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CRISE UNIVERSITAIRE / ASSEMBLEE GENERALE - Les étudiants veulent une audience avec le chef de l’Etat : Wade, le dernier recours

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CRISE UNIVERSITAIRE / ASSEMBLEE GENERALE - Les étudiants veulent une audience avec le chef de l’Etat : Wade, le dernier recours

Les étudiants ont renouvelé, en Assemblée générale, tout leur engagement à continuer la lutte pour faire triompher leur mouvement. C’était aussi l’occasion de dénoncer les méthodes employées par l’Etat pour tenter d’étouffer la crise et les pratiques peu orthodoxes constatées au niveau du Coud. Ainsi, ils demandent au président de la République de les recevoir dans les plus brefs délais.

Après plusieurs semaines de grève, les étudiants ne se sont pas encore lassés. Au contraire, ils affichent toujours la sérénité, la détermination et l’engagement. Après un week-end de réflexion, ils sont venus en Assemblée générale avec un discours belliqueux. Ils étaient cinq présidents d’amicale, réunis au sein de la Cellule de gestion de crise (Cgc) à se succéder au micro. Et, dans leurs différentes interventions, une expression, tel le titre éponyme d’un nouvel album, revient avec acuité : «Chers camarades, la lutte continue.»

Emmitouflée d’une chemise blanche, sa voix rauque, transportée par les hauts parleurs accrochés sur les murs de la direction du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), est perceptible jusque dans les moindres dédales du campus social. Assane Diop, le bouillant délégué de l’Amicale des étudiants de la Faculté des Sciences et Techniques, épié par une masse surexcitée, venue massivement, hier matin, assister à cette première Ag collective, d’ouvrir les hostilités. Il commence, d’abord, à établir le bilan des échauffourées survenues, le 17 février dernier : «Un jour qui restera à jamais (gravé) dans nos mémoires.» Un bilan extrêmement lourd : plusieurs blessés, un étudiant amputé d’une jambe. Mais, quand il annonça l’éventualité d’une mort d’homme, toute la masse fut plongée dans un silence religieux. Tous attendent encore plus de précision. Il entonne : «Il paraît qu’il y a mort d’homme. C’est une information que nous allons vérifier. Mais, il nous est difficile de le faire, car les autorités nous refusent l’accès aux hôpitaux où les gens font aussi de la rétention d’information pour éviter à l’opinion nationale de savoir la vérité.»

Pire, poursuit le «scientifique», «les blessés sont menacés s’ils font des témoignages ou s’ils évoquent les évènements du 17 février dernier dans leurs discussions. C’est devenu une affaire d’Etat, car les pouvoirs publics tentent d’étouffer cette affaire».

Des évènements, qui ont eu au moins le mérite, de l’avis de Ousmane Diop, de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion, de montrer à la face du monde, les conditions de vie exécrables des étudiants et les méthodes de fonctionnement très douteuses du Coud. «La concussion, la rétrocession du patrimoine du Coud à des privés, dans des conditions nébuleuses, l’attribution des restaurants par des pots-de-vin, sont les pratiques quotidiennes à l’Université de Dakar. Nous disons non au silence», fulmine-t-il.

Et, pour acheter leur silence, les autorités auraient usé de menaces, de l’argent, et d’autres promesses pour essayer de saper leur mouvement, et auraient engagé d’autres étudiants qui crient à hue et à dia leur volonté de reprendre les cours. C’est pour cela, soutient-il, que le gouvernement a engagé des étudiants pour tenter d’endiguer et de saborder cette grève et, pour ensuite invoquer les politiques et les étrangers comme les principaux instigateurs de ce mouvement d’humeur. «Oui, il y a la politique dans cette affaire. Car, les autorités ont payé d’autres camarades pour qu’ils brisent la cohésion d’un mouvement noble, engagé et qui a comme seul but le triomphe de la vérité. C’est nous manquer de respect et nous méconnaître, que de nous appeler en catamini pour tenter de nous corrompre, pour ensuite nous demander de pardonner et d’oublier ces douloureux évènements», dissèque M. Diop, longuement ovationné par un public, qui résiste encore aux rayons dardés par l’astre du jour.

C’est à ce moment de lassitude que Ndéné Mbodji, le «seigneur sans patrie» prend la parole pour remettre du rythme dans les rangs des centaines d’étudiants, visiblement exténués par de longues heures d’attente et de pied de grue. M. Mbodji, main sur la gâchette, tel un sniper tire sur tout ce qui bouge. Le président de la République, le ministre de l’Intérieur, le directeur du Coud et le recteur de l’Ucad se trouvent sur son champ de vision. «Ces despotes, ces farceurs, ces nuls, ces incompétents, qui gouvernent aux destinées de ce pays dont nous sommes l’avenir. Mais, en refusant de s’accommoder et courber l’échine, ils nous ont matés, matraqués, humiliés. Toutefois, nous n’allons pas demander leur démission, l’histoire le fera parce qu’ils n’ont jamais administré dans les règles de l’éthique. Mais ils ont triomphé par la tricherie, la concussion, le vol», prêche Ndéné Mbodji.

Les étudiants, qui ont décrété un mot d’ordre de 72 heures renouvelables, ont demandé, avant de lever leur Ag, à rencontrer le chef de l’Etat, dans les meilleurs délais, pour trouver une solution heureuse à cet épineux problème. «Les gens, qui ont en charge ce dossier, en privilégiant le dilatoire, l’opacité, ont montré leurs limites. Ils ne sont plus des interlocuteurs crédibles», soutiennent-ils.

 



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