du feu.
C’est cet homme, dont la
dimension est encore méconnu tant elle est incommensurable qui suscite rage et
désespoir chez ses petits-fils. Négligé, sous-estimé par tous les pouvoirs qui
se sont succédés au Sénégal, Cheikh Moussa CAMARA mérite plus d’attention, plus
de respect, plus d’assistance pour son legs.
Le Président de la République
Maky SALL, originaire du Fouta, n’a pas ce droit, lui, il a l’obligation
supplémentaire de sauver ces manuscrits qui sont aujourd’hui dans un état de
dégradation très avancé. Ce serait également un honneur, une fierté pour lui,
de prouver à la face du monde, qu’un Sénégalais de souche a fait montre d’un
savoir aussi immense, aussi important et utile pour l’humanité, à l’instar de
beaucoup de savants du monde , célébrés chaque année, dont des récompenses
portent le nom et qui ont fait moins que le CHEIKH. Aucun lycée, aucune
Université, aucune rue ne porte son nom. C’est un crime, un sacrilège.
C’est le souci majeur également
de l’actuel Khalif Thierno Mouhamadou Bassirou CAMARA qui s’active sans
ménagement pour populariser les œuvres du CHEIKH dans les conditions les
meilleures.
Le souhait fondamental de la
famille est de sauver près de 200 manuscrits par la construction d’une
bibliothèque digne de ce nom, bien équipée. Nous sommes très loin des préoccupations
d’intellectuels opportunistes à l’image peu reluisante de Iba Der THIAM. Il ne
s’agit pas aujourd’hui de jeter les cendres de ses manuscrits à la mer après
les avoir pillés à l’IFAN.
Le CHEIKH, en remettant en 1944
des copies à l’IFAN, avait pour souci majeur, de susciter au sein du monde
intellectuel sénégalais, africain, à travers le monde, des réactions pour
approfondir ses recherches et non de créer des vautours à la recherche de
l’argent facile. Certes, c’est faire preuve de lapalissade en affirmant que
Cheikh Moussa CAMARA est incontournable dans la mission de reconstituer
l’histoire de l’Afrique. Les colons l’ont déjà dit. La tâche première était
d’impliquer la famille qui possède les manuscrits dans tous les travaux d’amont
en aval, de donner la place qu’il mérite au sein du peuple des historiens.
Je réitère mon interpellation
avec beaucoup de respect au Président de la République Maky SALL pour une
audience urgente afin de sauvegarder ce trésor inestimable pour l’humanité
toute entière.
C’est un cri de cœur, un cri de
désespoir pour que Cheikh Moussa CAMARA retrouve son trône doré dans le gotha
des marabouts sénégalais, des plus grand penseurs de ce monde moderne.
Que Dieu Tout Puissant nous
assiste dans sa miséricorde.
Ismaïla CAMARA Ibn
Cheikh Hadramé CAMARA Ibn
Cheikh Moussa CAMARA
Tel : 77 665 66 37
Porte-parole du Khalif et de la
famille de Cheikh Moussa CAMARA
28 Commentaires
Eey
En Mai, 2014 (13:45 PM)Un Puits De Savoir
En Mai, 2014 (13:48 PM)Mounos
En Mai, 2014 (13:49 PM)Mahamba
En Mai, 2014 (13:58 PM)Je méconnaissais ce grand Savant et je pense que ses écrits devrais être mis à la porté du public,je vous suggère le CNRS,pour ses disparition car ils sont bien documenté.
entre nous, arrêtez de criez vos Cheihktitude et votre Yelwane, Cheihk dey AMME TALIBé,Talibé amme FAYDA LIGUéyal Cheikhaml
Guéne djégalma
123
En Mai, 2014 (14:26 PM)Ibrahima Seck
En Mai, 2014 (14:28 PM)Peuls,
En Mai, 2014 (14:32 PM)Arissoi
En Mai, 2014 (14:32 PM)Peuls,
En Mai, 2014 (14:50 PM)Serigne Kokki
En Mai, 2014 (14:55 PM)Mann
En Mai, 2014 (15:37 PM)Si Cheikh Ahmadou Bamba ou El Hadj Malick Sy, des contemporains de Cheikh Moussa ou Cheikh Ibrahima Niasse sont connus, ce n'est guère grâce à Senghor, à Diouf, à Wade, ou à Macky, mais grâce à la détermination de leurs talibés, qui se sont investis à fond.
