Face à la situation de crise qui perdure dans le milieu scolaire. Face à la passivité des autorités au règlement du conflit. Face à l’impuissance de leurs parents de trouver des solutions alternatives pour leur éviter de payer les pots cassés, les élèves du département de Dakar ont pris la ferme décision de prendre leur destin à main. Hier, ils ont marché de la place de l’Obélisque au Rond point du Triangle sud pour crier leur ras-le bol. Ils menacent de faire mal si rien n’est fait d’ici le 15 décembre.
Ils étaient nombreux, les élèves ayant pris part à la marche pacifique, organisée spontanément hier vers les environs de 11 heures. Venus de l’ensemble des lycées et collèges publics du département de Dakar, ces élèves réunis autour d’un collectif de gestion de la crise se sont donnés rendez dès les premières de la matinée à la place de l’Obélisque. Objectif de leur rassemblement : montrer à toute la nation sénégalaise qu’ils en ont ras-le-bol de poireauter tandis que leurs camarades du privé suivent attentivement les enseignements des professeurs.
C’est par une marche pacifique qu’ils se sont exprimés. « Tout ce que nous demandons, c’est que l’on nous permettent de suivre les cours. Nous avons perdu énormément de temps depuis le début de l’année scolaire. Et ce temps, nous ne pourrons pas le rattraper. Nous refusons d’être les agneaux du sacrifice », a déclaré l’un des dirigeants du comité de gestion de la crise Alioune Ndaw, élève en terminale au lycée Maurice de Delafosse. Il faut que cela cesse, crient en chœurs ses camarades, marchant à travers les allées centenaire, se souciant peu des gens et des voitures qui passent. « Nous en avons assez de cette grève interminable des professeurs. Nous en avons assez de la passivité des autorités qui ne font rien pour régler le problème.
Nous avons tout à perdre dans ce problème puis que c’est nous qui allons payer les pots cassés. Nos camarades du privé sont très en avance sur nous qui tardons à démarrer le programme. De plus plus en plus, nous approchons des examens. Nous ne voulons pas revivre le scénario de l’an dernier », a encore dit Alioune Ndaw. Ce qui révolte le plus les élèves, c’est le fait que quelque soit alpha, il y aura des examens : « l’Etat ne voudra pas d’une année blanche, même si la grève des professeurs ne cesse pas d’ici la fin de l’année, il trouvera le moyen de nous faire passer les examens, donc il n’a qu’à régler le problème, nos parents n’ont pas les moyens de nous amener dans les écoles privées. Mais nous n’allons pas nous laisser faire ». Pour l’instant, les élèves du département de Dakar attendent de voir quelle suite sera réservée à la rencontre du 15 décembre : « Il paraît que le gouvernement reçoit le Cadre unitaire des enseignants du moyen secondaire le vendredi 15 décembre.
Nous attendons de voir. Si rien ne sort de cette réunion, nous allons faire mal ». Alioune Ndaw et ses camarades se sont donné rendez-vous, jeudi, pour d’abord évaluer la marche et ensuite voir quelle position adoptée. « Le moment venu, les gens sauront de quel bois nous nous chauffons», promettent les élèves des lycées et collèges publics du département de Dakar.
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