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Consommation de chanvre indien : Un fléau qui décime la jeunesse

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Consommation de chanvre indien : Un fléau qui décime la jeunesse

La consommation de chanvre indien chez les jeunes mérite qu’on y prête attention car, le phénomène se généralise de plus en plus dans les différents quartiers de Dakar. Une situation qui s’explique par un désoeuvrement des jeunes, confrontés au manque d’emploi et un besoin d’oublier les difficultés quotidiennes de la vie. Ainsi, face à la crise de l’emploi, certains jeunes n’hésitent plus à se tourner vers la vente de la drogue, pour subvenir à leurs besoins. Un phénomène qui, si on n’y prend pas garde, risque de gangrener la frange la plus vulnérable de la société : les jeunes.

Malgré les peines de plus en plus sévères et les moyens de lutte plus efficaces, la consommation du chanvre indien ne semble pas baisser. En effet, dans différents quartiers de Dakar, les jeunes fument du chanvre indien, comme s’il s’agissait d’une cigarette. Une situation que déplore les populations impuissantes devant la loi que leur impose ces fumeurs, qui ne se cachent plus pour tirer sur un joint de chanvre indien appelé aussi yamba. Selon F. Thiam habitant à Liberté 4, l’histoire de ce jeune arrêté en plein cours dans un lycée de la place, est révélatrice de l’ampleur du phénomène chez les jeunes. Au niveau de certains établissements de la place, les jeunes s’adonnent à la consommation de la drogue à l’insu des autorités scolaires, mais avec la complicité de leurs camarades. Dans les quartiers, c’est aux yeux de tous, que les jeunes fument du chanvre indien.

Pour Adama, «le phénomène est d’autant plus grave, que les jeunes aussi bien à l’école que dans les quartiers, copient tout ce qu’ils voient de leurs compagnons. Je n’en suis pas sûr, mais je soupçonne mon fils de fumer du yamba parce que depuis un certain temps, il a des comportements très bizarres. C’était quelqu’un de très calme d’habitude, mais aujourd’hui pour un rien il s’énerve». Le constat de cette mère de famille désemparée, traduit à bien des égards le sentiment de beaucoup d’entre elles. Pour Moussa un ancien fumeur, «le yamba donne l’impression de planer au dessus de tous mais, que tout nous est possible. Ça permet aussi d’oublier ses soucis. Lorsque j’en prenais, il m’arrivait de rester toute une journée sans manger, mais je me sentais bien. Je ressentais une sensation de bien être intérieur aussi bien dans mon corps, que dans mon esprit. J’étais léger». Cette sensation, Ablaye le ressent au plus profond de son être. Pour lui, le chanvre indien lui procure beaucoup de bien. Cela lui permet d’oublier ses soucis. A Liberté 6, les populations se plaignent de ce laisser aller des autorités. Mamadou explique que la devanture de sa maison, est transformée en lieu de rendez vous pour les fumeurs. «C’est un long couloir très sombre où, chaque nuit des jeunes se rassemblent pour fumer du yamba. J’ai averti à plusieurs reprises les autorités, à commencer par le chef du quartier qui m’a demandé d’avertir la police. Je l’ai fait, mais les fumeurs sont toujours là, même s’il y’a eu quelques descentes de police». Le phénomène est d’autant plus grave, que même des filles fument maintenant du chanvre indien. Mado est dans ce lot. Pour elle, chacun est libre de ses actes. Elle a commencé à fumer en Hollande où, l’usage du chanvre indien n’est pas interdit mais «au Sénégal, même avec un gramme vous risquez d’être embarqué alors que c’est pour un usage personnel». Mado ne fume que dans sa chambre, et à des heures très tardives pour ne pas éveiller des soupçons. Cette consommation de chanvre indien dans les quartiers, pose tout de même un problème de santé publique.

Dans la banlieue, le chômage et l’oisiveté aidant, la consommation prend des ampleurs inquiétantes. Moussa raconte qu’un de ses copains a perdu la mémoire, parce qu’il abusait du yamba. Il a été interné à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. Et, en plus de la consommation, les jeunes se tournent aujourd’hui vers la vente car, ça rapporte beaucoup d’argent». Une position dangereuse pour des jeunes en proie à une crise de l’emploi, et à la recherche de quoi subvenir à leurs besoins. Cette vente de chanvre indien dans la banlieue, ainsi que dans plusieurs quartiers de Dakar, est une réalité qui risque de porter préjudice à la société. Leuz est un dealer pour qui, son activité principale est la vente du chanvre indien. «J’ai fait plusieurs fois de la prison mais, c’est pas pour autant que je quitterais cette activité car, c’est la seule chose qui me rapporte de l’argent pour nourrir ma famille. Les gens disent que c’est illicite, mais moi ce que je vois, c’est comment faire pour subvenir aux besoins de ma famille. Je sais que certains penseront que c’est choisir la voie de la facilité mais, c’est ce qui me permet de vivre». Face à de tels arguments, si aucune mesure n’est prise, la jeunesse avenir de demain, risque de tomber dans les méandres de la perdition, alors que le développement a pour base une jeunesse saine et ambitieuse.



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