Les transes qui affectent les lycéennes et collégiennes de Dakar et des régions ne sont pas propres à notre pays. Le phénomène s’est, en effet, produit au Cameroun pour la première fois il y a 13 ans ! Même si la dernière flambée de crises hystériques remonte, selon le quotidien Le Messager, en février 2007 obligeant, ainsi, le journal à titrer un article consacré à l’affaire : ‘Les transes à l’école, une tradition respectée.’ Et d’écrire que ’Les crises d’hystérie collectives dans les établissements scolaires commencent en 1995 au Cameroun. C’était au lycée de Santchou. Des filles tombaient chaque fois après la levée des couleurs. En 1999, c’était à Bertoua. L’année suivante, les parents d’élèves ont crié à la sorcellerie au lycée de Matomb. Une constante se dégage toujours : le diagnostic ne décèle aucune maladie’.
En cette année 2007, le phénomène est d’abord parti du Collège Vogt de Yaoundé, renseigne le quotidien. Une trentaine d’élèves est tombée en transe. Le Mercredi 7 et le jeudi 8 février de la même année, la panique s’installe au lycée bilingue de Mendankwe à Bamenda, une province située au nord-Ouest de Yaoundé. Une quarantaine d’élèves, des filles, pour l’essentiel, comme à Dakar tombent en transe. Mais, tout a commencé le 26 janvier 2007, précise le journal, lorsqu’une vingtaine d’élèves d’une classe de section anglophone cèdent à la crise. ‘En 2004, le même phénomène s’est produit dans le même établissement. Après des rites de purification par des autorités traditionnelles, tout est rentré dans l’ordre’, écrit Le Messager qui ajoute que le lundi 27 novembre 2006, le collège d’enseignement secondaire (Ces) bilingue de Meiganga dans la province de l’Adamaoua prend le témoin. Là, dix-huit filles entrent en transe après le cours d’éducation physique et sportive. Fait nouveau, le sous-préfet de la localité ouvre une enquête. ‘Le tribunal de la rue’ accuse un enseignant de l’établissement. Quatre ans auparavant, telle une traînée de poudre, le même événement se déroule au collège Cheik Ramdan Bin Rachid de Ngaoundéré, aux lycées de Lagdo, de Figuil et au lycée de Maroua.
Trois ans après, un certain mardi 22 février 2005, ‘selon les propos de M. Lobè Kinguè Alexandre, proviseur du lycée d’Akwa-Nord à Douala, après le cours de sport qui a lieu entre 8 h et 9h 30 mn, six filles de la classe de seconde série Espagnol ont eu un malaise. Elles disent toutes avoir mal dans la poitrine et ressentent une extrême fatigue avant de s’écrouler’, rapporte le journal. Le lendemain, la scène s’amplifie obligeant les responsables de l’établissement à mettre en congé les élèves. Chaque fois, raconte le quotidien, le diagnostic est constant : On ne sait pas de quoi elles souffrent exactement.
’13 décembre 2001 : ce jour-là, le Cetic d’Akwa à Yaoundé reçoit des dons offerts par un groupe de femmes de la Total-Final-Elf. Quelque temps après leur départ, treize jeunes filles s’effondrent, puis sombrent dans le coma. On croit à un évanouissement survenu après l’explosion d’un pétard. Les enfants sont transportés à l’hôpital Laquintinie. Quelques heures plus tard, le même phénomène se reproduit. Cette fois, six enfants sont transportées à l’hôpital. Les élèves sont mis en congé’, écrit Le Messager. Face à ‘l’échec’ de la médecine moderne, les chefs traditionnels Akwa sont invités à venir chasser les démons. On procède à des rites traditionnels. Cependant, le mal persiste, les médications des conjurateurs sont inefficaces. Car, moins d’un mois après, trois élèves tombent, à nouveau, en transe. Les accusations s’orientent vers le surveillant général et l’économe. Ils sont suspendus de leurs fonctions par le préfet du Littoral. La police se saisit du dossier et envisage leur arrestation. ’Le Gabon a connu le phénomène. En 2000, j’étais en seconde, il y avait dans notre établissement, le lycée d’Etat de Port-Gentil, une sorte de vent qui se balade de classe en classe provoquant des crises chez les filles. C’était la panique, on a alors arrêté les cours. En 2003, le même phénomène s’est produit’, témoigne cette Gabonaise étudiante en 2è année au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) Nancy Onanga. ‘La crise d’hystérie a aussi affecté le lycée catholique Paponda Walkere de Port-Gentil. Le phénomène a surgi en pleine prière de rentrée scolaire’, se souvient-elle. De quoi, peut-être donner une idée aux nombreux ‘dés envoûteurs’ et autres magiciens qui accusent Djinné Maïmouna ou recommandent des sacrifies au lycée Lamine Guèye.
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