ÉCOLE DE COIFFURE « COMPLEXE YACINE » : Une dizaine d’élèves tombe en transe

Une atmosphère de panique et de larmes s’est installée, hier matin, à l’école de coiffure « Complexe Yacine » sise à la Scat Urbam. Une dizaine de jeunes filles pensionnaires de l’établissement est tombée en transe. Elles ont été évacuées à l’hôpital.

Plusieurs élèves de l’école de coiffure « Complexe Yacine » à la Scat Urbam ont été évacuées à l’hôpital, hier, suite à des crises rappelant l’hystérie collective qui s’était emparée des établissements scolaires, l’année dernière. La première manifestation de crise a été constatée vers 10 heures. Ensuite, c’est la cascade, d’autres jeunes filles prennent le relais. Une des élèves s’écroule par terre, se débattant dans tous les sens. A peine la jeune fille est-elle entrée en transe que quelques-unes de ses camarades réagissent de la même manière, comme un seul corps. La scène est indescriptible, des filles roulent au sol, des cris fusent, des mouvements violents et désordonnés s’exécutent, allant de la tête au buste, aux pieds. De l’eau et même du lait caillé ont été réclamés par des filles pour les calmer, mais rien à faire. Les secours apportés par leurs camarades et par les membres de l’administration de l’école ont été vains pour maîtriser la situation. Une jeune femme du nom de Oumy Diop, et un pasteur prénommé Raymond, qui dit appartenir à l’église Vine Yard de Dakar, sont au chevet d’une fille complètement en transe. Ils se livrent à une séance d’exorcisme inouïe, en lançant, avec insistance, des ordres à un être invisible : « esprit, sors du corps de cette jeune fille ! ». La pauvre fille, toujours en crise, répond en wolof : « Je ne peux pas ! Je ne peux pas ! ». L’inquiétude se lit sur tous les visages, les pleurs et cris fusent de partout, contribuant à faire monter la tension et, finalement, à plonger l’école dans une panique générale.

Aux environs de 11 h 30, les Sapeurs pompiers alertés arrivent. L’avenue Cardinal Hyacinthe Thiandoum est pleine de monde, les curieux se mélangent aux élèves visiblement angoissées par ce qui arrive à leurs camarades. Les éléments de la caserne de Dieuppeul, contactés à 11h 23, d’après le chef des opérations, évacuent les victimes à l’Hôpital général de Grand Yoff. Selon le responsable des Sapeurs pompiers, dix élèves en transe ont été évacuées, mais « elles étaient toutes conscientes, mais agitées ». Les responsables de l’école refusent de se prononcer sur les événements. Alors qu’on espère une accalmie, la foule de curieux est attirée par une autre élève tombée, elle aussi, en transe, à 12h 20, à quelques mètres de l’école. Les Sapeurs se retirent vite avec elle dans un magasin à côté. Les curieux jettent des coups d’œil à travers les vitrines sombres. Dix minutes plus tard, la jeune fille, avec l’aide des Sapeurs qui la tiennent aux épaules, sort difficilement pour aller vers l’ambulance. Habillée de jean bleu et d’un haut rouge, elle a les yeux rouges, le regard hagard, le visage mouillé de larmes. Les commentaires pour expliquer le phénomène fusent de partout, les unes plus surnaturels que les autres évoquent des « rab » (esprits surnaturels) en furie, d’autres indexent le port des jeunes filles.