Dans nos sociétés africaines, notamment rurales, les croyances traditionnelles sont difficiles à éradiquer. Car les populations naissent et grandissent dans un environnement, où le moindre malaise peut être interprété de façon maléfique. Dans le cadre de la prise en charge des Infections respiratoires aiguës (Ira) chez les enfants, les animateurs du programme mis en place par les autorités du ministère de la Santé, en collaboration avec l'Unicef et l'Usaid, sont obligés de composer avec les tradipraticiens de la localité ciblée dans le cadre de la sensibilisation.
«Les Ira sont d'abord perçues comme une maladie surnaturelle venant du vent ou d'un mauvais sort», dans ces localités, souligne Ibrahima Touré, chargé d'Information, d'éducation et de communication (Iec) au niveau du programme Canah (Action communautaire pour la nutrition et la santé) basé à Mbour. C'est pourquoi les guérisseurs sont impliqués dans la stratégie de prise en charge des Ira. «Nous sensibilisons les guérisseurs sur les signes de danger, quand le cas se présente chez un sujet enfant. Et nous les invitons à signaler aux parents tout cas suspect et à orienter l'enfant au niveau de la case ou du poste de santé», renseigne-t-il.
Les Ira apparaissent au début comme un rhume banal qui peut évoluer vers une pneumonie grave avec fièvre, accompagnée de convulsions. En milieu rural, quand cela touche un enfant, certains de ses parents commencent à incriminer le voisin ou d'évoquer le Ngalawou Seytaané. «Les guérisseurs n'aiment pas avoir un mort entre les bras. Cela fait une mauvaise presse pour eux», note le docteur Matar Camara, responsable du programme de survie de l'enfant à l'Usaid. A son avis, il est nécessaire d'impliquer les tradipraticiens pour qu'ils s'imprègnent davantage des risques de l'Infection respiratoire aiguë.
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