Crise des valeurs : un islamologue invite les confréries à éduquer la société selon les valeurs du soufisme

Gorée, 2 nov (APS) - Les confréries islamiques, dans l’optique de lutter contre la crise des valeurs morales, doivent éduquer la société, particulièrement la jeunesse, à partir des enseignements et fondements qui reposent sur les valeurs fondamentales du soufisme, a recommandé l’islamologue Bachir Ngom.

’’La crise des valeurs morales pourrait être combattue, si toutes les confréries islamiques éduquent la société, la jeunesse en particulier, selon les enseignements et valeurs du soufisme’’, a dit M. Ngom, lors de la septième édition du Forum national sur la Tidjaniya organisée dimanche à Gorée.

Il a poursuivi : ’’Je ne dis pas que tout ce problème sera réglé, mais au moins nous n’assisterions pas à l’ampleur de cette crise telle qu’elle se présente’’.

’’L’importance d’une éducation qui repose sur les fondements du soufisme pour la jeunesse est due au fait que la société repose sur des valeurs, des comportements’’, a-t-il souligné, ajoutant que les jeunes constituent ‘’la relève’’.

’’Les aînés doivent transmettre un enseignement, une éducation, telles que les valeurs du soufisme, c’est-à-dire tel que Dieu le recommande et non comme ils veulent’’, a-t-il conseillé.

Commentant le thème ‘’L’éducation des jeunes dans le soufisme tidiane’’, le Dr Bachir Ngom a indiqué que ‘’tous les problèmes que rencontrent les jeunes s’expliquent avant tout par ce qu’ils sont d’abord’’.

Selon lui, les jeunes qui se caractérisent par l’envie de découvrir, ont besoin d’avoir des références dans la société’’. Ayant un penchant pour tout ce qui est nouveau, ‘’ils se laissent embarquer dans des problèmes qu’ils créent eux-mêmes’’, a-t-il expliqué.

Pour l’islamologue, c’est cet ensemble de facteurs qui a contribué à la crise morale qu’on retrouve chez la couche de population juvénile.

’’Mais au-delà, la crise des valeurs est due aussi à une rupture entre les familles, entre les familles et les guides religieux, une rupture sur les modalités de succession pour l’imamat’’, a-t-il analysé.

Ainsi, pour lutter contre la perte des valeurs chez les jeunes, le Mouvement des jeunes tidianes de Dakar-Plateau, Gorée et environs appelle à un retour aux enseignements du soufisme tidiane.

Pour le coordonnateur dudit mouvement, Khalifa Babacar Ndiaye, ‘’le soufisme peut régler la crise des valeurs, si on retourne aux valeurs et enseignements fondamentaux du Coran’’.

Au-delà de la lutte contre la perte des valeurs, le choix du thème de cette année, ‘’L’éducation de la jeunesse dans le soufisme tidiane’’, se justifie par ‘’la crise d’autorité, l’absence de référence pour la jeunesse’’, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il s’agit aussi de ‘’rappeler aux gens ce qu’est le soufisme’’.

’’J’appelle au retour au soufisme tidiane sous l’éclairage d’El Hadji Malick Sy (savant et mystique sénégalais, 1855-1922)’’, a-t-il recommandé.

Dédiée à El Hadji Malick Sy, la journée du forum des jeunes tidianes a été une occasion pour les milliers de fidèles, de magnifier l’œuvre, la vie, l’organisation sociale de leur confrérie et l’expansion du tidjanisme.

Ce forum se veut en effet une rencontre spirituelle et culturelle de la jeunesse musulmane autour des enseignements et des fondements du soufisme tidiane ’’sous l’éclairage d’El Hadj Malick Sy’’.

Il a été un moment d’échanges, de partage, de solidarité et de communion entre les disciples tidianes.