Après Dakar Dem Dikk, le Petit train bleu (Ptb) a reçu la visite du ministre des Infrastructures et des Transports, Thierno Alassane. Il s’est offusqué de l’état de décrépitude des installations et des conditions de vie et de travail précaires des agents.
L’ancien bâtiment de la gare centrale de Dakar, jadis l’une des plus belles et célèbres images de carte postale de la capitale sénégalaise, aujourd’hui complètement délaissé, cache un monde délabré : celui du rail. Et c’est un euphémisme quand le ministre des Infrastructures et des Transports, Thierno Alassane Sall, après sa visite ponctuée par une petite balade en train jusqu’à la gare de Cyrnos, soutient que « la situation n’est guère reluisante ». Au Petit train bleu (Ptb), les installations, les équipements, les infrastructures, le parc roulant, les réfectoires, les dortoirs, les bureaux, tout est délabré et triste. Et n’eut été, peut-être, la bravoure et la détermination du monde du rail, « des hommes et femmes trempés dans l’acier et du fer depuis des décennies et qui ne se laissent pas faire facilement, il y a longtemps que cette entreprise aurait disparu », a lancé le ministre aux travailleurs du Ptb, à qui il a rendu ainsi un vibrant hommage.
Baisse de 50 % des recettes du Ptb
Par ailleurs, il a annoncé qu’un vaste programme d’investissement sur le rail est déjà ficelé et qu’il permettra au Sénégal de disposer d’un réseau qui maille correctement le pays, avec des écartements standards. « Nous sommes en discussions avec des partenaires techniques et financiers étrangers, et ces investissements seront réalisés dans les prochaines années ». Pour le ministre, ces investissements sont une nécessité car il arrivera un moment où le baril du pétrole atteindra la barre des 400 dollars. « Notre pays ne pourra pas supporter cette facture. Dès lors, il est important de réaliser ces investissements dans le rail. On ne peut continuer de faire des routes qu’on renouvelle tous les dix ans. La solution, ce sont les pistes de production, c’est le rail et nous y croyons », a-t-il dit. Si, aujourd’hui, le rail se trouve dans un piteux état, c’est parce que, selon le ministre, ces dernières années, moins de milliards y étaient dépensés au moment où 75 milliards de FCfa étaient injectés dans les routes. « Les routes sont certes importantes, mais les grands parents pauvres en matière de transport, ce sont les rails et les pistes de production. Se rendre dans certains départements aujourd’hui, relève quasiment de l’aventure. Nous avons un système de transport qui est extrêmement difficile dès qu’on sort de Dakar. Or, ma conviction intime est que le rail, c’est la survie du pays. C’est le rail qui peut assurer le transport de masse dont nous voulons », a indiqué le ministre. D’ailleurs, c’est pour redonner au rail toute la place qu’il mérite qu’il a révélé que Transrail a bénéficié, dernièrement, d’un financement de 1,6 milliard de FCfa au titre des engagements de l’Etat. « Si nous avons fait cet effort, c’est pour montrer que nous avons la conviction qu’il faut maintenir et développer le rail, et si le contexte financier était beaucoup plus favorable, nous allions faire plus », a affirmé Thierno Alassane Sall.
De son côté, le directeur du Petit train bleu, Joseph Gabriel Sambou, a indiqué que les recettes ont chuté de 50 % en deux ans. « La maintenance du réseau, qui incombe à Transrail, n’est plus faite correctement. Ce qui fait que, sur la majeure partie du trajet, il y a des ralentissements qui nous sont imposés car, là nous roulions à 50 km à l’heure, nous roulons à 20 à l’heure. Du coup, les trains qui devaient arriver à certaines heures dans les gares, prennent forcément du retard. Dès lors, certains usagers, las d’attendre, n’empruntent plus le train, explique-t-il».
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