Sur les 13 concours d’agrégation qui se sont déroulés de 1983 à 2007, le taux de réussite tourne autour de 20 à 21 % pour les Sciences juridiques, économiques et de gestion. Ce qui fait dire au Secrétaire général du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames), le professeur Mamadou Moustapha Sall, que les résultats ne sont pas bons. Et le problème reste général à tous les pays africains, dit-il, même s’il précise que les résultats varient d’un pays à un autre.
En ce qui concerne le Sénégal, le Pr Sall ne tarit pas d’éloges pour les candidats en médecine. ‘Le Sénégal a de bons résultats au concours d’agrégation de médecine où le taux de réussite tourne autour de 60 %’. Là, souligne le Secrétaire général du Cames, les conditions de préparation sont meilleures que celles qu’on pourrait rencontrer au concours des Sciences juridiques, économiques et de gestion. Les causes de cette différence dans les performances, l’ancien Doyen de la Faculté des Lettres de l’Ucad les situe dans les conditions de préparation. En effet, explique le Pr Sall, les candidats au concours d’agrégation en médecine bénéficient du soutien de la Conférence internationale des doyens de facultés de médecine d’expression française. Cette structure développe une bonne stratégie et possède une bonne capacité en matière de préparation et de proposition des candidats. Tout ce dispositif mis en place fait que les candidats au concours d’agrégation en médecine sont mieux préparés que les candidats du concours en sciences juridiques, économiques et de gestion.
Néanmoins, précise le secrétaire général du Cames, des efforts sont progressivement consentis pour améliorer les conditions de préparation des candidats au concours d’agrégation en Sciences juridiques, économiques et de gestion. Ces efforts sont initiés par l’Agence universitaire francophone (Auf) et l’Institut pour le développement de l’enseignement supérieur francophone basé à l’Université Montesquieu de Bordeaux IV. Cette action a pour objectif de contribuer à la formation d'universitaires de haut niveau en Afrique francophone.
Depuis des années, les universitaires, notamment les plus jeunes des enseignants-chercheurs africains rencontrent des difficultés croissantes dues au manque de moyens, à la faiblesse de la documentation, à leur isolement et à leur éloignement progressif de la communauté scientifique internationale ou même régionale. Dans cet état de crise, ils ne parviennent plus à acquérir, dans le cadre de leur Université et de leur Etat, les connaissances et le niveau voulus pour passer les concours d'agrégation et assurer dans de bonnes conditions la relève. Cette situation touche un certain nombre de disciplines, particulièrement les sciences juridiques, économiques et de gestion. Et à ce rythme, les conséquences risquent d'être dramatiques pour l'enseignement supérieur et donc pour l'avenir de l'Afrique. Ainsi, depuis l’année dernière, un nouveau dispositif de préparation pour les candidats en Sciences juridiques, économiques et de gestion a été mis en place. Ainsi le 5 mai prochain, un comité va se réunir à Paris pour valider les travaux déjà entamés à ce niveau.
Par ailleurs, souligne le Pr Mamadou Moustapha Sall, le dernier concours d’agrégation a vu une forte croissance du taux de réussite qui est de 39 à 40 %. ‘Ceci est dû à la restructuration de la préparation des candidats avec un réseau des conférences d’agrégation’.
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