70 jours de grève, ça laisse nécessairement des séquelles ! Après plus de deux mois de grève, la faculté de lettres de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar se voit aujourd’hui contrainte à une session unique d’examen. Ainsi en a décidé l’Assemblée de la faculté des lettres, laquelle s’est penchée sur la recherche de solution pour sauver l’année universitaire, dès après le 21 avril, marquant la levée du mot d’ordre de grève par les étudiants.
Les deux décisions majeures issues de cette rencontre sont la poursuite des cours jusqu’au 31 juillet et la programmation des examens au mois d’octobre. Ce qui offre plus de trois mois de cours de rattrapage aux professeurs contraints au repos durant les mois de février et de mars. Les étudiants, quant à eux, voient se réduire leurs chances de réussir à leurs examens. Ils devront, en effet, se passer de l’évaluation du premier semestre habituellement prévue au mois de février.
Si la plupart des professeurs acceptent de consentir les sacrifices nécessaires, le problème d’espace sera un obstacle majeur à l’atteinte de ces objectifs. En effet, faire coïncider les cours du premier et du deuxième semestre dans une université confrontée depuis de longues années à un déficit de salles de classe ne sera pas chose aisée. Déjà de nombreux professeurs ont fini de transférer leurs cours dans des écoles et lycées situés à proximité de l’Ucad. Les locaux de l’ex Ecole normale supérieure, du lycée Delafosse, de Saint Dominique, entre autres, déjà squattés par les étudiants et leurs enseignants n’en seront que davantage sollicités. « Pour pallier ce déficit de classes, il nous arrive de dispenser des cours en dehors de l’université les samedi entre 8 heures et 18 heures avec seulement une petite pause », déclare le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants (Saes), Ndiassé Diop. D’ailleurs, ce dernier entend faire de l’atelier sur l’Enseignement supérieur prévu ce jeudi une tribune pour revendiquer la construction d’une deuxième université à Dakar. « L’Université du Futur prévue à Sébikhotane n’est pas suffisante », précise-t-il. Et d’ajouter : « Nous demanderons également que les Universités de Saint Louis et de Ziguinchor soient dotées d’infrastructures d’accueil plus performantes ».
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