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CHERTÉ DE LA VIE, ASSISES NATIONALES ET CÉLÉBRATION DE MAI 68 : Les services de sécurité en alerte maximale

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CHERTÉ DE LA VIE, ASSISES NATIONALES ET CÉLÉBRATION DE MAI 68 : Les services de sécurité en alerte maximale
Le spécialiste du renseignement militaire qu’est le Colonel Malick Cissé a défloré le sujet. En accusant samedi dernier, lors d’un point de presse, l’opposition de nourrir le dessein de pousser les Sénégalais à descendre dans les rues de la capitale pour manifester. Autrement dit, le Secrétaire général du Parti pour la solidarité et le développement du Sénégal (Sunu Psds), Conseiller spécial et neveu du Président Abdoulaye Wade, avait reniflé quelque chose qu’il n’a pas voulu divulguer. Des sources dignes de foi ont décrypté pour nous son message codé.

Soixante-douze heures après la sortie du Colonel Cissé, les langues commencent à se délier pour décrypter son «langage codé». Et c’est pour dire que «tous les services de la sécurité publique sont en état d’alerte maximal pour parer à toute éventualité». Notre source, très au fait de «ces stratégies qui se gèrent en hauts lieux», de souligner : «Comme tout le monde l’aura constaté le 4 avril, notamment lors de la fête de l’indépendance, il y avait un dispositif sécuritaire assez rare qui n’a pas manqué de surprendre les habitués de cette manifestation qui a toujours été très populaire».

Le déclic des émeutes de la faim

Sur les «éléments constitutifs de ce tout sécuritaire», notre interlocuteur n’y va pas par quatre chemins : «Nous ne sommes certes pas des oiseaux de mauvais augure, mais les services de renseignements ont donné des éléments clairs aux pouvoirs publics. Comme quoi, le mécontentement populaire a atteint un niveau tel que le plus petit incident peut avoir des conséquences incalculables. Pour parer à toute éventualité, l’État a pris des mesures sur lesquelles, malheureusement, je ne peux pas m’étendre». Mais, qu’est-ce qui peut bien expliquer cette situation pour le moins électrique ? Un tantinet sur la défensive, notre interlocuteur consent juste à dire ceci : «Depuis la manifestation des ambulants, les pouvoirs publics avaient juré de ne plus se laisser surprendre. La brutalité avec laquelle les forces de l’ordre ont réprimé la marche des consommateurs est à mettre au compte de cette volonté de changer la donne. Et ce n’est plus un secret que ces manifestations sont infiltrées. Surtout quand on sait que la flambée des prix a encore de beaux jours devant elle …». Pendant ce temps, les initiateurs des Assises Nationales mettent les bouchées doubles pour faire de ce rendez-vous un succès retentissant. C’est ainsi que le Front Siggil Sénégal prévoit de rencontrer, aujourd’hui, des «personnalités neutres pour élaborer, dans les plus brefs délais, l’organigramme du comité de pilotage des Assises». Quant aux jeunes, il est prévu de tailler bavette avec eux demain.

Prolifération d’armes ?

Une perspective qui, de l’avis de notre source, a rendu les autorités trop «speed». Avec, notamment, «les nombreux désagréments qui peuvent survenir sur le chemin qui y mène». En quoi faisant ? Sa réponse tombe à pic : «L’adhésion à ce cadre d’un homme comme Talla Sylla déteindra, inévitablement, sur des aspects qui donneront à l’État du fil à retordre». Toujours est-il qu’une «pression policière inhabituelle» était exercée, lundi, sur «les cerveaux» de la marche de l’opposition contre la flambée des prix. Initialement programmée, hier, elle a finalement été annulée. Pour, dit-on, cause de décès du Khalife de la famille omarienne. En tout cas, avec la convocation, à la police, de membres de la coalition Siggil Sénégal, on voyait déjà venir. Du côté du Parti socaliste (Ps), Barthélémy Dias, patron du Mouvement national des jeunesses socialistes, et Malick Seck, Secrétaire exécutif de Convergence socialiste, ont été longuement entendus à la Division des investigations criminelles. On reprocherait au dernier cité de détenir, par devers lui, une arme. El Hadji Malick Gakou, responsable à Dakar de l’Alliance des forces de progrès (Afp) et membre de la Fédération sénégalaise de football, «soupçonné de vouloir mobiliser des jeunes de la banlieue pour la marche», a été entendu au Commissariat central. Il y était avec Pape Sagna Mbaye et Ngarasse Mbaye qui sont, respectivement, patron des progressistes de Pikine et leader des jeunes de l’Afp à Guédiawaye. Ils ont été libérés après que la police leur a signifié qu’ils les tiendraient «personnellement responsables en cas de troubles à l’ordre public».

Les «loups qui roulent avec les agneaux» surveillés

Toujours à en croire notre interlocuteur, la décision de la Confédération des syndicats autonomes (Csa) d’observer une «grève générale», le 1er mai prochain, est loin d’être un fait isolé. «Ma conviction est faite qu’elle entre en droite ligne d’un plan savamment ourdi». Par qui et à quelle fin ? Motus et bouche cousue. Toutefois, martèle notre source, «les projecteurs des services de renseignements sont braqués depuis un certain temps sur les soixante-huitards et autres éléments de la Gauche avant-gardiste qui sont, aujourd’hui, à des postures où ils peuvent faire très mal». Professeurs d’universités, hommes politiques, membres influents de la Société civile et hommes d’affaires prospères, ils passent pour ne pas vouloir que du bien à l’Alternance et à ceux qui l’incarnent. Il s’y ajoute, renchérit notre interlocuteur, que «le contexte politico-social joue grandement à l’avantage des nombreux adversaires du pouvoir». Mais, s’il y a des personnes qui sont, aujourd’hui, surveillées comme du lait sur le feu, ce sont bel et bien «ces loups qui, parce que surpris par les vicissitudes de l’Histoire, sont contraints et forcés de rouler avec les agneaux». Dès lors, notre interlocuteur soutient savoir pourquoi le Colonel Cissé a jugé utile d’aborder cette question «dont rien ne justifiait l’évocation à son point de presse». Ne voudrait-il pas «couper l’herbe sous les pieds des pyromanes et faire échec à leurs combines» qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Reconnaissant que «ça risque de chauffer au mois de mai à cause d’une conjonction de faits qui plaident en faveur de l’opposition qui n’est pas prête de lâcher son filon d’or (flambée des prix et crise de l’école), notre source déplore, au passage, «la frilosité du pouvoir et de ses alliés qui ont, jusque-là, été incapables de renverser une tendance qui leur est, à tout point de vue, défavorable».



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