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CORRUPTION DANS LE SECTEUR DE LA SANTE / MODUS OPERANDI - Les pratiques du personnel : Hiérarchie dans la méthode

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CORRUPTION DANS LE SECTEUR DE LA SANTE / MODUS OPERANDI - Les pratiques du personnel : Hiérarchie dans la méthode

Les pratiques corruptrices dans le secteur de la santé varient selon les statuts et les positions. C’est ce qui ressort du rapport publié avant-hier par le Forum civil. Cette corruption, qui va du bas de l’échelle hiérarchique au sommet, est effectuée suivant des procédés bien inspirés. Lesquels tiennent compte de l’état du patient et des dispositions de l’accompagnant.

«Presque tout le monde se livre à la corruption et cela va du plus qualifié au subalterne.» Cette confidence d’un professionnel de la santé à l’équipe de chercheurs du Laboratoire de recherches et d’études sur la gouvernance (Lareg) est un baromètre qui permet de jauger l’ampleur de la corruption dans le système de santé au Sénégal. Ce phénomène se présente sous différentes formes, si l’on en croit le rapport publié par le Forum civil avant-hier. En effet, il est indiqué dans le document que presque «toutes les composantes professionnelles du secteur de la santé sont touchées par ce fléau de la corruption». Du vigile au médecin chef en passant par le service administratif. Chaque position opérant un modèle et s’adonnant à une pratique corruptrice qui sied à son rang.

Ainsi, le phénomène de la corruption accueille le patient ou son accompagnant à la porte de la structure de santé où «les vigiles procèdent à un dépouillage quasi systématique des patients. Une pratique comparable à l’imposition d’une taxe d’entrée», lit-on dans le rapport du Lareg. Seulement, ajoute-t-il, dans ce contexte, «la pratique n’est pas un jeu, mais une activité plutôt lucrative, qui profite généralement de la détresse et de l’angoisse des parents accompagnants ou malades qui ont le tort de vouloir passer le portail après l’heure de visite». Mais, cette pratique appelée le «raket» n’est que la face visible de l’iceberg dans la mesure où «des pratiques beaucoup plus structurées y étaient aussi de mise et ce à divers échelons. Le personnel paramédical composé du major, de l’infirmier entre autres, soutire de l’argent aux patients lorsqu’il se pose à ces derniers un problème de cabines ou de lits disponibles pour des besoins d’hospitalisation». Cela d’autant plus que les majors, qui ont le privilège de faire l’inventaire des lits disponibles, ont la main mise sur les lits d’hospitalisation. Et «c’est en ce moment qu’ils profitent pour réserver pour tel ou tel patient moyennant rémunération».

Les méthodes corruptrices dans le secteur de la santé n’épargnent pas, non plus, les croque-morts ou gardiens des morgues. Dans leur secteur d’activités, ils imposent leurs lois en réclamant des sommes en sus des tarifs définis pour maintenir les cadavres dans les casiers. Ainsi, lit-on dans le rapport du Lareg «qu’au niveau de la morgue, en effet, les croques-morts jouent sur la détresse et souvent la surprise des accompagnants de malades décédés pour leur promettre une bonne conservation du corps de leurs parents moyennant une petite contrepartie financière». En général, les parents cèdent à la pratique pour ne pas assister au désolant spectacle de décomposition de leur cadavre. «C’est cette carte de début de décomposition ou le fait de devoir descendre le corps que les croque-morts mettent en avant pour pouvoir extirper de l’argent aux familles, surtout les catholiques qui conservent plus longtemps leurs dépouilles mortelles.»

Par ailleurs, l’accouchement des femmes constitue de bons moments pour le personnel de santé, en particulier, au personnel de garde. Leur modus-operandi, selon le rapport du Lareg consiste à établir une «facturation qui n’a rien à voir avec le ticket à payer dans les normes. Laquelle est légitimée au point qu’aucun accompagnant ne peut y déroger. Des sommes assez importantes qui vont de 6 500 à 8 500F sont demandées par l’équipe de garde à toute personne qui accompagne les parturientes, ticket d’accouchement non compris. La somme est répartie comme suit : 4 500 pour les médicaments, 500 pour verser le placenta, 2 000 pour le test (spasfon + valium) en vue de déclencher le travail, 1 500 pour le fil de suture. Cet argent demandé va en réalité dans les poches de l’équipe des soignantes qui se le partage une fois la garde achevée. Pour chaque parturiente, des produits sont demandés pour la perfusion. Mais, c’est un seul qui est utilisé».



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