Le dialogue entre autorités et enseignants est la seule solution pour sortir l’école sénégalaise de la crise et sauver l’année scolaire 2007-2008. Les parents d’élèves sont convaincus qu’autour d’une table de négociations, les deux parties trouveront une issue heureuse pour le bonheur de l’école sénégalaise.
L’école sénégalaise va mal. Depuis quelques temps, les enseignants boycottent les salles de classes pour réclamer « plus de meilleures conditions de travail ainsi que le respect des accords ». Interrogés, certains parents d’élèves estiment que les grèves observées sont dues à « un manque de patriotisme des enseignants qui ne veulent plus se sacrifier pour leurs élèves et leur nation ». D’autres vont plus loin. « Les enseignants n’ont plus la vocation d’enseigner ». Pire, ils passent tout leur temps à « faire de la politique et à chercher de l’argent », se désole Serigne Ndaw. Même son de cloche de la part de Mounirou Sané qui demande aux enseignants d’arrêter ces grèves parce que, dit-il, « nous sommes dans un pays sous-développé et l’Etat ne peut pas satisfaire tout le monde. Les enseignants doivent revoir leur position parce que les élèves sont leurs enfants, neveux, frères et sœurs et qu’ils ne doivent pas sacrifier leur avenir ». Mamadou Ndiaye, vice-président de l’association des parents d’élèves de l’école élémentaire des Hlm Patte d’Oie, estime, pour sa part, que « ce sont les autorités qui doivent tout faire pour satisfaire les doléances des enseignants ». Selon lui, les droits des enseignants sénégalais sont bafoués depuis l’avènement l’alternance. Les enseignants, informe-t-il, « reçoivent tardivement leurs salaires, ce qui n’est pas normal pour des citoyens dont la mission est de former des jeunes. En plus, l’Etat ne respecte pas les engagements pris ».
Vertus du dialogue
Malgré tout, il invite enseignants et autorités à la table de négociation. « Seul le dialogue entre les deux parties peut sauver et sortir l’école sénégalaise de sa crise actuelle », soutient-il. Des propos largement partagés par Mounirou Sané qui avoue que les solutions pour sauver l’année scolaire existent à conditions que les deux parties s’écoutent en laissant de côté le chantage, mais en mettant en avant les intérêts des élèves qui risquent d’être les seuls perdants. Les parents ont aussi dénoncé le système scolaire marqué par le double flux qui, depuis son introduction, a fait baisser le niveau des élèves. En plus, « le système scolaire actuel est politisé par les enseignants qui sont tous de l’opposition et agissent comme des opposants. Ce qui remet en cause la qualité de l’enseignement », regrette le vieux Alassane Sow. Avant de proposer des assises nationales, « seule condition », à son avis de sortir l’école sénégalaise de sa crise et de permettre aux enfants des pauvres de pouvoir d’étudier.
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