Les Halpoulars du Tékrour, à part ceux adossés à la famille Tall, manquent de ce que les Wolofs appellent Ak Taalibe. C'est la raison pour laquelle leurs érudits, quoique souvent très instruits, ne bénéficient pas de l’aura des marabouts Al Poular, mais wolofisés cités plus haut. Pourquoi ? Certainement parce que chaque Al Poular se croit très instruit et se suffit à lui-même.
Autre problème chez les Hal Poular, l’extrême hiérarchisation de leur société fait que malgré leur érudition, certaines personnalités, continuent d’être jugées, non en fonction de leurs connaissances ou de leurs compétences, mais en rapport avec leur origine sociale. Parmi eux, Cheikh Moussa, et plus récemment le Maodo Mamadou Dia. Les Hal Poular savent de quoi je parle…
Mais un jour ou l’autre, les Sénégalais découvriront ce Grand Homme qu’a été Cheikh Moussa et profiteront de cette immense source de valeurs islamiques.
L’Etat a l’impérieux devoir d’aider la famille de Cheikh Moussa à préserver son œuvre et à la vulgariser, surtout auprès des jeunes générations.
Thosa
En Mai, 2014 (15:44 PM)O. Gangue
En Mai, 2014 (16:05 PM)Matam
En Mai, 2014 (16:24 PM)Beug Askanwi
En Mai, 2014 (17:58 PM)Whatchama
En Mai, 2014 (18:49 PM)il faut digitaliser tous ses ecrits sans exceptions et les integrer dans le cursus universitaire senegalais.
Hamzat
En Mai, 2014 (19:33 PM)JE PENSE QUE PRESERVER LE TRAVAIL COLOSSAL ACCOMPLI PAR CHEIKH DOIT ETRE SAUVE CAR C' EST UN PATRIMOINE NATIONAL
ET L' ETAT A POUR MISSION DE SAUVEGARDER TOUT NOTRE PATRIMOINE
Conné Tout
En Mai, 2014 (19:54 PM)Moustaphabi
En Mai, 2014 (20:02 PM)Peuls,
En Mai, 2014 (21:01 PM)On est loin d'Einstein. Triste
Peuls,
En Mai, 2014 (21:04 PM)Zamorra
En Mai, 2014 (21:21 PM)Silibéto Doumbouya
En Mai, 2014 (21:27 PM)C’est loin d’être de la fanfaronnade. Ses manuscrits disponibles depuis 1944 à l’IFAN (une infime partie) ont déjà fait le bonheur de plusieurs chercheurs à travers le monde et au Sénégal. Ils ont pillé, sans discernement, tous les ouvrages dans le seul but de s’enrichir, plagié les productions de Fantamady sans sourciller, sans une déférence quelconque à son endroit.
Auteurs
Aly Doumbouya
Sophie Doumbouya
Cheikh Doumbouya
Marakalah Doumbouya
Mann
En Mai, 2014 (23:01 PM)Mann
En Mai, 2014 (23:28 PM)Le plus important, ce n'est point l'origine sociale d'un homme, mais sa valeur intrinsèque. Et sur. De plan, le Cheikh Moussa reste une référence. Vivement que l'œuvre de ce Grand Homme soit connue par les jeunes générations.
Scientist
En Mai, 2014 (09:05 AM)Eruditiong
En Mai, 2014 (09:48 AM)Mbewndi
En Mai, 2014 (20:44 PM)Participer à la Discussion