Les populations de la capitale orientale, qui ne peuvent plus digérer les coupures intempestives d'électricité, lesquelles continuent de faire des dégâts, ont investi les rues de Tambacounda, mardi matin. Réunis autour d'une association dénommée « Action Maintenant », ils étaient des milliers à manifester leur mécontentement dans les principales artères de la ville. Les marcheurs appuyés par plusieurs associations dont les menuisiers ébénistes, métalliques… ont bloqué la circulation pendant plusieurs heures.
09 heures 42 minutes, mardi, sur le rond-point de l'avenue Léopold Sedar Senghor de Tambacounda, le soleil des grands jours se pointe, et une journée chaude s'annonce sur la ville. Des milliers de personnes sont visibles, avec des brassards attachés autour de la tête, ou autour du bras. En effet, les milliers de marcheurs ont été encadrés par les hommes du commissaire Mame Seydou Ndour de la police de Tambacounda, pour une marche vers les principales grandes artères de la ville. Afin de montrer leur colère aux autorités, concernant les coupures intempestives d'électricité. En fait, ils ont battu le macadam pour dénoncer les délestages répétitifs de la part de la Senelec. Le cortège est fort de plusieurs milliers de marcheurs. « Y'en a marre des coupures ! Tambacounda ville morte ! » Pouvait-on lire dans les différentes pancartes brandies par des jeunes très remontés contre la Senelec. Les véhicules et autres charrettes étaient obligés d'emprunter les ruelles, cédant la place des grandes avenues aux marcheurs. Juste sur le rond-point de l'avenue Léopold Sedar Senghor, Un groupe attendait un autre groupe qui devait Médina Coura, Quinzambougou, Gourel Djiadji et Abattoirs pour rallier le groupe qui avait pris d'assaut depuis les premières heures, l'avenue du Poète-Président. Le commissaire de police de Tambacounda avait déployé ses hommes pour encadrer la marche, à bord de leur véhicule. L'avenue Kandioura Noba est, elle, investi pour une marche jusqu'au garage Kothiary au quartier Pont de Tambacounda. Le cortége s'amplifie, et la foule s'agrandit de minutes en minutes. Les propriétaires de vélos, motos et autres bicyclettes étaient devant pour donner le ton. Un demi-tour est aussitôt fait par les marcheurs, pour atteindre l'autre carrefour ; pour encore se faire voir et entendre par les autorités. Direction, l'avenue Amadou Ndiaye ; pour cette fois-ci, filer vers l'avenue Demba Diop, le siège de la Sénélec. Sur les lieux, des forces de sécurité étaient visibles. Devant le grand portail de cette société, des agents de la boîte avaient quitté les bureaux pour assister à la marche. Certains marcheurs n'ont pas hésité à balancer des piques à ces agents de la Senelec qui ne pouvaient que regarder bouche bée, ces marcheurs très remontés contre les délestages intempestifs.
C'est finalement à la gouvernance que ces derniers se sont rendus pour déposer leur plateforme revendicative. Le gouverneur absent, c'est son adjoint qui a reçu ces marcheurs qui n'étaient pas du tout contents de l'absence du principal, parti à Bakel pour l'installation du préfet. Il a fallu des heures pour trouver un accord. Le gouverneur qui a pris bonne, a promis aux marcheurs de rendre compte à son supérieur, « dans les minutes qui suivent ». Selon Abdoulaye Sarr, président de l'union régionale des artisans de Tambacounda, cette marche vise à attirer l'attention des autorités sur les coupures intempestives d'électricité, qui continuent de faire des dégâts dans les différents ateliers des artisans de la capitale orientale, en cette forte canicule à Tambacounda où les habitudes ont commencé à changer depuis un mois. « Les matériels se gâtent, le travail est au ralenti ; et en plus de ça, la glace et l'eau fraîche se font rare, et les populations ne savent plus à quelle électricité se vouer. Nous voulons le retour définitif de l'électricité à Tambacounda », confie-t-il. Pour rappel, des coupures intempestives d'électricité avait fait descendre les populations dans les rues de Tambacounda en 2002, quand à chaque fois que le fameux film « Marimar » démarrait, l'électricité s'en allait. Les populations avaient saccagé la Sénélec , et des arrestations avaient été notées. C'est vers les coups de 13 heures que la marche a pris fin.
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